Stephen Jay Gould - Définition

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Introduction

Stephen Jay Gould
Naissance 10 septembre 1941
Queens, New York (États-Unis)
Décès 20 mai 2002 (à 60 ans)
Manhattan, New York (États-Unis)
Nationalité États-Unis  Américain
Champs Paléontologie, biologie de l'évolution, histoire des sciences
Institution Université Harvard
American Museum of Natural History
Diplômé Antioch College
Université Columbia
Distinctions Médaille Darwin-Wallace (2008)
Paleontological Society Medal (2002)
Médaille linnéenne (1992)
Prix Charles Schuchert (1975)

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Stephen Jay Gould (10 septembre 1941 - 20 mai 2002) est un paléontologue américain, professeur de géologie et d'histoire des sciences à l'Université Harvard, qui a beaucoup œuvré à la vulgarisation de la théorie de l'évolution en biologie et à l'histoire des sciences depuis Darwin.

Ses propres travaux de recherche l'ont conduit à formuler la théorie des équilibres ponctués, selon laquelle les transitions évolutives entre les espèces au cours de l'évolution se font brutalement et non graduellement. Par la suite, il en viendra à insister sur le rôle du hasard dans l'évolution (la « contingence »), contre la vision adaptationniste naïve qu'il critique pour ses « just-so stories » (histoires ad hoc).

Il a aussi mené la campagne contre les créationnistes, avec le procès visant à démontrer que la « science » de ces derniers, principalement représentée par le dessein intelligent (en anglais intelligent design), ne répondait pas aux critères fondamentaux de la méthode scientifique, et n'était qu'un moyen détourné de contourner la loi afin d'imposer l'enseignement du créationnisme à l'école en lui donnant un visage pseudo-scientifique.

Stephen Jay Gould est mort d'un adénocarcinome métastatique (une forme de cancer du poumon, qui s'était étendu à son cerveau). Ce cancer était sans rapport avec son cancer de la plèvre, dont il s'était entièrement remis vingt ans auparavant.

Idées

Théorie des équilibres ponctués

Avec Niles Eldredge, il a proposé, en 1972, la théorie des équilibres ponctués selon laquelle, les changements évolutifs se produisent plutôt rapidement durant des périodes relativement brèves de stress environnemental, séparées par des périodes plus longues de stabilité des espèces.

Selon lui, cette théorie rendrait mieux compte des observations que le gradualisme classique de la transformation des espèces. Pour la plupart des évolutionnistes, si sa théorie apporte un éclairage nouveau important, elle ne modifie la théorie néo-darwinienne qu'en des termes tout à fait compatibles avec ce qui était précédemment développé. Le biologiste Richard Dawkins s'est violemment opposé à Gould sur cette question. Gould s'était lui même, quelques années auparavant, montré assez critique vis-à-vis de la théorie personnelle de Dawkins sur le gène égoïste, et la querelle d'école entre les deux scientifiques perdurera jusqu'à la mort de Gould.

Stephen Jay Gould est considéré par certains comme un des plus éminents théoriciens dans son domaine. Plusieurs évolutionistes, tels le biologiste John Maynard Smith ne sont cependant pas d'accord, soit avec sa façon d'en présenter les idées, soit avec sa théorie des équilibres ponctués. S'ils expliquent que Gould a donné selon eux, aussi bien au grand public qu'aux scientifiques d'autres domaines, une vision un peu faussée de la théorie de l'évolution — c'est une critique que l'on rencontre souvent à l'égard des vulgarisateurs, accusés de simplifier et de déformer la science pour la compréhension du grand public — ils reconnaissent néanmoins à Gould le mérite d'avoir passionné toute une génération de lecteurs pour sa discipline, comme avait pu le faire en leurs époques et pour leurs propres disciplines un Jean-Henri Fabre ou un Camille Flammarion. En 1992, il reçoit la médaille linnéenne.

Non-recouvrement des magistères

Le principe du « NOMA » (de l'anglais : Non-Overlapping Magisteria, non-recouvrement des magistères) prône le respect mutuel, sans empiètement quant à la pulsion humaine à comprendre le caractère factuel de la Nature (le magistère de la Science), et le besoin de trouver du sens à sa propre existence et une base morale pour toute action (le magistère de la Religion) (Et Dieu dit : « que Darwin soit », p. 163).

Au nom de ce principe, Gould fustige les fondamentalistes religieux, pour lesquels le texte de la Bible a la même valeur que les Proceedings of the National Academy of Sciences. Mais il réprouve également les scientifiques qui, en raison de leur athéisme, attaquent les croyances religieuses. L'évolutionniste britannique Richard Dawkins consacre un chapitre de son ouvrage Pour en finir avec Dieu, au principe du NOMA qu'il considère comme une forme de lâcheté, arguant que pour sa part, il n'existe pas de domaine, y compris la question de l'existence de Dieu, qui ne puisse être traité de manière scientifique.

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