L’épisode III est l’épisode qui marque la transition entre la république (le monde de la prélogie) et l’Empire (le monde de la trilogie originale). Tout dans le film est tourné vers cet objectif. Ainsi, l'acteur Ewan McGregor a étudié longuement la manière de parler, de sourire, de croiser les bras de Sir Alec Guinness, interprète original d'Obi-Wan Kenobi.
Les styles visuels des deux trilogies sont différents. En effet les épisodes IV, V et VI présentent des vaisseaux spatiaux aux formes très angulaires, « très génie industriel », les croiseurs interstellaires par exemple. Ce choix est axé sur la nécessité de produire des vaisseaux de combat efficaces en grande quantité (en effet c'est la guerre !). Au contraire, dans les épisodes I, II et III, les coupes sont fluides et arrondies, inspirées de l'Art nouveau, axées sur l'esthétisme. Dès l'épisode II, la transition se fait sentir, elle est accentuée davantage durant l'épisode III.
Dans la première bataille de l'épisode III, on voit que de nombreux vaisseaux de la république (le futur empire) ressemblent aux futurs X-wings, Chasseur TIEs, et croiseurs. Il y a aussi des apparitions furtives de Faucon Millenium et de bipèdes impériaux. Les droïdes ressemblent eux aussi de plus en plus à ceux de la deuxième trilogie. On reconnaît d’un coup d’œil les droïdes médicaux qui soignent Dark Vador. À la fin du film, tous les droïdes de combat sont désactivés pour ne laisser la place qu’aux clones impériaux. Et quant aux clones, de nouvelles générations seront créées et ils adopteront le style et le rang de Stormtroopers. Il se peut également que l'épuisement de l'armée des clones au fil des guerres ne mène l'Empire à provoquer la conscription obligatoire sur les mondes sous sa domination, ce que suggère le faible niveau technique des soldats impériaux de l'épisode IV, qui tirent vraiment très mal au blaster. Dans l'épisode III, apparaît la spécialisation des unités de l'Empire au travers de leurs uniformes (forme du casque, couleur des légions sur les armures, nouvelles armes), qui va donner les différents corps de l'armée impériale : biker scouts, soldats impériaux, pilotes de chasseurs TIE… On voit ainsi dans l'épisode III des clones portant des marques bleues lors de l'attaque du temple Jedi, jaunes et orange lors de l'assaut d'Utupau et sur le monde-jungle Felucia, vertes sur Kashyyyk(où l'on voit aussi des soldats avec des armures de bikers scouts de couleur camouflage), rouges sur Coruscant et mauves et blanches sur la planète glaciaire Mygeeto. Les clones qui arboraient des armures immaculées et totalement uniformes dans l'épisode II, ont maintenant des armures noircies par les explosions, les couleurs de leurs légions sont écaillées par les combats, certains portent des manteaux de camouflage ou contre le froid, d'autres deux holsters au hanches, un harnais et un kama, sorte de jupe protégeant des éclats d'explosions.
L’ambiance de l'histoire s'assombrit tout au long du film. Le changement est particulièrement visible après la proclamation de l’Empire où le ciel de Coruscant que l’on avait toujours vu ensoleillé, devient noir et chargé d’orages. La pluie est ensuite omniprésente. C'est aussi d'un point de vue psychologique que la pression monte, la machine est lancée, on sait qu'elle ne peut être arrêtée, mais on espère quand même… Chaque défaite nous met un coup… L'ambiance d'aventure habituellement présente dans les autres films minimisée fait de ce Star Wars un film plus adulte et au scénario plus fouillé que les autres épisodes. On notera que la musique du film y est pour beaucoup ainsi que de nombreuses références historiques (notamment à l'ascension au pouvoir d'Hitler, à la guerre de Sécession et à la guerre civile entre Pompée et César) et cinématographiques (Le Parrain, avec la proclamation de l'Empire simultanée avec le massacre des dirigeants séparatistes, qui rappelle la scène du baptême simultané à l'élimination des rivaux des Corleone, à la fin du Parrain, et Frankenstein avec la construction de Vador).