Troubles de la volonté
- Aboulie : diminution de la volonté entraînant indécision et impuissance à agir.
- Apragmatisme : incapacité d’origine psychique de maintenir une activité et un comportement adaptés aux besoins et aux conditions de vie du sujet.
- Négativisme : comportement de refus et d’opposition aux sollicitations d’autrui (voir le chapitre "Troubles psychomoteurs").
Troubles du comportement
- Agitation : Voir le chap. "Troubles psychomoteurs"
- Impulsions : Voir le chap. "Troubles psychomoteurs"
- Agressivité C’est une tendance à attaquer autrui. Elle peut se manifester de différentes façons, tant par le regard, les paroles que les actes. Elle peut être présente dans presque toutes les pathologies psychiatriques. Elle va de la simple manifestation d’agressivité à la fureur et l’homicide. L’agressivité peut être dirigée contre soi-même : actes suicidaires, automutilations (comportement de destruction ou de dégradation de son propre corps).
- Comportement suicidaire
- Le suicide est l’acte de se donner la mort.
- On distingue les conduites suicidaires qui concernent les tentatives de suicide, qu’elles échouent ou qu’elles réussissent du suicide à proprement parler.
- Le suicidé est le sujet dont le geste a été mortel, le suicidant est celui qui a survécu à son geste et le suicidaire est celui qui est à risque de passage à l’acte suicidaire.
Les troubles instrumentaux
L'aphasie est une perte de la parole liée à une lésion cérébrale, il faut donc en distinguer le mutisme (qui réalise une perte de la parole sans lésion). La sémiologie varie selon l'aire corticale affectée.
Apraxie
L'apraxie est un signe clinique qui décrit une incapacité à effectuer un mouvement ou une série de mouvements sur consigne. Ce ou ces mouvements sont par ailleurs bien exécutés spontanément. Les apraxies sont des troubles touchant les mouvements élaborés en l’absence de déficit sensoriel et de déficit moteur. Elles sont liées à des atteintes cérébrales.
On les regroupe en deux catégories : les apraxies idéomotrices et idéatoires.
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- L’apraxie idéomotrice est l’incapacité à réaliser un geste complexe sur commande. Elles sont dues à des lésions pariétales et/ou frontales gauches qui perturbent la production et la compréhension du geste.
- L’apraxie idéatoire est l’incapacité à réaliser une séquence motrice complexe dans le bon ordre alors que chaque geste élémentaire, pris isolément, peut être exécuté correctement. Cette apraxie est liée à une déficience de la représentation globale, conceptuelle de la tache à accomplir alors que dans l’apraxie idéomotrice, c’est la capacité de production du geste qui est surtout atteinte.
Agnosie
Les agnosies sont des troubles de la reconnaissance des formes en l’absence d’atteinte visuelle. Elles sont de divers types et les mécanismes mis en jeu sont complexes. On retrouve souvent des lésions des lobes pariétaux. Une agnosie spécifique est la prosopagnosie ou trouble de la reconnaissance des visages. Dans ce trouble, les visages des proches perdent leur familiarité.
Anosognosie : Il s'agit de l'incapacité du sujet à se reconnaitre malade. C'est l'un des éléments classique observé dans la schizophrénie.
Troubles des conduites instinctuelles
Troubles du comportement alimentaire
- Anorexie : ce terme désigne la perte de l'appétit. On peut l'observer au cours des dépressions, mais aussi de maladies du corps comme le cancer.
- Anorexie mentale : trouble spécifique qui correspond à une privation volontaire de nourriture et n'est donc pas une perte de l'appétit
- Hyperphagie : Ingestion de trop grandes quantités de nourriture
- Boulimie : Ingestion brutale d'une grande quantité d'aliments, il s'ensuit une culpabilité intense et des vomissements provoqués répétés.
- Sitiophobie : Refus alimentaire (ou de certains aliments), généralement dans le cadre d'une pathologie délirante sous-jacente (par exemple par crainte d'être empoisonné).
- Potomanie : forme particulière d’excès se limitant à l’eau absorbée en très grande quantité qui se voit presque exclusivement dans les troubles psychotiques.
- Mérycysme : chez l'enfant, régurgitation et rumination du bol alimentaire
- Pica qui est caractérisé par l’absorption de substances non comestibles avec une variété caractérisée par l’ingestion d’excréments ou coprophagie.
Troubles du comportement sexuel
Ils peuvent être divisés en deux catégories : les déficiences sexuelles d’une part, les déviations du comportement sexuel de l’autre.
Les insuffisances sexuelles chez l’homme
- La perte du désir, la perte de la capacité à éprouver du plaisir ou anhédonie, l’aversion pour tout ou partie de la sexualité.
- L'éjaculation précoce
- Les troubles de l’érection ou impuissance : ces troubles peuvent être organiques, psychogènes ou mixtes. L’impuissance psychogène est sous-tendue par l’anxiété anticipatoire de l’échec du rapport sexuel. Le sujet est en situation de stress, met en jeu la composante sympathique du système neurovégétatif qui antagonise les mécanismes parasympathiques de l’érection. La prise en charge psychothérapeutique comportementale ainsi qu’une aide médicamenteuse à l’érection donnent de bons résultats. L’éjaculation précoce, qui met fin à l’érection, procède du même mécanisme.
Les insuffisances sexuelles chez la femme.
- Outre la perte de désir et l’aversion sexuelle décrites déjà chez l’homme, on parle essentiellement chez la femme de frigidité, terme qui englobe diverses affections se traduisant toutes par une incapacité à parvenir à l’orgasme ou une insatisfaction sexuelle en général.
- Le vaginisme qui est le rétrécissement de l’ouverture vaginale due à une contraction musculaire involontaire, empêchant la pénétration.
- La dyspareunie qui décrit un coït douloureux.
Les déviations du comportement sexuel ou perversions sexuelles (paraphilies)
Les perversions sexuelles sont des comportements visant à l’obtention du plaisir par des moyens autres que le coït par pénétration.
- L’objet de la perversion peut être le partenaire qui est non consentant et non adapté comme dans la pédophilie, un partenaire non adapté (sujet âgé et/ou malade = gérontophilie, cadavre=nécrophilie), un partenaire non humain comme dans la zoophilie, un objet inanimé en place de partenaire comme dans le fétichisme.
- La perversion peut concerner le moyen par lequel le plaisir est obtenu : la violence et la douleur comme dans le sado-masochisme, le plaisir visuel seul comme dans le voyeurisme et l’exhibitionnisme, l’érotisation des fonctions digestives et urinaires.
- Enfin, le plaisir est essentiellement lié, dans le donjuanisme, à la recherche permanente de conquêtes amoureuses.
- L'homosexualité n'est plus considérée comme un trouble mental. On distingue toutefois l'homosexualité égosyntonique et égodystonique. Dans ce dernier cas, l'orientation sexuelle est source de souffrance et de questionnement et des soins peuvent être proposés.
Troubles du contrôle sphinctérien
Ils concernent les enfants.
- L’énurésie est l’émission involontaire d’urine par un enfant, le plus souvent la nuit, à un âge ou le contrôle mictionnel est normalement acquis, en règle après cinq ans. On distingue l’énurésie primaire quand le contrôle sphinctérien n’a jamais été acquis de l’énurésie secondaire qui survient après une période plus ou moins longue de propreté. Elle concerne plus souvent les garçons, est souvent un signe d’immaturité et peut traduire une angoisse de séparation à la mère.
- L’encoprésie est l’absence de contrôle sphinctérien anal après l’âge où la propreté est normalement acquise. Les garçons en sont plus souvent atteints que les filles. C’est un trouble plus rare que l’énurésie.
Ils portent sur la quantité, la qualité ou l’horaire du sommeil, et peuvent être permanents ou transitoires.
- Insomnie d'endormissement
- Insomnie de fin de nuit (classiquement associée à la dépression).
- Insomnie terminale
- Agrypnie : perte totale prolongée du sommeil.
L'hypersomnie est l'augmentation de la durée du sommeil.
Trouble du rythme circadien
- Avance de phase
- Retard de phase
Le plus souvent d’origine psychogène, ils peuvent révéler une pathologie organique ou être un des symptômes d’une affection générale ou neurologique. La pathologie du sommeil fait partie intégrante de la pathologie psychiatrique.
On distingue : Les dyssomnies, insomnies et hypersomnies et les troubles du rythme circadien (avance et retard de phase essentiellement). Les parasomnies tels que le somnambulisme, les terreurs nocturnes, le bruxisme et certains phénomènes hallucinatoires (hallucinations hypnopompiques et hypnagogiques).