L'origine du nom de ce souk est très débattue, mais l'on s'accorde à dire que le mot est le fait du rapprochement du mot tourk, « turc » en arabe, avec celui de trouk, pluriel du mot désignant une antiquité (tirka). Ce souk fait partie des souks construit vers 1620 par Youssef Dey, entre la mosquée Zitouna et les centres du pouvoir ottoman, la kasbah et le Dar El Bey, pour une clientèle turque ou pour les artisans turcs, fils de soldats ottomans de la régence de Tunis.
En effet, ce souk est à l'origine réservé aux tailleurs et brodeurs de vêtements à la turque, fournisseurs de la milice turque de Tunis mais aussi des dignitaires du régime beylical qui, pour marquer leur réussite sociale, portent des vêtements (principalement des gilets, des chemises et des pantalons bouffants) en tissus précieux, brodés de fil d'or et d'argent pour les plus riches. Des centaines d'ouvriers, qui sont remplacés peu à peu par des artisans juifs, s'activent dans les ateliers de ce souk sous le patronage de maîtres-artisans ou de patrons qui, souvent en même temps, sont des militaires en activité. Leurs produits raffinés s'exportent souvent vers le Levant (Libye, Égypte, Syrie ou encore Turquie) où les patrons gardent certaines attaches et dont ils connaissent plus le goût de la population turque de ces pays.
La corporation des terziya faisait l'attention de nombreux égards de la part du souverain, de par son attache avec le corps de la milice turque. Les réformes du début du XIXe siècle changent beaucoup les habitudes vestimentaires et nombre de vêtements de dignitaires et des militaires sont alors importés directement d'Europe. De plus, le contingent turc, de moins en moins nombreux, tend à se fondre dans la population tunisienne et adopte la plupart des codes vestimentaires du pays. La corporation reste néanmoins dirigée par des maîtres-artisans musulmans, avec à leur tête l'amine el terziya, représentant les intérêts de cette puissante corporation, mais les tailleurs et brodeurs sont presque tous des Juifs tunisiens avant la fin du XIXe siècle. Ce souk devient le lieu de vente d'articles de brocantes et d'antiquités, d'où son nom.
Construit en 1240 par le souverain hafside Abû Zakariyâ Yahyâ, le souk des parfumeurs est le plus ancien de Tunis. Ce souk se trouve dans l'immédiate proximité de la grande mosquée Zitouna. En effet, les métiers nobles et propres sont les seuls à avoir le droit de côtoyer ce sanctuaire, le métier de parfumeur étant considéré comme l'un des plus raffiné. On y vend des parfums composés d'essences rares et précieuses mais on y trouve aussi de l'encens provenant d'Inde et du Yémen, ainsi que certains produits de beauté.
Les premiers marchands parfumeurs de Tunis sont issus de famille originaire de l'Orient arabe (Yémen, Égypte, Syrie, et Arabie) et gardent longtemps l'exclusivité de la production. Les devantures ainsi que les étagères et les comptoirs des magasins sont réalisés en bois sculpté ; ils attestent de la richesse de ce souk dont l'atmosphère suggère le luxe et la volupté des senteurs orientales. Ce métier est aussi organisé en corporation et son amine ou président du syndic est considéré comme un grand notable de la capitale.
Longeant la façade occidentale de la mosquée Zitouna, le souk des étoffes est fondé autour de 1450 par le souverain hafside Abû `Umar `Uthmân. Il est constitué de trois allées séparées par deux rangées de colonnes. La large allée centrale est destinée à la circulation tandis que les allées latérales permettent l'accès direct aux magasins où l'on vend des étoffes et des tissus, qu'ils soient de fabrication tunisienne ou importés comme certains produits de luxe tels que la soie ou le lin.
Les allées sont surplombées par des voûtes percées d'ouvertures permettant l'éclairage naturel des boutiques. Le souk est fermé des deux côtés par de larges portes entourées de colonnes de styles andalouses ou hispano-mauresques.