Sida en République populaire de Chine - Définition

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Introduction

Une pandémie de SIDA existe dans les territoires contrôlés par la République populaire de Chine (RPC). Une part importante de la diffusion actuelle du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) dans la RPC a pour origine l'usage de drogue par voie intraveineuse et la prostitution. Dans la RPC, le nombre de personnes infectées par le VIH a été estimé entre 430.000 et 1,5 millions, voire, des estimations beaucoup plus hautes. Dans de nombreux secteurs ruraux de Chine, dans les années 90, notamment dans la province du Henan, des dizaines, voire des centaines de milliers d'agriculteurs et de paysans ont été infectés par le VIH lors de leur participation à des programmes d'état de collecte de sang dans lesquels l'équipement contaminé était remployé.

La RPC n'est pas encore près de ce que beaucoup considéreraient comme une épidémie de SIDA étendue, mais le taux d'infection (incidence) s'est élevé brusquement, et une éruption importante dans un pays aussi grand que la RPC pourrait influer significativement les économies à la fois en Chine et dans le Monde dans son ensemble. La réponse sous-jacente du gouvernement au VIH/SIDA est maintenant de l'ordre de l'intervention préemptive.

En 2008, le SIDA est devenue la maladie la plus meurtrière en Chine avec 6 897 décès. Le nombre de chinois atteints par le VIH a doublé lors des neuf derniers mois de 2008.

Epidémiologie

Nombre de cas rapportés de contamination par le VIH par province en 2005 (pour l’agrandir, cliquer sur l’image)

En 2009, l'ONUSIDA estimait le nombre de porteurs du VIH en Chine à 740 000.

Le traitement de la maladie du sida en Chine se découpe en 3 périodes:

La première phase se déroule du milieu des années 1980 au début des années 1990. Le nombre de cas diagnostiqués en Chine est faible, la Chine se limite à interdire l'importation des produits sanguins et à contrôler les déplacements d'étrangers.

Entre les années 1990 et le début des années 2000, la maladie se développe avec la collecte de sang. Les autorités chinoises ne prennent pas la mesure de l'épidémie et se contentent de surveiller deux populations à risque : les prostituées et les consommateurs de drogue. Elles valorisent par ailleurs une « morale sexuelle saine ».

Puis en novembre 2002, l’irruption du SRAS, qui a provoqué une épidémie mondiale en mai 2003, conduit les autorités à prendre en compte l'importance de l’épidémie de sida et à engager une politique de prévention et de soins.

Contamination par la prostitution

En 2007, les cas de SIDA en Chine étaient estimés à 85 000 avec 700 000 séropositifs. Le directeur du Bureau municipal de la santé publique de Pékin indique qu'uniquement « 46,5% des 90 000 travailleurs du sexe de la ville utilisent des préservatifs ». Comme il n'existe pas de programme de dépistage spécifique au milieu de la prostitution, le taux de transmission du VIH parmi les prostituées de Pékin n'est pas connu. Or la transmission sexuelle du VIH représente 54,6% des cas devant l'utilisation de drogue intraveineuse.

La prostitution et la consommation de drogues par voies intraveineuses sont à l'origine de la transmission de la majorité des cas de SIDA en Chine.

L'affaire du sang contaminé

Dans les années 1990, dans la province du Henan, les autorités, et notamment Liu Quanxi, directeur de la Santé du Henan, ont été responsables de la transmission du virus à très grande échelle par transfusion sanguine. Les dons étant rémunérés, les donneurs (essentiellement des paysans pauvres) affluaient en masse, alors que les conditions sanitaires étaient précaires et qu'il n'y avait aucun suivi des produits. La contamination a même touché les donneurs, du fait de la réutilisation des aiguilles, un manque de stérilisation, et de la réinjection du sang d'autres donneurs après extraction du plasma. Cette épidémie a décimé la province, avec de nombreux orphelins ; on estime que certains villages, dits « villages du SIDA », ont été touchés à 80 %. Ces pratiques n'ont été interdites qu'en 1998. L'affaire a été révélée par le docteur Gao Yaojie en 1996.

On suppose que les autorités locales ont eu l'appui du pouvoir central ; ainsi, le docteur Gao Yaojie n'a-t-il pas pu se rendre à New York recevoir le prix Jonathan Mann à l'ONU en 2001. On peut également signaler l'enlèvement le 24 août 2002 de Wan Yanhai, fondateur de l'association Aizhi Action Project, qui avait contribué à diffuser l'information sur ce scandale ; il fut libéré le 20 septembre. Ma Shiwen, un des responsables de la Santé du Henan, fut arrêté en août 2003 pour avoir révélé des secrets sur le scandale du sang contaminé. L'activiste Hu Jia, proche de Wan Yanhai, et qui passait plusieurs mois par an dans les « villages du SIDA » entre 2002 et 2005 a été arrêté en à plusieurs reprises depuis 2006 pour être incarcéré le 27 décembre 2007.

Les autorités ayant totalement abandonné à leur sort les personnes contaminées, des émeutes ont eu lieu. Certains ont même tenté de contaminer des habitants de la ville de Tianjin en les piquant avec des aiguilles infectées en signe de protestation.

Au total, la population de 23 provinces (sur 30) serait concernée par les conséquences de ces pratiques, et notamment le Henan, l'Anhui, le Hubei et le Hebei, avec des centaines de milliers, voire selon certains plus d'un million de personnes contaminées.

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