Surconsommation de médicaments - Définition

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L'exemple de la France, qui détient de nombreux records du monde ou d'Europe

La France se distingue tout particulièrement dans la surconsommation de médicaments, par de nombreux records du monde ou d'Europe. Avec une consommation de 2 à 2,5 fois plus d’antibiotiques qu’en Allemagne ou qu’au Royaume-Uni et selon les familles d’antibiotiques jusqu’à 7 fois plus qu’en Allemagne et 5 fois plus qu’au Royaume-Uni.

Plus généralement, par personne, les Français consomment 6 fois plus de médicaments que les Pays-Bas : aux Pays-Bas, sur 10 sortant d'une consultation, 6 personnes n'ont pas d'ordonnance avec prescription de médicaments, alors que le taux est de 0,25 sur 10 en France.

Une surconsommation flagrante dans le domaine des psychotropes

"La France Médaille d’or des pilules du bonheur" :
« La France est largement championne pour les 4 catégories de psychotropes. Elle en consomme 3 fois plus que l’Allemagne ou la Grande-Bretagne, et largement 2 fois plus que l’Italie. En moyenne, de 2 à 4 fois plus de psychotropes que n’importe quel autre pays européen.

  • C’est avec les tranquillisants que nous nous distinguons de la façon la plus radicale : 2 fois plus que les Espagnols, 5 fois plus que les Allemands, 8 fois plus que les Anglais ! Chaque année, 80 millions de boîtes consommées, un bon milliard de francs.
  • Avec les hypnotiques : 2 fois plus que l’Allemagne ou l’Italie, et nettement plus que le Royaume-Uni.
  • Avec les neuroleptiques et les antidépresseurs, l’exception française est un peu moins marquée, mais nous restons toujours bons premiers, et de loin. »

Ce qui aboutit au paradoxe suivant : certaines personnes qui devraient prendre des médicaments psychotropes (par exemple) n'en consomment pas, alors que de très nombreuses personnes qui ne devraient pas en consommer en sont dépendantes, au long cours, avec une extrême difficulté à arrêter d'en prendre.

Les interactions entre médicaments, source de milliers d'hospitalisations et de décès

Il y aurait, selon le ministère français de la Santé, 128 000 hospitalisations et 8 000 décès annuels du seul fait de mauvaises interactions médicamenteuses (qui ne représentent qu'une partie de la iatrogénèse médicamenteuse)

Des effets indésirables graves

Extraits du Discours de Bernard Kouchner à la Conférence nationale de la Santé, 22 juin 1998, secrétaire d’État à la Santé :

« La France est un pays où la surconsommation médicamenteuse est flagrante et injustifiée... Trop de prescriptions sont reconduites en l’absence de symptômes. 11 % des Français sont des consommateurs réguliers de psychotropes, 29 % chez les femmes entre 60 et 69 ans, une femme sur trois âgée de plus de 80 ans reçoit régulièrement des psychotropes. ...
Cette attitude thérapeutique est non seulement injustifiée et dès lors inutilement coûteuse, mais peut être source de complications individuelles et collectives. ...
Une première étude, menée en 1997 par le Réseau des Centres Régionaux de pharmacovigilance, chez les malades hospitalisés un jour donné, dans des services de médecine, de chirurgie et de long séjour, a montré que la prévalence des effets indésirables médicamenteux était de 10,3 %. 33 % correspondaient à des effets indésirables graves. ...
Le bon usage du médicament, jugé sur le respect des indications et recommandations de l’autorisation de mise sur le marché, était respecté dans 57 % des cas. Dans 31 % des cas, l’effet indésirable est survenu à la suite d’un traitement non conforme à l’AMM dont une partie aurait pu être probablement évitée. »

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