Soyouz - Définition

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Missions remarquables

Outre les deux missions qui, au début du programme se sont terminés tragiquement, certains vols Soyouz ont connu des péripéties hors normes. A chaque fois les équipages ont survécu démontrant la robustesse du vaisseau.

Soyouz 18a

Le 5 avril 1975, au cours de la phase propulsée de la mission Soyouz 18a, un dysfonctionnement empêche la séparation complète du deuxième étage après son extinction avec le troisième étage du lanceur. La fusée déséquilibrée dévie rapidement de plus de 10° de sa trajectoire nominale ce qui déclenche automatiquement l'abandon de la mission, l'arrêt du moteur du troisième étage et la séparation du vaisseau Soyouz de son lanceur, puis celle du module de descente des autres modules. A ce moment la vitesse du vaisseau est de 5,5 km par seconde et il se trouve à une altitude de 180 km. Après 400 secondes d'apesanteur, la capsule réalise une rentrée atmosphérique brutale, l'équipage encaissant une décélération de 14 à 15 g avec une pointe à 21,3 g. Le vaisseau va atterrir sans encombre dans les montagnes de Sibérie occidentale à 1 200 mètres d'altitude dans 1,5 mètres de neige alors que 20 minutes plus tôt l'équipage avait quitté Baïkonour où régnait une température de 25°C. Incertains quant à leur lieu d'atterrissage, les cosmonautes brulent des documents militaires au cas où ils seraient tombés en Chine, avec laquelle l'Union Soviétique est, à l'époque, pratiquement en conflit. Après plusieurs tentatives d'équipes de sauveteurs, dont l'une sera prise dans une avalanche, l'équipage est hélitreuillé sain et sauf 24 heures après son atterrissage. C'est le seul cas de mission habitée interrompue durant la phase d'ascension.

Soyouz 23

Le vaisseau spatial soviétique Soyouz 23 (1976) ne parvient pas à s'amarrer à la station spatiale Saliout 5, un incident qui s'était déjà produit lors d'un vol précédent. Deux jours plus tard, le vaisseau ayant renoncé à sa mission, déclenche sa rentée dans l'atmosphère pour atterrir dans les steppes du Kazakhstan. Sa trajectoire l'amène malheureusement directement dans le lac Tengiz à moitié gelé, à 2 km de la rive. Il fait nuit et une tempête de neige est en cours. Des court-circuits déclenchent l'éjection du parachute de secours qui vient s'emmêler avec le parachute principal et plaque le vaisseau avec l'écoutille de sortie immergée dans l'eau. L'antenne radio, sous l'eau, est inopérante. Les cloisons internes se couvrent de givre. Les secours tentent à plusieurs reprises d'atteindre la capsule avec des véhicules amphibies mais sans succès; 11 heures après l'atterrissage, un hélicoptère arrive enfin à trainer le vaisseau jusqu'à la rive après que des plongeurs ont cisaillé les suspentes des parachutes. Là, les secours, persuadés que l'équipage est décédé, attendent l'arrivée des croquemorts. L'équipage prend l'initiative d'ouvrir l'écoutille et émerge sain et sauf au grand étonnement de leurs sauveteurs. Valeri Rojdestvenski, un des deux équipiers, était un des rares cosmonautes soviétiques à ne pas être pilote : c'était un ancien commandant d'une unité de plongeurs militaires.

Soyouz T-10-1

Le 26 septembre 1983, peu avant le lancement de Soyouz T-10-1, du carburant se met à fuir à la base de la fusée et prend feu. Le centre de contrôle tente d'activer la tour de sauvetage mais les cables de contrôle ont déjà brûlé (l'équipage n'a pas les moyens d'activer lui-même le système). Le centre de contrôle parvient 20 secondes plus tard à activer la tour de sauvetage en lançant la commande par radio. Après séparation avec la fusée le vaisseau Soyouz est propulsé durant 5 secondes soumettant ses occupants à une accélération de 14 à 17 g. Quelques instants plus tard le lanceur explose détruisant le pas de tir. Après être monté à une altitude de 650 mètres le parachute se déploie et le vaisseau atterrit à environ 4 km du pas de tir. L'équipage est sain et sauf. C'est le seul cas de mise en œuvre d'une tour de sauvetage que ce soit du côté russe ou américain.

Soyouz TMA-11
Le module de descente TMA-11 sévèrement brulée à la suite de sa rentrée balistique

Le 19 avril 2008 le vaisseau Soyouz TMA-11 ramène à Terre un équipage composé de Iouri Malentchenko et Peggy Whitson qui viennent de passer 6 mois dans la station spatiale internationale dans le cadre de l'expédition 16 ainsi que la coréenne Yi So-yeon. Peu avant la rentrée atmosphérique, la séparation entre le module de descente et celui de service se passe mal. Selon l'analyse réalisée par la suite, certains boulons solidarisant les deux modules n'ont pas été coupés par les charges pyrotechniques. Trainant derrière lui le module de service, le module de descente plonge vers la Terre l'écoutille tournée vers l'avant et n'est pas protégé par le bouclier thermique de l'échauffement. L'ordinateur de bord détecte qu'il ne peut faire fonctionner les fusées d'orientation et opte automatiquement pour une rentrée balistique (non contrôlée) qui impose à l'équipage une décélération beaucoup plus sévère. Les instruments indiquent à un moment plus de 8 g selon Peggy Whiston. Le module de service finit par se détacher et le module de descente se retourne naturellement en présentant le bouclier thermique vers l'avant. La suite du vol se déroule de manière nominale. La trajectoire adoptée ayant été plus abrupte que prévu, le module atterrit à 400 km de la zone où il est attendu mais est rapidement rejoint par les équipes chargées de récupérer les cosmonautes. L'écoutille ainsi que l'antenne radio ont été portées à des températures élevées et ont été endommagées.

Les autorités spatiales russes font preuve dans un premier temps d'une grande discrétion sur l'événement. Or des problèmes de séparation se sont déjà produits au cours de vols précédents (Soyouz TMA-1 et Soyouz TMA-10). Yi So-yeon est brièvement hospitalisé après son retour pour des douleurs dorsales liées aux conditions de vol subies. Pour déterminer les causes de l'incident un boulon d'un vaisseau Soyouz amarré à la station est démonté et ramené par le premier vol de retour vers la Terre.

Le tourisme spatial

Sept personnes ont participé à des vols Soyouz à des fins de tourisme, et se sont assises à la place du passager dans un vaisseau Soyouz. l'américain Dennis Tito en 2001, le Sud-Africain Mark Shuttleworth en 2002 qui ont payé chacun approximativement 50 millions de dollars américains et Gregory Olsen en 2005 suivi de l'américaine d'origine iranienne Anousheh Ansari en septembre 2006 qui ont payé à peu près 20 millions de dollars américains en collaboration avec l'agence spatiale russe. En avril 2007, c'est au tour de l'Américain d'origine hongroise Charles Simonyi de rejoindre la Station spatiale internationale à bord d'un Soyouz (Soyouz TMA-10), après avoir conclu un accord de près de 20 millions de dollars américain auprès de la société Space Adventures. Le dernier touriste de l'espace étant Richard Garriott, séjournant 12 jours dans l'espace à bord du vol Soyouz TMA-13 en octobre 2008, moyennant la somme de 30 millions de dollars américains. En septembre 2009 Guy Laliberté président du Cirque du Soleil sera le troisième québécois à effectuer un vol dans l'espace et le tout premier touriste de l'espace canadien.

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