Le saturnisme animal regroupe toutes les formes de saturnisme (c'est à dire d'intoxication par le plomb) pouvant toucher les animaux, qu'ils soient sauvages, domestiqués ou de compagnie. C'est une expression employée en médecine vétérinaire ou de santé environnementale, mais aussi dans les contextes cynégétiques ou de l'élevage avicole.
Le « saturnisme aviaire » en est l'une des formes les plus étudiées et les plus connues ; il regroupe toutes les variantes d'intoxications par le plomb - aiguë ou chronique - d'oiseaux, qu'ils soient sauvages, domestiques ou de compagnie.
Le plomb peut être bioaccumulé par de nombreux organismes aquatiques. Il peut éventuellement les intoxiquer mortellement. Parmi d'autres, les insectes aquatiques sont touchés et sont affectés dont des espèces très importantes pour l'alimentation d'oiseaux insectivores, telles que les chironomidés (LC50 = 0.258 mg/L). Ils peuvent à leur tour intoxiquer leurs prédateurs.
On sait depuis plusieurs décennies que le saturnisme touche un grand nombre d'oiseaux d'eau.
D'autres espèces, non aquatique et « non-gibier » sont également fréquemment empoisonnées par le plomb. C'est le cas des oiseaux de proie, des oiseaux nécrophages et des oiseaux picorant le sol là où se sont accumulées de grenailles de plomb.
De nombreuses espèces devenues rares ou menacées sont concernées, y compris dans des régions reculées comme l'Alaska et dans certaines zones de chasse très éloignées, telles que les territoires Inuits d'Amérique du nord.
On a plus récemment montré que la venaison de « grand gibier » tué par balle (de plomb ou de plomb chemisé) contenait presque toujours de nombreux petits éclats de plomb (jusqu'à plusieurs centaines) perdus par la balle quand elle a pénétré l'animal, et parfois diffusé loin de la plaie par les derniers soubresauts du cœur, via le système sanguin. Ce plomb est inévitablement ingéré par l'homme avec la viande, et il se montre facteur de saturnisme (par exemple chez des porcs quand cette viande leur est expérimentalement donnée à manger).
À partir des années 1970, des règlementations, encore aujourd'hui très hétérogènes ont commencé à réguler (ou localement interdire) le plomb dans les munitions ou certains agrès de pêche, d'abord en Amérique du nord, puis en Europe dans les années 1990 et 2000. Depuis quelques années, quelques réhabilitation de sites pollués par de la grenaille de plomb ont été conduites, dans quelques pays (sur des sites de ball-trap en général) ou des programmes de gestion des billes de plomb existent, dans le massachussets par exemple.