Souks de Tunis - Définition

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Introduction

Allée des souks
Souk du cuivre

Les souks de Tunis sont un ensemble de magasins, boutiques et ateliers situés dans la médina de Tunis et édifiés pour la plupart dès le XIIIe siècle. Ils s'articulent dans un ensemble de rues et ruelles et sont regroupés par corps de métier.

La vie artisanale de Tunis remonte bien avant le XIIIe siècle, qui coïncide avec l'arrivée des Hafsides au pouvoir. C'est pourtant grâce aux princes de cette dynastie que la plupart des souks sont mis en place et localisés définitivement dans la médina. Les souks sont alors le cœur économique de la Tunisie, les activités de négoce avec l'étranger, la production artisanale mais aussi le commerce des produits agricoles provenant des campagnes ayant lieu en son sein. Très vite, selon les différentes nuisances inhérentes aux métiers, les souks sont organisés selon un schéma simple. Près du cœur de la médina, constitué par la mosquée Zitouna, ainsi que dans la partie haute et occidentale de la ville sont regroupés les métiers dit nobles car ne causant ni nuisance sonore ou odorante ; les autres métiers sont relégués dans la périphérie ou vers la partie basse (Bab El Bhar) et orientale de la ville. Apparaît alors ce qu'on nomme une hiérarchie des métiers au sein des souks de la médina.

Souks Ech-Chaouachine

Ces trois souks ont été construits par le mouradite Mohamed Bey El Mouradi en 1691. À cette époque, ce sont les immigrés andalous qui importent la technique de fabrication de la chéchia. C'est une véritable industrie au vu du nombre de corps de métier impliqués dans sa fabrication. Au début du XVIIe siècle, c'est déjà la première industrie du pays en termes de quantités écoulées où exportées vers tous les ports du bassin méditerranéen. Les chroniqueurs de l'époque affirment que les marges bénéficiaires variaient entre 30 % et 100 % alors que la production avait atteint un niveau de près de 480 000 chéchias vendus par an en Tunisie ou exportés.

La chéchia est un bonnet en laine de couleur rouge et ornée, pour les plus luxueuses, d'un gland de soie bleue ou noire. Sa confection, qui exige plus de deux mois de travail, est segmentée en tâches telles que le tricotage qui se fait à l'Ariana, la couture à Bab Souika, le lavage et le foulage à Tebourba sur le pont-barrage d'El Battan, la teinture à Zaghouan et enfin la mise en forme, le feutrage et la finition dans les ateliers des souks de Tunis. Ces travaux sont effectués par des ouvriers et des apprentis sanaa alors que le patron ou maalem se tenait au comptoir pour accueillir la clientèle et les grossistes qui exportaient les chéchias principalement vers la Turquie, le Levant, l'Algérie et l'Égypte. Plusieurs compagnies ou cherikas, composées de fabricants et de négociants, ouvraient des bureaux à Istanbul où ils contrôlaient la vente sur ce marché très important. De plus, elles devaient acheter d'importantes quantités de matières premières comme la laine en Espagne et en Italie, la cochenille dans le sud de la France et la soie du Proche-Orient.

Les fabricants étaient organisés en corporation, comme tous les autres métiers des souks. Le président du syndic était élu par ses pairs ou nommé par le bey régnant selon les époques, preuve de l'importance de cette activité pour la Tunisie. Il était d'office nommé président du syndic de tous les commerçants de la capitale. Son rôle était d'organiser la corporation, de recommander des prix moyens, de définir des standards de qualité et de régler les contentieux entre membres de la corporation ou avec les intervenants extérieurs comme les fournisseurs ou les négociants.

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