Sexualité animale - Définition

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Introduction

La sexualité animale est diverse et dépend des espèces. Certaines pratiques peuvent être rapprochées de pratiques humaines.

Rites nuptiaux

De nombreux animaux ont des rituels de parade amoureuse ayant surtout pour but de démontrer la capacité des partenaires à engendrer une progéniture saine et robuste et/ou à s'en occuper convenablement.

Ainsi, chez les macaques à longue queue (Macaca fascicularis), le mâle approche la femelle en commençant par l'épouiller et lui nettoyer le pelage. Selon une étude publiée en décembre 2007 dans la revue Animal Behavior, réalisée entre 2003 et 2005 par Michael Gumert, un spécialiste du comportement animal de l'université technologique Nanyang de Singapour, portant sur cinquante groupes de macaques à longue queue et 243 séances d'épouillage et réalisée dans le Parc national de Tanjung Puting à Kalimantan Tengah en Indonésie, on a constaté une augmentation de l'activité sexuelle après un épouillage, le nombre de rapports sexuels des femelles passant de 1,5 par heure en temps normal à 3,5. La durée du soin peut aller de quelques secondes à une demi-heure voire plus, et elle augmente si le mâle a un statut inférieur ou si le nombre de femelles est restreint.

Chez les manchots Adélie, les femelles chapardent à leurs partenaires des galets qu'elles utilisent pour améliorer le confort de leur nid.

Les dons nuptiaux, accordés par les mâles aux femelles et visant à enrichir les apports nutritionnels de ces dernières, sont fréquents chez les insectes et les araignées,,.

Problème de l'évaluation de la nature culturelle des comportements

Dans quelle mesure les comportements sexuels animaux, présentés ci-dessous, peuvent-ils être considérés comme culturel ?

Homosexualité et bisexualité animales

La sexualité animale ne se limite pas à des rapports monosexuels ou hétérosexuels reproductifs. Ainsi, les comportements sexuels animaliers peuvent avoir différents objets et revêtir de multiples formes. Les spécialistes ont noté divers comportements analogues aux comportements humains non reproductifs tels qu'homosexualité, bisexualité ou masturbation.

L'homosexualité au sens large se définit par des rapports sexuels et/ou amoureux entre individus de même sexe.

Dans son livre Biological Exuberance: Animal Homosexuality and Natural Diversity paru en 1999, le chercheur Bruce Bagemihl affirme que des comportements homosexuels animaux ont été observés chez près de 450 espèces animales, dans chaque grande zone géographique et chaque groupe animal, et qu'ils peuvent être séparés en 5 groupes distincts : parade amoureuse, affection, relation sexuelle, vie en couple et comportement parental. Les organisateurs de l'exposition Against Nature? affirmaient que des comportements homosexuels étaient retrouvés chez la plupart des groupes de vertébrés, mais aussi parmi les insectes, les araignées, les crustacés, les octopodes et les vers parasites, le phénomène étant reporté chez près de 1500 espèces animales et bien documenté chez 500 d'entre elles.

Observations

Les bonobos

Le bonobo est une espèce dont la bisexualité est un fait d'observation. Les mâles comme les femelles s'adonnent fréquemment à des relations avec le même sexe ou avec le sexe opposé, avec des individus matures et immatures sexuellement. Le sexe a une fonction d'apaisement des tensions très importantes chez les bonobos ainsi que d'apprentissage.

Les manchots

En 2005, six manchots de Humboldt mâles du zoo de Bremerhaven (Allemagne) avaient défrayé les chroniques en formant trois couples homosexuels et en "adoptant" des cailloux comme œufs. Les instances du zoo avaient essayé d'introduire des manchots femelles pour qu'ils s'accouplent mais les couples homosexuels se sont maintenus.

Des cas similaires ont été observés, comme deux manchots nommées Roy et Silo au zoo de New York.

Autres

Le chercheur Bruce Bagemihl a observé des dauphins mâles qui se frottaient les uns aux autres. Les orques, les lamantins ainsi que les girafes se livreraient à des orgies sexuelles entre mâles, comme plus de 450 espèces vertébrées. Selon Thierry Lodé, il apparaît également que de nombreuses espèces (lions, putois) montrent des pratiques largement bisexuelles. Plusieurs chercheurs ont aussi observé des préférences homosexuelles chez les moutons. La sexualité exclusive reste rare dans la nature et la diversité des comportements seraient largement privilégiée par l'évolution biologique et le conflit sexuel. Un autre scientifique, Paul Vasey, a également identifié des comportements lesbiens chez les macaques.

Chez certaines espèces de lézards se reproduisant par parthénogenèse, une homosexualité exclusive des femelles a été observée (les mâles ayant disparu chez cette espèce). Ce comportement est nécessaire à la réalisation de l'ovulation. Aucun cas d'homosexualité exclusive des femelles n'a été décrit chez les espèces animales où les mâles sont présents.

Impact dans les sociétés humaines

Le sujet reste très controversé. D'une part, ces constats sont utilisés par les défenseurs des homosexuels afin de montrer que l'homosexualité n'est ni anormale ni uniquement un phénomène sociétal ou sociologique mais bien biologique, hormonal et naturel. D'autre part, certains estiment ces conclusions anthropomorphiques, et que l'homosexualité humaine n'a pas à trouver de justification à travers la sexualité animale.

Masturbation animale

La masturbation au sens large est une pratique sexuelle consistant à stimuler les parties génitales dans le but d'obtenir ou de donner du plaisir ; cette pratique a été observée chez nombreuses espèces, sauvages comme domestiques.

Ces observations indiquent, selon les militants pro-masturbation, que cette pratique est totalement naturelle (bien que certains opposants à la masturbation réfutent ces preuves). Le sujet est donc très controversé.

Autres comportements sexuels

  • Des comportements sexuels entre adultes et enfants ont été observés chez certaines espèces animales, comme les singes bonobos.
  • Une jeune otarie de Kerguelen mâle a tenté de s'accoupler avec un manchot royal (dans les Île Marion). Le manchot s'en est sorti sans dommages ; les experts en éthologie recherchent encore la raison d'un tel comportement.
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