Sensibilité électromagnétique - Définition

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Sources incriminées

Mats et antennes GSM.

Les sources incriminées sont toujours plus répandues dans nos sociétés modernes. Une étude par questionnaire de Röösli et al. (2004) ont analysé les causes des symptômes que les personnes touchées suspectent.

Dans l'étude de Röösli et al. (2004), les causes suspectées citées par les 167 électrosensibles interrogés étaient, par ordre décroissant ; les antennes de téléphonie mobile, suivies des GSM, des téléphones sans fil (type DECT), des lignes à haute tension, des transmetteurs de radiodiffusion, des écrans d'ordinateur, des lignes de train/tram, des transformateurs, des écrans de TV, des appareils électriques et de l'éclairage.

Il n'existe pas de réelle spécificité des symptômes en fonction de la source. Schreier et coll. (2006) notent que des inquiétudes sont plus souvent exprimées à l'égard des antennes de téléphonie mobile et des lignes à haute tension par rapport au GSM, appareils électriques et téléphone sans fil. Des résultats similaires ont été obtenus dans une autre étude (Siegrist et coll., 2005) et en Autriche (Hutter et coll., 2004).

Des associations pensent que le phénomène est causé par des expositions électromagnétiques, et mettent en cause les moniteurs d'ordinateur, les antennes-relais de la téléphonie mobile, les lignes à haute tension, les transformateurs électriques ou encore les téléphones mobiles eux-mêmes. Elles s’appuient entre autres sur le rapport Bioinitiative rédigé par des scientifiques membres de la Bioelectromagnetics Society qui ont compilé des études cliniques concernant les effets sanitaires des champs électromagnétiques. Une étude d’un membre de ce groupe allait dans ce sens, sans rien démontrer. La Bioelectromagnetics Society n’approuve pas les résultats de ces membres.

Étiologie, diagnostic et preuves scientifiques

La question de l'impact sur la santé de l'exposition à des champs électromagnétiques ne fait pas unanimité.
En raison des déclarations de personnes déclarant être électrosensibles, des études étiologiques ont été menées pour rechercher les causes de cette maladie. En particulier, des études en double aveugle ont été réalisées et ont montré que les champs électromagnétiques n'étaient pas à l’origine des symptômes constatés, et que ceux-ci devaient donc être d'ordre psychologique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère qu’il n’y a pas d’éléments scientifiques qui permettraient d'appuyer l’affirmation que la sensibilité électromagnétique soit réellement causée par les champs électromagnétiques, et non par des troubles psychologiques.

Tests en double aveugle

En 2005, une étude exhaustive de la littérature scientifique a analysé les résultats de trente-et-une expériences qui testaient si les champs électromagnétiques causaient l’électrosensibilité. Chaque expérience exposait en laboratoire des personnes qui se déclaraient atteintes d’électrosensibilité à des champs électriques et/ou magnétiques fictifs ou réels, à de multiples fréquences, dans des études en double aveugle (le sujet et l’agent expérimentateur à ses côtés ne savent pas si le champ est fictif ou réel ; le sujet doit déterminer s'il a été exposé (détection du champ) et rapporter d'éventuels symptômes, il est parfois soumis également à différents tests de mémoire et d'attention.). Cette étude concluait que :

« Les symptômes décrits par les personnes souffrant de « électro-hypersensibilité » peuvent être sévères et parfois handicapants. Cependant, il s’est révélé difficile de montrer que, dans des études en aveugle, l’exposition à des champs magnétiques pouvaient être à l’origine de ces symptômes. Ceci suggère que l’électro-hypersensibilité n’est pas reliée à la présence de champs magnétiques, bien que des recherches supplémentaires sur ce phénomène soient nécessaires. »

Cette revue de littérature a étudié 31 études scientifiques ; elle a montré que sept études scientifiques trouvaient une association entre exposition et symptômes, alors que vingt-quatre études n'en trouvaient aucune. Cependant, sur les sept études, deux n'ont pas pu être reproduites même par leur auteurs initiaux, trois ont des biais méthodologiques importants, et les deux derniers présentaient des résultats contradictoires.

Depuis, d'autres expériences en double aveugle ont été publiées, chacune montrant que les personnes qui se déclarent atteintes de sensibilité électromagnétique sont incapables de détecter la présence de champs électromagnétiques et la probabilité qu’elles ressentent des symptômes de maladie est la même en présence d’une exposition fictive ou d’une exposition réelle.

Plusieurs personnes ont critiqué cette étude, mais des réponses ont été apportées aux objections, et les nombreuses études montrent que les champs électromagnétiques « ne causent pas les symptômes ressentis ».

Un rapport de 2005 de l’Agence de protection sanitaire du Royaume-Uni concluait que l’électrosensibilité devait être prise en considération par d’autres voies que son étiologie : les souffrances sont réelles, même si les causes de ces souffrances ne sont pas définies. Selon le groupe d'experts de la Commission européenne (Bergqvist et al, 1997) et le groupe de travail de l’OMS, le terme « électrosensibilité » n'implique pas une relation entre les champs électromagnétiques et des symptômes sanitaires.

Rapport Bioinitiative

Un rapport isolé, le rapport Bioinitiative publié en 2007 prétend apporter des preuves scientifiques concernant les effets sanitaires (Stress cellulaire, génotoxicité, risques de tumeurs au cerveau ou de leucémies) des champs électromagnétiques ; il estime que les normes sont inadaptées et définit des valeurs-seuil qui protégeraient mieux la santé.

Toutefois, l’analyse faite par diverses grandes institutions sur ce rapport (réseau EMF-Net, programme européen de recherche et de développement technologique, le Danish National Board of Health, l’Office Fédéral Allemand de Radioprotection, le Conseil de Santé des Pays-Pays) en réfute la qualité. Le rapport d’octobre 2009 de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) en analyse ainsi le contenu : « les différents chapitres du rapport sont de rédaction et de qualité inégales. Certains articles ne présentent pas les données scientifiques disponibles de manière équilibrée, n’analysent pas la qualité des articles cités ou reflètent les opinions ou convictions personnelles de leurs auteurs (…), il revêt des conflits d’intérêts dans plusieurs chapitres, ne correspond pas à une expertise collective et est écrit sur un registre militant. » Ce rapport BioInitiative très médiatisé et est à l’origine de quelques décisions judiciaires récentes, contre lesquelles l’Académie de médecine française s'est insurgée en mars 2009.

La Bioelectromagnetics Society n’approuve pas non plus cette étude, et selon elle, « des recherches par des spécialistes de physique théorique suggèrent que l’exposition [à des champs de radiofréquence non-thermiques] ne provoquera rien d’autre sur les être vivants, que, s’ils sont suffisamment puissants, une élévation locale de la température. Mais les physiciens ne peuvent pas tout connaître, aussi ils se tournent vers les biologistes, et découvrent que les bases de données ne contiennent aucune démonstration scientifiquement reproductible d’un effet néfaste sur la santé, même après 50 ou 60 ans de recherche scientifique. » Le chercheur Jean-Paul Krivine dénonce aussi l'apparence de sérieux scientifique et le conflit d'intérêt d'une des co-auteurs, Cindy Sage, propriétaire d'un cabinet homonyme proposant « des solutions pour « caractériser ou atténuer » les impacts des champs électromagnétiques. »

Attention, le mot anglais « radiofrequencies » désigne la partie du spectre électromagnétique, comprise entre 9 kHz et 3000 Ghz et contenant entre autres les « micro-ondes » et les « hyperfréquences » ; Il devrait être traduit en français par « radioélectriques ».

L'Agence Européenne pour l'environnement a contribué au Rapport BioInitiative avec un chapitre tiré de l'étude de l'Agence : "Signaux précoces et leçons tardives : le principe de précaution 1896–2000" publié en 2001.

Diagnostic

Il est difficile d'établir un diagnostic d'électrosensibilité car il n'existe pas de signes cliniques spécifiques objectivés ou de marqueurs pathophysiologiques spécifiques ou sensibles permettant de caractériser cette maladie.

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