Depuis la découverte et la synthèse de la testostérone dans les années 1930, les stéroïdes anabolisants ont été utilisés par les médecins à des fins multiples avec des degrés divers de réussite.
Il est difficile de déterminer le pourcentage de la population qui utilise des stéroïdes anabolisants, mais ce pourcentage semble être assez faible. Des études aux États-Unis ont montré que les utilisateurs de stéroïdes anabolisants étaient principalement des hommes, hétérosexuels, d'une moyenne d'âge d'environ 25 ans, qui ne font pas de musculation ou de compétition sportive et qui utilisent les anabolisants à des fins esthétiques. Une autre étude a révélé que l'utilisation non médicale de ces hormones chez les étudiants en faculté était égale ou inférieure à 1%. Parmi ces utilisateurs, 78,4% ne font pas de musculation ou de compétition mais près de 13% ont déclaré qu'ils utilisaient des pratiques dangereuses telles que la réutilisation des aiguilles, leur utilisation à plusieurs et le partage de flacons multidoses, avec une autre étude en 2007 qui a révélé que le partage d'aiguilles était extrêmement rare chez les personnes qui utilisent des stéroïdes anabolisants à des fins non médicales (moins de 1%).
Les utilisateurs de stéroïdes anabolisants sont souvent perçus comme des personnes « sans cervelle » et sans instruction par les médias populaires ou les milieux aisés mais, en 1998, une étude sur les utilisateurs de stéroïdes a montré qu'ils étaient les usagers de drogues les plus éduqués de tous les utilisateurs de substances réglementées. Une autre étude de 2007 a révélé que 74% de ces utilisateurs de stéroïdes avait un niveau d'instruction secondaire et que l'on en trouve plus qui ont fait des études supérieures et moins qui n'ont pas réussi à terminer leurs études secondaires que ce que l'on trouve dans la population tout venant. La même étude a révélé que les personnes agissant ainsi avaient un taux d'emploi et un revenu du ménage plus élevé que la population moyenne. Les utilisateurs de stéroïdes anabolisants ont également tendance à utiliser plus de médicaments que tout autre groupe d'utilisateurs de substances réglementées et ont tendance à ne pas accepter l'idée du risque de danger mortel des anabolisants répandue dans les médias et la vie publique. Selon une étude, ces utilisateurs se méfient des médecins et dans l'échantillon de l'étude 56% n'avaient pas dévoilé leur utilisation d'anabolisants à leurs médecins. Une autre étude de 2007 a des résultats comparables, tout en montrant que 66% des personnes qui utilisent des stéroïdes anabolisants à des fins non médicales étaient prêtes à rechercher un contrôle médical pour leur utilisation de stéroïdes, que 58% n'avaient pas confiance en leur médecin, que 92% estimaient que les connaissances médicales de ces substances par les médecins n'étaient pas suffisantes et que 99% pensent que le public a une vue exagérée des effets indésirables des stéroïdes anabolisants. Une étude récente a également montré que les utilisateurs à long terme souffraient probablement plus de dysmorphie musculaire et avaient une conception forte du rôle masculin classique.
Les stéroïdes anabolisants ont été utilisés par les hommes et les femmes dans de nombreux types différents de sports professionnels (cricket, athlétisme, haltérophilie, musculation, poids, vélo, baseball, lutte, arts martiaux, boxe, football, etc.) pour obtenir un avantage concurrentiel ou aider à la récupération de blessures. Une telle utilisation est interdite par les règles des organes directeurs de nombreux sports. Cependant on retrouve l'utilisation de stéroïdes anabolisants chez les adolescents, en particulier chez ceux qui participent à des compétitions sportives. Il a été suggéré que la prévalence d'utilisation parmi les élèves du secondaire aux États-Unis pouvait atteindre 2,7%. Les étudiants ont utilisé des stéroïdes anabolisants plus fréquemment que les étudiantes et, en moyenne, ceux qui ont participé à des activités sportives l'ont fait plus souvent que ceux qui n'y participaient pas.
Les stéroïdes anabolisants sont administrés sous trois formes: les comprimés, les formes injectables et les dispositifs transcutanés. L'administration orale est la plus pratique, mais les stéroïdes doivent être modifiés chimiquement de sorte que le foie ne puisse pas les décomposer avant qu'ils n'atteignent la circulation systémique, ces formes modifiées peuvent causer des dommages au foie si elles sont utilisées à fortes doses. Les stéroïdes injectables sont généralement administrés par voie intramusculaire (IM) plutôt qu'intraveineuse (IV)pour éviter de brusques changements de concentration du médicament dans le sang. Les timbres transdermiques (patchs adhésifs placés sur la peau) peuvent aussi être utilisés pour fournir une dose régulière, à travers la peau, dans la circulation sanguine. L'injection IM est la méthode la plus couramment utilisée pour l'administration de stéroïdes anabolisants à des fins non médicales.
Diverses méthodes pour réduire au maximum les effets secondaires néfastes des stéroïdes anabolisants ont été mises en œuvre par ceux qui les utilisent que ce soit pour des raisons médicales ou autres. Par exemple, les utilisateurs peuvent accroître leur niveau d'entrainement cardiovasculaire pour aider à contrer les effets d'hypertrophie provoqués par les hormones sur le ventricule gauche. Certains androgènes sont convertis par l'organisme en œstrogènes, un processus, connu sous le nom d'aromatisation qui a les effets néfastes potentiels décrits précédemment. Aussi, au cours d'un cycle de stéroïdes, les utilisateurs peuvent également prendre des médicaments (appelés inhibiteurs de l'aromatase) pour empêcher cette aromatisation de se faire ou des médicaments (appelés « modulateurs sélectifs des récepteurs des œstrogènes » ou Selective Estrogen Receptor Modulator (SERM)) qui vont bloquer les récepteurs des œstrogènes (ER) : par exemple, le tamoxifène empêche spécifiquement la liaison des œstrogènes sur ses récepteurs naturels au niveau des glandes mammaires et peut donc être utilisé pour réduire le risque de gynécomastie.
Pour lutter contre l'arrêt de production de testostérone naturelle et rétablir le bon fonctionnement de nombreuses glandes impliquées, on utilise parfois ce qui est connu sous le nom de « thérapie de post-cycle » (post-cycle therapy en anglais) ou PCT. Un cycle PCT a lieu après chaque cycle d'utilisation de stéroïdes anabolisants et se compose généralement d'une combinaison des médicaments suivants, en fonction du protocole anabolisant utilisé :
L'objectif du PCT est le retour du corps à l'équilibre hormonal naturel sur la plus courte période de temps possible.
Les personnes sujettes à la perte prématurée des cheveux provoquée par l'utilisation de stéroïdes ont été amenées à prendre du finastéride pendant de longues périodes de temps. Le finastéride réduit la conversion de la testostérone en DHT, cette dernière étant beaucoup plus alopéciante. Le finastéride est inutile dans le cas où les stéroïdes ne sont pas transformés en dérivés androgéniques.
Puisque les stéroïdes anabolisants peuvent être toxiques pour le foie ou peuvent provoquer des augmentations de la tension artérielle ou de cholestérol, de nombreux utilisateurs estiment nécessaire de faire des bilans sanguins et de surveiller la tension artérielle pour s'assurer que leurs valeurs restent dans la normale.