Sphinx tête de mort | |||||||||
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Classification | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Arthropoda | ||||||||
Classe | Insecta | ||||||||
Ordre | Lepidoptera | ||||||||
Famille | Sphingidae | ||||||||
Sous-famille | Sphinginae | ||||||||
Genre | Acherontia | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Acherontia atropos (Linnaeus, 1758) | |||||||||
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Le Sphinx tête de mort (Acherontia atropos) est un papillon nocturne de la famille des sphingidés.
Comme tous les sphingidés, c'est un papillon au corps massif fusiforme, aux antennes plumeuses et aux ailes repliées à plat en "toit" sur l'abdomen selon un angle caractéristique.
L'adulte présente une marque caractéristique rappelant la forme d'une tête de mort sur la partie dorsale du thorax densément couverts de poils, alors que les segments de son abdomen, tout aussi poilus, sont noirs et jaunes à la manière d'un gros frelon.
Les chenilles possèdent une corne (scolus) à l'extrémité de l'abdomen, sur le huitième segment. Les chenilles relèvent la partie antérieure de leur corps, imitant vaguement la position du "Sphinx" égyptien ou grec, d'où son nom.
Les chenilles possèdent des soies minuscules et pratiquement invisibles.
C'est le lépidoptère européen le plus lourd (1,5 g pour une femelle adulte de 60 mm d'envergure) et le plus grand que l'on puisse rencontrer en Europe après le Grand Paon de nuit. Son corps mesure environ 60 mm pour une envergure moyenne de 130 mm. Sa chenille est également très grosse, atteignant 150 mm de longueur, et consommant de juillet à octobre diverses solanacées, principalement le feuillage de la pomme de terre, où de grosses crottes signent sa présence). Elle s'enterre, comme beaucoup de celles de la famille des sphinx, pour se transformer en chrysalide dans le sol. La chrysalide est brun foncé tirant sur le rouge, avec un aspect laqué.
Cette espèce vit et hiberne dans le sud du bassin méditerranéen et en Afrique et dans une partie de l'Asie. Elle migre au début de l'été en Europe et peut remonter jusqu'au sud de la Scandinavie ou en Islande, mais ce papillon est devenu très rare dans les zones urbanisées ou d'agriculture intensive.
Les adultes émergent en septembre-octobre avant de prendre leur envol pour migrer vers le Sud. Cette espèce est présente mais en régression sur l'île de la Réunion. En 2003, pendant la canicule en France, on en trouvait certains dans des jardins, dans toutes les régions, inadapté dans son milieu.
Ce gros papillon est extrêmement friand de miel. Il détecte les ruches et pénètre à l'intérieur par le trou d'envol. Bien protégé par son pelage et ses écailles, insensible au venin, il est capable, en faisant vrombir ses ailes, de se débarrasser des abeilles qui défendent leur ruche. Ayant atteint les rayons de miel il perce sans difficulté les opercules des alvéoles pleines à l'aide de sa trompe courte et solide. Cependant, gorgé de miel, il lui arrive parfois d'être incapable de ressortir de la ruche et de finir étouffé par une grappe compacte d'abeilles. Le cadavre est alors recouvert de propolis pour éviter la décomposition.
Il butine aussi certaines fleurs, comme par exemple la fleur de jasmin.
Les chenilles se développent sur certaines plantes dont elles dévorent les feuilles. C'est leur mère qui, en choisissant la plante sur laquelle elle va pondre, détermine quelle sera la plante qui les alimentera. Son choix peut porter sur une cinquantaine d'espèces, souvent de la famille des solanacées, comme par exemple la pomme de terre (que les Sphinx tête de mort affectionnent tout particulièrement), la belladone, la jusquiame ou le tabac, ainsi que les feuilles d'olivier[réf. souhaitée].
Après leur arrivée en juin-juillet, les adultes migrateurs déposent leurs œufs à l'envers des feuilles de la plante choisie. Après vingt jours de croissance, pendant lesquels elle mue quatre fois, la chenille s'enterre, se transforme en chrysalide dans une chambre souterraine et ressort sous la forme d'adulte au bout d'une période variant de vingt jours à deux mois.
C'est le seul papillon au monde à être capable de produire un cri provenant du pharynx. Lorsqu'il est dérangé, il produit un son (couinement, ou grincement) grâce à une petite lame située à l'entrée du pharynx de l'adulte et de la chenille. Cette lame vibre lorsque, saisi, l'animal expulse violemment de l'air. Le cri produit ressemble à un couinement de souris et peut être audible jusqu'à une quarantaine de mètres.