Somnambulisme - Définition

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Introduction

Classification internationale
des maladies
CIM-10: F51.3
Lady Macbeth somnambule, de Johann Heinrich Füssli.

Le somnambulisme, qui signifie en latin « se promener en dormant », est une pathologie du sommeil d'origine neurologique.

Il se traduit par un comportement moteur survenant lors d'un éveil incomplet en sommeil lent profond. Généralement limité à des déambulations dans le lieu d'habitation, c'est un comportement non dangereux.

Les somnambules semblent être éveillés et ont les yeux ouverts. La plupart du temps, les épisodes sont courts mais peuvent parfois durer plus d'une heure.

Pathophysiologie

Le somnambulisme survient généralement durant les phases 3 et 4 du sommeil, ou sommeil profond. Cette phase correspond au premier tiers du cycle du sommeil (parfois très rapidement après l'endormissement).

Les somnambules ont une régulation anormale des ondes courtes (observables sur un encéphalogramme). Cette régulation est liée au système thalamo-cortical, qui engendre une paralysie musculaire naturelle durant le sommeil.

Ainsi, des séries d'évènements moteurs complexes peuvent intervenir sans que le sujet soit conscient.

Le somnambulisme n'est pas dangereux en tant que tel, mais le mouvement sans connaissance consciente peut entraîner des dangers. Contrairement à une idée répandue, il est faux qu'il soit dangereux en soi de réveiller un somnambule : cela n'encourt aucune mauvaise conséquence pour la personne, selon Spencer A. Rathus. En revanche, il est cependant déconseillé de le faire, principalement parce que le somnambule peut alors avoir des gestes violents risquant de provoquer un accident ; voire, croyant à un mauvais rêve, s'enfuir avec le risque de trébucher et se blesser gravement.

Le somnambulisme de l'enfant

Le somnambulisme s'observe le plus souvent chez les enfants, surtout les garçons entre 7 et 12 ans mais il peut aussi subvenir vers l'âge de 2 et 3 ans chez la fille. Ces accès de somnambulisme disparaissent en général à la puberté.

Aux phases ambulatoires les plus courantes s'ajoutent parfois des phases où l'enfant urine dans un lieu inapproprié, utilise des mots obscènes absents de son répertoire courant. La prévention de chutes dangereuses reste toutefois l'aspect le plus important du somnambulisme infantile.

Le somnambulisme de l'adulte

Entre 10 et 20% des adultes seraient sujets au somnambulisme, avec des écarts nets dans certains pays (40% en Suède).

Chez l'adulte, le somnambulisme peut avoir des causes psychologiques (notamment en période de stress), psychiques. Ainsi des personnes en rupture avec leur identité, perturbées par des évènements qui les touchent particulièrement peuvent entrer dans une phase de création d'un univers parallèle lors de phases somnambuliques complexes. Des prédispositions génétiques ont récemment été envisagées après des études menées par l'hôpital universitaire de Berne. Un gène spécifique aux somnambules vient d’être découvert. Un chercheur a réalisé une étude portant sur 74 personnes atteintes de somnambulisme. Il a découvert que 50% d’entre elles possédait un gène appelé HLA DQB1*05 qui fait partie des gènes impliqués dans la régulation du système immunitaire: ces gènes permettent de faire la distinction entre les cellules de l’organisme et celles qui lui sont étrangères. Mais il reste encore à définir la relation exacte entre le somnambulisme et ce gène. En conséquence on peut se demander si le somnambulisme peut être en relation avec un réseau métabolique complexe impliqué dans une maladie auto-immune ; c’est-à-dire provoquée par un mauvais fonctionnement du système de protection de l’organisme.


Le somnambulisme simple : on distingue deux cas comportementaux. Pour le premier, l’enfant ou l’adulte s’assoit sur son lit tout en exécutant des gestes plus ou moins adroits. De temps en temps, il peut se mettre à parler. Dans le deuxième cas, le somnambule se lève et déambule dans l’habitation pour ensuite retourner spontanément dans son lit. Ses yeux sont grands ouverts et son regard est inexpressif. Si on lui parle, il peut répondre, il peut même exécuter des ordres. Mais le somnambule s’irrite très vite et devient grognon. Parfois, il peut réaliser des actes relativement élaborés, éviter des meubles, descendre des escaliers, vider une armoire, fouiller le réfrigérateur, se mettre à manger, faire la vaisselle, ou uriner dans un coin ; voire chez les adultes, conduire un véhicule. Sauf dans cette dernière situation, ce type de somnambulisme n’est pas dangereux et se déroule tout au plus une fois par mois durant 10 minutes. Il tend à disparaître au bout de quelques mois ou à la puberté chez les enfants. Si le somnambule commet des actes dangereux pour lui ou pour son entourage, nous passons au second type de manifestation.

Le somnambulisme à risque : c’est une forme accentuée du somnambulisme simple. En effet, la durée dépasse 10 minutes, la fréquence est de 2 à 3 fois par semaine et les actes du somnambule sont dangereux. Par exemple, il peut utiliser un couteau, faire des gestes violents qui peuvent le blesser lui et son entourage ou bien, par sa maladresse, il peut tomber (d'une mezzanine ou des escaliers). Lors de ce type de somnambulisme, les risques de défenestration sont courants.

Le troisième type est nommé le somnambulisme dissociatif.
Les premières crises de somnambulisme peuvent apparaître avant 6 ans ou après 10 ans mais sont surtout présentes à l'âge adulte.
Les crises débutent tôt après l'endormissement. Lorsque l'on tente de calmer, retenir, réveiller ou consoler le somnambule, celui-ci peut devenir encore plus agressif. Chez l’enfant, le risque de défenestration est deux fois plus important lors de cette crise.
Le somnambule est dans un état neurovégétatif (inconscient), il est dans un état de terreur, s'invente souvent un univers en rapport direct avec les événements de sa vie. Il peut réaliser des activités plus intenses que dans les autres types de somnambulisme. Le cas le plus impressionnant s'est semble-t-il terminé sur le suicide d'un sujet en phase de sommeil avancé.
C'est un état de sommeil semblable à l'hypnose. Il se produit à ces moments une activité intense du cerveau comparable à celle produite par des drogues enthéogène (LSD, champignons hallucinogènes, techniques chamaniques). Le sujet peut alors tenir des propos très cohérents pour lui mais incompréhensibles pour les autres. C'est le type de somnambulisme qui manifeste le plus de dialogue verbal dit dissociatif car le sens profond de chaque phrase trouve son explication dans les ressentis et stimuli de l'individu, mais sont interprétés de façon très imagée. Ce type de somnambulisme est le plus rare (10% des études) et le plus impressionnant à observer. Aucun traitement réellement efficace n'existe aujourd'hui car il résulte d'une suractivité neuronale.

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