Le gentilé gaélique des habitants de Skye est Sgitheanach.
Skye a souffert de la famine et de son isolement jusqu'à la fin du XVIIIe siècle ; au XIXe siècle, les Clearances, vagues d'émigration forcée vers le Nouveau Monde, ont contribué à une baisse drastique du nombre d'habitants, et au recensement de 1991, la population comptait moins de 10 000 habitants. En 2001, la population résidente était de 9 232 habitants, soit une hausse de 4% en dix ans.
L'été de nombreux touristes viennent visiter l'île et font marcher l'industrie du tourisme, du whisky, de l'agriculture, des brasseries et du tissu. Skye possède en effet son propre tartan, dans les tons de vert et de pourpre, créé par un producteur de tweed de Harris.
La ville principale est Portree (du gaélique Port Rìgh, le port du roi), 1 917 habitants, connue pour son port pittoresque. Sconser et Broadford se trouvent sur la côte Est. Les autres villages sont : Aird of Sleat, Armadale, Duntulm, Dunvegan, Edinbane, Elgol, Isleornsay, Kyleakin, Staffin, Torrin, Uig et Ullinish.
L'île de Skye a été évangélisée par saint Columba au VIe siècle. Une île de la rivière Snizort, Saint Columba's Island, où s'élevait une cathédrale, était le lieu de réunion des Évêques des Îles entre 1079 et 1498 ; il s'agit également de l'endroit où reposent les chefs du clan Nicolson. Saint Columba est traditionnellement le patron du nord de Skye, le sud et le centre étant dédiés à saint Maolrubha, qui a fondé une église à Applecross en 673.
Après la Réforme de 1560, une grande partie de la population s'est convertie au protestantisme ; il s'agit aujourd'hui de la religion majoritaire à Skye avec l'Église d'Écosse, de tendance presbytérienne. L'évangélisme a fait son apparition dans l'île en 1805 ; le prêcheur aveugle Donald Munro (né en 1773) a fortement contribué à l'expansion de l'évangélisme à Skye. Lui-même ancien violoniste, ses prêches prônaient l'abandon de la musique, de la danse, du shinty et du tabac.
En 1843, dans le sillage des révoltes des crofters, est apparue la Free Church of Scotland lors d'un schisme avec l'Église d'Écosse. Elle fut fondée par des évangélistes de l'Église d'Écosse en désaccord avec l'ingérence du gouvernement dans l'indépendance spirituelle de cette Église. Si la Free Church remporta une forte adhésion populaire jusque vers la fin du XXe siècle.
Le tourisme est la principale ressource de l'île. Si, avant le XIXe siècle, seuls des voyageurs expérimentés, géologues, ethnologues, ou simples curieux comme Samuel Johnson, visitaient l'île, l'ère victorienne a vu un changement radical se profiler. Avec le poème de sir Walter Scott Le Lord des îles (1815), une aura romantique s'est établie autour de Skye ; l'arrivée des steamers a permis aux victoriens de découvrir les Hébrides. Alors que la reine Victoria avait lancé la mode du tartan et de la bruyère, les Highlands écossais étaient devenus une destination obligée.
La démocratisation des voyages au XXe siècle ainsi que le développement des moyens de transport a attiré sur l'île une nouvelle catégorie de touristes ; en 1970, la durée moyenne du séjour était de trois jours.
Au XIXe siècle, la pêche du hareng constituait une importante source de revenus pour l'île ; on comptait 60 à 70 bateaux de pêche à Strath, le port le plus développé de l'île. Cette activité est aujourd'hui en partie remplacée par l'élevage du saumon ; de nombreuses fermes aquatiques sont établies dans les profonds lochs de mer entourant l'île.
L'élevage des moutons est très fortement majoritaire à Skye ; il s'agit de la principale forme d'exploitation agricole depuis les Highland Clearances du XIXe siècle. Les races les plus abondantes sont le Cheviot et le Scottish Blackface ; ils sont élevés pour leur laine et, dans une moindre mesure, leur viande.
Les vaches, des races Highland et Angus, sont également élevées à Skye, en raison de leur rusticité.
En 1938, le Scottish Economic Committee avait envisagé quatre sites d'implantation de barrages hydroélectriques sur l'île, à Glen Uig, Kilmartin, Carbost et Storr. C'est finalement cette dernière option qui sera retenue lorsque le projet sera concrétisé, après la Seconde Guerre mondiale. En 1947, l'aval du North Scotland Hydro-Electric Company Board signa le lancement de la construction d'un barrage sur le loch Fada, au pied de la montagne de Storr ; la station fut inaugurée en 1952.
Un champ d'éoliennes a également été installé à proximité de Dunvegan en 2006.
La tourbe a longtemps constitué l'unique moyen de chauffage ; en 1955, 75 % des foyers de l'île se chauffaient de manière mixte, utilisant à la fois le charbon et la tourbe. L'électricité et le fuel ont toutefois aujourd'hui supplanté la tourbe dans son utilisation.