Table de Peutinger - Définition

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Introduction

Table de Peutinger : région d'Arles, Fos-sur-Mer, Marseille, Aix-en-Provence.
Konrad Peutinger

La Table de Peutinger (Tabula Peutingeriana ou Peutingeriana Tabula Itineraria), appelée aussi Carte des étapes de Castorius, est une copie du XIIIe siècle d'une ancienne carte romaine où figurent les routes et les villes principales de l'Empire romain qui constituaient le cursus publicus. Cette carte était également connue autrefois sous le nom de Table théodosienne (ou tabula theodosiana), nom qui fait référence à l'empereur Théodose, car, selon M. D'Aigueperse, une copie affiche des vers faits sous cet empereur.

Historique

Elle fut découverte en 1494 dans une bibliothèque de Worms par Conrad Celtes. Elle porte le nom de l'humaniste et amateur d'antiquité Konrad Peutinger (1465-1547), qui la reçut en héritage de son ami Conrad Celtes en 1508. Bien qu'il fût dans les intentions de Peutinger de publier la carte, il mourut avant de mener à bien cette tâche.

Bases cartographiques

Elle est probablement basée sur la carte du monde préparée par Marcus Vipsanius Agrippa (né en 64 av. J.-C., mort en 12 av. J.-C.), un ami personnel de l'empereur Auguste. Après sa mort, la carte a été gravée dans le marbre et placée sur le Porticus Vipsaniæ, non loin de l'Autel de la Paix d'Auguste, le long de la Via Flaminia. Toutefois, c'est une version actualisée au IVe siècle qui paraît présentée.

Description

Une longue bande de parchemin

Table de Peutinger, fac-similé de Conradi Millieri, 1887.

La Table est composée de 11 parchemins conservés; un douzième étant perdu. Ceux-ci sont assemblés pour former une bande de 6,82 m sur 0,34 m. Elle montre 200 000 km de routes, mais aussi l'emplacement de villes, mers, fleuves, forêts, chaînes de montagnes. La Table montre la totalité de l'Empire romain, le Proche-Orient et l'Inde, indiquant le Gange et Sri Lanka (Insula Taprobane), et même la Chine est mentionnée.

La première feuille représente l'est des îles Britanniques, les Pays-Bas, la Belgique, une partie de la France et l'ouest du Maroc. L'absence de la péninsule ibérique laisse supposer qu'une douzième feuille, aujourd'hui manquante, présentait l'Espagne et le Portugal, ainsi que la partie occidentale des îles Britanniques. Le fac-similé de Conradi Millieri présente une tentative de restitution de cette page manquante (partie blanche, à gauche).

Symboles

Table de Peutinger : Italie du sud, Sicile.

Quelque 555 villes et 3500 autres particularités géographiques sont indiquées, comme les phares et les sanctuaires importants, souvent illustrées d'une imagette.

Les villes sont représentées par deux maisons, les cités importantes - comme Rome, Constantinople, Antioche - sont signalées par un médaillon orné.

La représentation d'un réseau

Le format ne permet pas une représentation réaliste des paysages, mais ce n'était pas dans les intentions du concepteur. La carte doit plutôt être vue comme une représentation symbolique, à l'image des plans de métros comme celui de Londres, permettant de se rendre facilement d'un point à un autre, de connaître les distances des étapes, sans offrir une représentation fidèle de la réalité. De fait, elle est considérée comme la première représentation cartographique d'un réseau.

Par contre, c'est une carte très exacte des distances, qui sont exprimées la plupart du temps en milles romains, ou dans d'autres unités si elles étaient en cours dans une région, par exemple des lieues gauloises en Aquitaine. Cela permettait d'avoir une idée assez exacte de la distance et du temps pour se rendre de n'importe quel point à un autre, même si parfois quelques liaisons ne sont pas indiquées.

Réalisme des itinéraires

Les parcours sont assez réalistes. Chaque station porte la longueur de l'étape, tandis que des vignettes signalent les villes principales, les villes thermales, etc. Nombre de ces « stations » ne correspondent pas à des villes, mais à des carrefours. Inévitablement, la Table comporte des erreurs de copistes. Certains noms de villes ou des distances d'étapes comportent des coquilles : Grenoble est nommée Culabone alors que le nom classique antique de cette ville est Cularone (Cularo) ; certains V deviennent II, ou inversement. Afin de faciliter l'utilisation de la Table, il est conseillé d'avoir en regard un exemplaire d'une « carte de redressement », où les stations et itinéraires de la Table sont reportés sur une carte géographique moderne. Pour la Gaule : « Carte de redressement de la Gaule pour l'intelligence de la Table de Peutinger », par exemple.

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