Syndrome de Stockholm - Définition

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Introduction

Le syndrome de Stockholm désigne la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à développer une empathie, voire une sympathie, ou une contagion émotionnelle avec ces derniers.

Ce comportement paradoxal des victimes de prise d'otage fut décrit pour la première fois en 1978 par le psychiatre américain F. Ochberg qui lui donna ce nom de syndrome de Stockholm, en relation avec un fait divers qui eut lieu en cette même ville.

Inversement, le syndrome peut s'appliquer aux ravisseurs, qui peuvent être influencés par le point de vue de l'otage. On parle dans ce cas du syndrome de Lima.

Le fait divers

Le 23 août 1973, un évadé de prison, Jan Erik Olsson, tente de commettre un braquage dans l'agence de la Kreditbanken du quartier de Norrmalmstorg à Stockholm. Lors de l'intervention des forces de l'ordre, il se retranche dans la banque où il prend en otage quatre employés. Il obtient la libération de son compagnon de cellule, Clark Olofsson, qui peut le rejoindre. Six jours de négociation aboutissent finalement à la libération des otages. Curieusement, ceux-ci s'interposeront entre leurs ravisseurs et les forces de l'ordre. Par la suite, ils refuseront de témoigner à charge, contribueront à leur défense et iront leur rendre visite en prison. Une relation amoureuse se développa même entre Jan Erik Olsson et Kristin, l'une des otages. La légende veut même qu'ils se soient mariés par la suite, mais ce fait fut démenti.

Analyse du syndrome

Trois critères :

  • le développement d'un sentiment de confiance, voire de sympathie des otages vis-à-vis de leurs ravisseurs ;
  • le développement d'un sentiment positif des ravisseurs à l'égard de leurs otages ;
  • l'apparition d'une hostilité des victimes envers les forces de l'ordre.

Pour que ce syndrome puisse apparaître, trois conditions sont nécessaires :

  • l'agresseur doit être capable d'une conceptualisation idéologique suffisante pour pouvoir justifier son acte aux yeux de ses victimes ;
  • il ne doit exister aucun antagonisme ethnique, aucun racisme, ni aucun sentiment de haine des agresseurs à l'égard des otages ;
  • il est nécessaire que les victimes potentielles n'aient pas été préalablement informées de l'existence de ce syndrome (dans certains cas, l'agresseur peut faire preuve d'une conceptualisation idéologique capable de convaincre une victime préalablement informée du syndrome).

Il apparaît plus difficilement si les victimes potentielles sont préalablement informées de l'existence de ce syndrome.

Le syndrome de Stockholm semble être une manifestation de l'inconscient, poussé par le premier but de l'être humain : la survie. En effet, dans les fantasmes du sujet concerné, en s'attirant la sympathie de l'agresseur, l'agressé se croit hors du danger, croyant contrôler, même inconsciemment, les émotions de l'agresseur. Ce qui lui vaudra peut-être l'épargne de sa vie au profit d'une pacification pouvant être poussée à une fraternisation. En fait, c'est de l'angoisse que le sujet se protège, car le danger est toujours réel.

Autres exemples

  • Patricia Hearst
  • Intervention des Sabines lors de l'affrontement entre les Romains et les Sabins (voir Tite-Live, Enlèvement des Sabines)
  • Natascha Kampusch
  • Louis XVII (1785-1795) Pris d'affection pour son nouveaux précepteur, après avoir été séparé de Marie-Antoinette.
  • Jaycee Lee Dugard
  • Certains enfants dans leur famille (voir J-Marc Epstein)
  • Certaines victimes de violence conjugale
  • Dernièrement, Clara Rojas, otage des FARC, qui a eu un enfant avec l'un de ses ravisseurs durant sa captivité dans la jungle colombienne.
  • La Suisse, à l'occasion de la prise d'otages par le gouvernement libyen entre 2008 et 2010
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