Dans le contexte des langages de programmation fonctionnels et impératifs, un système de gestion d'exceptions ou SGE permet de gérer les conditions exceptionnelles pendant l'exécution du programme. Lorsqu'une exception se produit, l'exécution normale du programme est interrompue et l'exception est traitée.
L'utilisation des gestionnaires d'exceptions s'est généralisée sur PC avec l'utilisation du mode protégé sous DOS puis avec les systèmes d'exploitation multitâches. Auparavant, une erreur de programmation pouvait facilement aboutir à un plantage du programme voire de l'ordinateur.
Les erreurs/exceptions les plus courantes sont probablement l'accès non autorisé à une zone mémoire (erreur de manipulation de pointeur) et la division par zéro (on ne prévoit pas le cas où le diviseur est nul).
Tout programme en exécution peut être sujet à des erreurs pour lesquelles des stratégies de détection et de réparation sont possibles. Ces erreurs ne sont pas des bugs mais des conditions particulières (ou conditions exceptionnelles, ou exceptions) dans le déroulement normal d'une partie d'un programme.
Par exemple, l'absence d'un fichier utile n'est pas un bogue du programme ; par contre, ne pas gérer son absence en provoquerait un.
Le traitement des situations exceptionnelles fait apparaître deux besoins :
Dans les langages de programmation sans SGE, on n'a pas d'outil pour séparer l'exécution normale et l'exécution exceptionnelle du programme. Un algorithme, dont l'exécution normale s'exprime de façon simple et élégante, peut devenir illisible (et donc difficile à maintenir) une fois « enrobé » par une logique de traitement des situations exceptionnelles ; disposer au niveau du langage de programmation d'une syntaxe pour différencier l'exécution normale de l'exécution dans un contexte exceptionnel peut être utile.
Le traitement d'une situation exceptionnelle peut nécessiter de revenir « dans le passé » de l'exécution du programme, c'est-à-dire remonter brutalement la chaîne d'appels pour annuler une opération fautive, ou encore modifier les valeurs de certaines variables, puis reprendre l'exécution du programme un peu avant le site de l'erreur. D'où le besoin d'associer, à la syntaxe spéciale, des opérateurs spéciaux pour effectuer des sauts et des modifications de variables à des points arbitraires de la chaîne d'appels.
Un gestionnaire d'exception établit un ensemble de routines de traitement d'erreurs, définies par le programmeur, sur un bloc (dans une fonction ou une méthode du programme) ; ces routines sont activées pendant toute la durée d'exécution du bloc protégé.
La notion d'exécution du bloc protégé inclut toute la chaîne d'appels (de fonctions, procédures ou méthodes) à partir de ce bloc : on dit que les gestionnaires d'exception sont actifs dans la portée dynamique du bloc.
Le signalement d'une exception peut être automatique, s'il correspond à une exception définie dans le langage de programmation ou une bibliothèque fournie, ou bien déclenché par le programmeur par l'utilisation d'une primitive de signalement. Il est généralement possible de construire de nouveaux types d'exceptions et de programmer leur signalement.
Le gestionnaire d'exception peut être complété par un ensemble de restarts, qui sont des routines permettant la modification des environnements lexicaux entre le site de signalement et le point d'établissement des gestionnaires d'exception. Un restart permet à un gestionnaire d'exception de choisir de réparer et redémarrer un calcul plutôt que de l'abandonner intégralement. Un restart est également actif dans la portée dynamique du bloc sur lequel il est défini.