La sémiologie psychiatrique, branche de la sémiologie médicale, est l'étude des signes, symptômes et syndromes que l'on peut observer au cours des troubles psychiques.
La sémiologie est l’étude, au sens le plus général, des systèmes de communication et plus précisément, l’étude des signes en usage dans une société donnée. Ici, c’est l’étude des signes qui sont signifiants, c’est-à-dire porteurs d’une signification dans le champ de la pathologie mentale. On distingue traditionnellement les signes des symptômes, le signe étant observé et le symptôme décrit par le patient. Les signes n’apparaissent ni ne se groupent de manière aléatoire et certaines associations signifiantes de signes sont décrites : de telles associations sont appelées syndromes. La connaissance de la sémiologie est nécessaire à l'élaboration du diagnostic.
Le terme sémiologie date du XVIIIe siècle et Littré le définira 100 ans plus tard comme partie de la médecine qui traite des signes des maladies. On l'appelle aussi "sciences des signes". Elle est issue de la psychiatrie. Littré distinguait aussi signe et symptôme: Le signe est une conclusion que l'esprit tire des symptômes observés : le signe appartient plus au jugement, et le symptôme aux sens. Les signes et les symptômes sont regroupés en syndromes ( ensemble de signes ) . La sémiologie psychiatrique distingue treize catégories de troubles principaux: 1- les troubles de la présentation, 2- les troubles de la mimique, 3- les troubles psychomoteurs, 4- les troubles de l'expression verbale, 5- les troubles des conduites instinctuelles, 6- les troubles des conduites sociales, 7- les troubles de la conscience de soi, 8- les troubles de la vigilance, 9- les troubles de l'humeur, 10- les troubles des perceptions, 11- les troubles de la mémoire, 12- les troubles de la pensée, 13- les troubles du jugement.
Il s'agit des troubles qui s'expriment par des symptômes moteurs, mais qui traduisent en fait des processus psychopathologiques sous-jacents.
L’agitation est l'expression dans le comportement de l’excitation psychique. Il s’agit d’une activité motrice augmentée et inadaptée. Cette activité peut être contrôlable ou non par le sujet. Les manifestations cliniques de l’agitation sont motrices (déambulation, mouvements brutaux et incoordonnés, manifestations d’agressivité) et verbales (voix forte et parole précipitée, cris…) Ces états peuvent être brefs et réactionnels (à un choc, une frustration), mais ils peuvent aussi être plus durables. Ils s'intègrent alors à un tableau plus complexe : manie, délire, confusion mentale, démence. On distingue trois niveaux d'agitation d'intensité croissante :
Actes inutiles ou absurdes, très ritualisés, que le sujet ne peut pas s'empêcher d'accomplir, même s'il perçoit bien leur caractère absurde. Si la personne en proie à une compulsion, essaie de lutter, une angoisse importante va apparaître, qui pousse la personne à se laisser aller à son rituel après un temps de lutte anxieuse. Ces actes sont très variés : vérifications diverses, lavages de main. Lorsqu'elles sont nombreuses ou envahissantes, on parle de névrose obsessionnelle ou de TOC. L'histoire d'une compulsion est d'abord relationnelle consécutive à un rapport de force mentale conscient interprêté sans analyse originelle par le sujet qui l'a vécu, comme une relation affective.
L’impulsion est la tendance irrésistible à la réalisation d’un acte. Elles peuvent être dirigées contre les choses (fugues, kleptomanie, pyromanie) ou contre les personnes (agression, homicide). Il peut s'agir d'un acte délictueux, violent, ou absurde. Contrairement à ce qui se passe dans les compulsions, il n'y a pas de lutte anxieuse. On peut rencontrer des impulsions dans un grand nombre de pathologies, mais ils sont particulièrement fréquents chez les sujets présentant une personnalité antisociale. L'histoire de l'impulsion chez un sujet serait consécutive à une dimination mentale relationnelle interprêtée par le sujet comme un rapport de force mentale inconscient et illogique, à contrario de la compulsion qui sublime l'analyse originelle par l'affectivité.
Impulsion brusque entraînant un passage à l'acte immédiat en général violent : on parle de raptus agressif, de raptus suicidaire...
Ce sont des mouvements anormaux, répétitifs, stéréotypés, qui parasitent l'activité motrice normale à laquelle ils se superposent. On les observe dans la schizophrénie et le retard mental.
Mouvements anormaux, brusques, conscients mais involontaires qui concernent généralement quelques muscles, le plus souvent au niveau du visage (clignement des yeux, tics de bouche). Des tics transitoires sont fréquemment observés au cours du développement de l'enfant et n'ont pas de signification pathologique. Dans la maladie de Gilles de la Tourette les tics sont à la fois moteurs, vocaux et sonores, et sont particulièrement envahissants.
La stupeur (l'état stuporeux) est caractérisée par la suspension de toute activité motrice et langagière. Le calme du patient n'est qu'apparent dans la mesure où l'activité psychique sous-jacente peut être intense, rendant possible un passage à l'acte. On peut observer un état stuporeux immédiatement après un traumatisme psychique, au cours de la mélancolie (mélancolie stuporeuse), de la schizophrénie, du syndrome confusionnel.
Ralentissement de l'activité motrice, et de l'activité psychique (bradypsychie), observé principalement dans la dépression (médecine).
Il associe deux états, qui sont en général alternants :
Malgré la passivité apparente, de brusques passages à l'acte sont possible. La catatonie s'observe au cours de certaines schizophrénies.
Ce sont des mouvements rythmiques et oscillatoires touchant surtout les extrémités. On distingue :
Ce sont des troubles du tonus musculaire qui perturbent le mouvement volontaire ou la posture. Elles sont parfois spectaculaires et peuvent être douloureuses. Elles peuvent être la conséquence de la prise d’un traitement neuroleptique.