Il est généralement observé une très nette amélioration après quelques minutes de ventilation sans perte de CO2 (hypercapnie). Il est proposé de respirer dans un sac en papier afin que le patient respire l'air expiré plus concentré en gaz carbonique, de façon à limiter la perte de CO2, le temps que les reins rétablissent la situation.
Cependant, le principal écueil est le diagnostic : l'hyperventilation ou les tremblements peuvent être dus à un autre phénomène, dans ce cas-là, la diminution d'apport en dioxygène en raison du sac peut être délétère. On ne pratiquera donc ce geste que sur recommandation d'un médecin, ou si la personne le demande elle-même. En situation thérapeutique, la mesure de la saturation en O2, à l'aide d'un saturomètre, permet de trancher pour savoir si le patient manque ou pas d'oxygène. Si le patient manque d'oxygène (saturation basse), l'oxygénothérapie est bienvenue. Dans tous les cas, en cas de première crise, il convient de demander un avis médical . Mais au bout de quelques crise (3 maximum)le médecin explique comment les provoquer et comment les éviter c'est a dire que la personne se les provoque d'elle même
Il est donc assez simple, pour un médecin de distinguer un déficit effectif d'oxygénation (comme dans l'asthme ou l'embolie pulmonaire par exemple, où la concentration en oxygène est abaissée) d'une « impression » d'étouffement d'origine neurodystonique. Dans le deuxième cas, les paramètres cliniques et biologiques sont tous normaux.
Le symptôme ayant valeur de signal d'alarme, il n'est pas surprenant qu'il soit perçu par le malade (ou son entourage) comme traduisant une situation de danger imminent. La spasmophilie est une réaction de panique légitime face à une manifestation « neurodystonique » inquiétante et invalidante. La réaction d'hyper-ventilation que l'on observe chez les malades est liée à une sensation subjective (mais bien réelle) d'étouffement. Elle conduit en cercle vicieux à l'alcalose respiratoire (décrite plus haut) qui aggrave les sensations de malaise. Toutes les crises sont spontanément résolutives, ce qui plaide pour une origine « imaginaire » et conduit à des approches psychologiques discutables. En pratique, si l'on arrive à contrôler la panique, il est préférable de mettre le corps en mouvement par une marche rapide de 20 minutes. Dans le cas contraire, les sédatifs oraux (benzodiazépine ou autre) peuvent contribuer à raccourcir la crise.
Avant de commencer, un petit rappel physiologique s'impose.
La fonction respiratoire a pour principale fonction l'apport de dioxygène à l'organisme, ainsi que l'évacuation du dioxyde de carbone. Ce dioxyde de carbone est produit par le métabolisme énergétique qui permet à l'organisme d'obtenir de l'énergie en dégradant du glucose avec du dioxygène, avec production d'énergie (sous forme d'ATP) et de dioxyde de carbone.
Le pH du sang est de 7,40 +/- 0,04. À partir de pH>7,45, on parlera d'alcalose. Le corps, parmi les dispositifs d'homéostasie, régulera une éventuelle charge acide par l'utilisation de l'équation chimique suivante:
Il s'agit de l'un des tampons acide/bases, on citera le tampon phosphate inorganique
Voir les articles alcalose métabolique, alcalose ventilatoire.
Lors d'un stress insuffisamment géré, un individu est susceptible de voir sa fréquence respiratoire augmenter. Ceci correspond à une préparation à la fuite provoquée par la libération d'adrénaline lors d'un danger. En effet l'hyperventilation permet de lutter contre le manque d'oxygène et la production musculaire d'acide lactique, lors de l'exercice physique intense. Lors de l'hyperventilation, il se produit un gain net de dioxygène, que l'organisme tolérera parfaitement. Par contre, la perte nette de dioxyde de carbone provoquera une baisse de la pression partielle de dioxyde de carbone plasmatique. Le dioxyde de carbone constituant une des voies d'évacuation des charges acides (par le système tampon CO2/HCO3-), une perte d'acidité provoque un gain de base, c'est l'alcalose, ici d'origine respiratoire.
À noter que le CO2 est plus rapidement mobilisable à travers la barrière hémato-encéphalique que les ions HCO3- et H+. De ce fait, les conséquences cliniques se portent plus rapidement et préférentiellement sur un champ clinique neurologique.
Si se produit une alcalose, la concentration en ion H+ (notée [H+]) baisse, donc la concentration plasmatique en ion potassium (notée [K+]) monte. Un certain temps est cependant nécessaire pour que la kaliémie se modifie, c'est sans doute pourquoi la symptomatologie cardiaque à type de palpitations semble retardée.
Les équilibres acidobasiques de l'organisme veillent à maintenir un pH aussi contenu que possible entre 7,36 et 7,44. L'une des raisons à ce maintien tient au fait que les molécules organiques du vivant, notamment les très nombreuses enzymes, jouissent pour leur fonctionnement d'une conformation stérique liée au pH. Si le pH varie hors de limites, les conformations stériques varient aussi, donc l'efficacité enzymatique diminue globalement, provoquant le cortège des signes cités.