Syndrome de Wolff-Parkinson-White - Définition

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Introduction

Nom du symptôme/signe : Syndrome de Wolff-Parkinson-White
Code CIM-10 : I45.6

Décrit en 1930 par les Docteurs Wolff, Parkinson et White, le syndrome de Wolff-Parkinson-White (WPW) est un trouble du rythme cardiaque secondaire à un syndrome de pré-excitation électrique ventriculaire.

Physiologie

Chez les individus sains, l'activité électrique du cœur est initiée au niveau du nœud sinusal (localisé à la jonction entre la veine cave supérieure et l'oreillette droite). L'onde de dépolarisation se propage alors vers le nœud auriculo-ventriculaire (situé à la partie basse de l'oreillette droite), puis vers les ventricules cardiaques par l'intermédiaire du faisceau de His.

Le nœud auriculo-ventriculaire agit comme une « barrière », limitant l'activité électrique qui atteint les ventricules cardiaques. Cette fonction est essentielle car si le signal électrique généré au niveau des oreillettes s'accroît (comme c'est le cas au cours de la fibrillation auriculaire ou du flutter), le nœud auriculo-ventriculaire va limiter l'activité électrique qui sera conduite aux ventricules.
Par exemple, si les oreillettes sont électriquement activées à 300 battements par minute, environ la moitié des impulsions électriques seront bloquées par le nœud auriculo-ventriculaire ; ainsi, les ventricules seront activés à environ 150 battements par minute (donnant ainsi un pouls de 150/minute).

Une autre fonction importante du nœud auriculo-ventriculaire est de pouvoir ralentir les impulsions électriques. Cela se traduit sur l'électrocardiogramme par l'espace PR, qui correspond au temps séparant l'activation des oreillettes (onde P) et l'activation des ventricules cardiaques (complexe QRS).

Causes

La cause de la présence de la voie accessoire est inconnue dans environ 95% des cas.
Il est décrit des formes familiales.
Le syndrome de Wolff-Parkinson-White est parfois associé à la neuropathie optique de Leber, une maladie génétique liée à une atteinte de l'ADN mitochondrial.

Physiopathologie

Les individus présentant un syndrome de Wolff-Parkinson-White possèdent une voie de conduction auriculo-ventriculaire supplémentaire, appelée faisceau de Kent. Cette voie accessoire correspond à une communication électrique anormale entre les oreillettes et les ventricules cardiaques.
Cette voie ne partage pas les propriétés du nœud auriculo-ventriculaire citées ci-dessus. Les ventricules ne sont pas capables, lorsque les impulsions électriques s'accroissent, de se contracter de façon uniforme aussi rapidement et vont ainsi fibriller.

Cette voie accessoire va, dans certaines circonstances, « court-circuiter » le nœud auriculo-ventriculaire, aboutissant à une dépolarisation prématurée du ventricule.
En cas de fibrillation auriculaire, d'utilisation de digitaliques, d'inhibiteurs calciques, la conduction dans le nœud auriculo-ventriculaire est ralentie, orientant ainsi les influx nerveux vers cette voie accessoire. Ceci expose à un risque de tachyarythmie rapide et mal tolérée pouvant « dégénérer » en fibrillation ventriculaire.

D'autres types de faisceaux accessoires peuvent exister :

  • connexion directe entre l'oreillette et le faisceau de His (intervalle PR court, sans ondes delta) : syndrome de Lown-Ganong-Levine,
  • faisceau connectant le faisceau de His (ou une de ses branches) directement avec le myocarde.

Diagnostic

Clinique

Environ la moitié des sujets restent asymptomatiques tout au long de leur vie.

Dans le cas contraire, il peut se manifester par des crises de tachycardie paroxystique de type Bouveret. Il peut également entraîner des syncopes ou une mort subite par fibrillation auriculaire compliquée de fibrillation ventriculaire.

Électrocardiogramme

Syndrome de Wolff-Parkinson-White avec onde delta caractéristique

Lorsque le rythme est sinusal (rythme cardiaque normal), on retrouve un aspect caractéristique de ce syndrome : les ondes delta : la pente au début de la branche montante de l’onde R n’est pas aussi raide que normalement. Après quelques centièmes de seconde, la pente redevient normale. Cette onde delta, qui est surajoutée avant et pendant la phase initiale de l’onde R, entraîne un raccourcissement de l’intervalle PR et un allongement de la durée du complexe QRS (élargissement des complexes QRS), ainsi que des troubles de la repolarisation.

Cet aspect caractéristique est dû au fait que chez les sujets atteints d'un syndrome de Wolff-Parkinson-White, l'activité électrique initiée au niveau du nœud sinusal est propagée non seulement via le nœud auriculo-ventriculaire mais conjointement par la voie accessoire. Cette seconde voie ne possédant pas les propriétés du nœud auriculo-ventriculaire (voir Physiopathologie), l'impulsion électrique active les ventricules en premier par la voie accessoire, et immédiatement après par la voie normale : ce qui explique l'espace PR court et l'onde delta.

En cas de fibrillation auriculaire, le syndrome peut être suspecté en raison de la fréquence ventriculaire particulièrement rapide, pouvant dépasser les 200/mn avec des complexes QRS élargis et variables.

L'électrocardiogramme peut être parfois normal, l'onde delta n'étant que transitoire, soit en raison d'une période réfractaire longue de la voie accessoire, soit par conduction cachée.

Autres examens

Un test à l'effort permet de voir si l'aspect de l'onde delta persiste ou non avec l'augmentation de la fréquence cardiaque induite à l'effort.

Une exploration électrophysiologique peut être faite, soit par voie endo-cavitaire, par introduction de sondes à l'intérieur du cœur sous contrôle radiologique, ou par voie trans-œsophagienne, par introduction d'une sonde dans l'œsophage permettant de stimuler l'oreillette gauche à travers sa paroi. Le but essentiel est de déterminer la période réfractaire de la voie accessoire, qui, si elle est basse, comporte un risque de complications graves à long terme. Cette période réfractaire est calculée par stimulation de l'oreillette à fréquence croissante, jusqu'à disparition de l'aspect de l'onde delta sur l'électrocardiogramme se surface, et par calcul de la fréquence cardiaque maximale en fibrillation auriculaire, cette dernière étant provoquée par une salve de stimulation rapide.

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