Sous-espèces du tigre |
Sous-article d'un taxon biologique |
Panthera tigris tigris |
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Une sous-espèce de tigre est un groupe d’individus dont les caractéristiques morphologiques et géographiques sont différentes du tigre de référence Panthera tigris tigris. On compte actuellement neuf sous-espèces de tigres, la dernière décrite étant le tigre de Malaisie (Panthera tigris jacksoni) en 2004.
De nombreuses recherches sont menées afin d'établir des plans de sauvegarde adaptés. Plusieurs modèles alternatifs, proposant un nombre de sous-espèces plus faible, ont été proposés.
La première description du tigre a été effectuée par Linné en 1758 dans son livre Systema Naturae ; il décrivit en même temps la sous-espèce du Bengale (Panthera tigris tigris) et au cours des siècles suivants, sept autres sous-espèces furent proposées, la dernière étant le tigre d'Indochine (Panthera tigris corbetti) en 1968. Cependant, la dénomination de celles-ci s'est souvent faite au vue d'un unique individu et ne prenait pas en compte la variabilité naturelle des populations.
Les recherches sur les sous-espèces de tigres se poursuivent afin d'établir des plans de sauvegarde les plus adaptés possible : en effet, s'il est démontré, par exemple, que le tigre de Chine du Sud, en danger critique d'extinction, appartient à la même sous-espèce que le tigre d'Indochine, on pourrait alors tenter des reproductions en captivité avec celui-ci pour renforcer le bagage génétique de tigre de Chine du Sud. Les recherches se basent sur l'étude des fossiles de tigre, sur des comparaisons morphologiques (disposition et nombre de rayures, dimensions des crânes) et génétiques ; elles sont d'autant plus difficiles que les spécimens en possession des muséums sont souvent en mauvais état et mal répertoriés.
Plusieurs modèles tendant à diminuer le nombre de sous-espèces ont été proposés et consistent à séparer les tigres continentaux (tigre de Sibérie, du Bengale, de Chine, d'Indochine et de la Caspienne) des tigres insulaires (tigres de Java, de Bali et de Sumatra) :
Ces modèles s'appuient sur le fait que la classification actuelle ne prend pas en compte la distribution clinale d'axe nord-sud des populations de tigre. De plus, on considère à présent que les tigres ont un niveau de mobilité élevé qui préserve les populations de l'isolement (et donc de la mise en place de sous-espèce). Excellent nageur et globe-trotteur, capable de survivre dans des habitats très variés, les déserts et une éventuelle compétition avec le lion représentent les limites naturelles d'expansion du tigre. Par exemple, une étude menée en 1971 sur des fossiles de tigre de Java datant du Pléistocène révèle que l'évolution locale de cette sous-espèce a été perturbée par l'arrivée de tigres plus imposants, probablement venus du continent asiatique.
Une étude menée sur la robe des tigres et sur la biométrie du crâne a fait ressortir des différences entre les individus étudiés, mais n'a pas validé le modèle à huit sous-espèces. De même, un analyse basée sur les variations de l'ADN mitochondrial et l'ARN ont montré une très faible variation génétique entre les populations, plus faible que celle du guépard. Toutefois, on peut différencier les sous-espèces en effectuant un test sur les microsatellites : dix-sept tigres captifs aux origines inconnues ont pu ainsi être « classés » dans la bonne sous-espèce. Cette méthode peut aussi permettre d'identifier les tigres issus de l'hybridation entre deux sous-espèces.
L'espèce Panthera tigris comprenait traditionnellement huit sous-espèces différentes ; toutefois, en 2004, une étude menée sur trois marqueurs génétiques différents de 130 tigres a révélé une nouvelle sous-espèce, le tigre de Malaisie (Panthera tigris jacksoni). La classification à neuf sous-espèces a été adoptée par l'UICN en 2008 puis par des fondations de protection du tigre comme Save the tiger fund ou 21st Century Tiger. Cet ajout de sous-espèce s'accompagne d'un changement d'auteur (de Linné à Mazák). La base de donnée NCBI ne reconnait quant à elle que les six sous-espèces encore vivantes et celle du SITI est restée au modèle à huit sous-espèces.