Sardaigne - Définition

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Administration

Les huit provinces sardes

La Sardaigne est divisée en huit provinces. Trois anciennes :

  • Province de Cagliari (CA),
  • Province de Nuoro (NU),
  • Province de Sassari (SS).

Une plus récente :

  • Province d'Oristano (OR).

Enfin, une loi régionale adoptée en 2001 qui prévoit désormais un total de huit provinces à partir du 9 mai 2005 (avec les élections des conseils de provinces). Les quatre nouvelles provinces sont les suivantes :

  • Province d'Olbia-Tempio (OT) (région historique de la Gallura) (opérationnelle après le 23 mai 2005 en raison du ballotage),
  • Province de l'Ogliastra (OG),
  • Province de Carbonia-Iglesias (CI) (région du Sulcis et de l'Iglesiente),
  • Province du Medio Campidano (MD).

Voir aussi : (it) La nouvelle répartition des villes par province [pdf]

Histoire

L'histoire plurimillénaire de la Sardaigne commence sans doute au paléolithique inférieur (500 000 ans av. J.-C.) auquel remontent les premiers vestiges certains de la fréquentation de l'île par l'homme, qui s'y installe de manière stable bien plus tard, au néolithique inférieur (6000 av. J.-C.).

Chronologie avant J.-C.

La première civilisation ayant une physionomie et des caractères bien définis et autochtones est la civilisation dite de Bonuighinu (au cours du IV millénaire av. J.-C. — population diffusée sur le territoire de l'île pratiquant l'agriculture regroupée en villages — en contact étroit avec la Corse, l'Italie et le Sud de la France, céramique et obsidienne en laissent la trace archéologique évidente), puis apparaît celle plus célèbre des nuraghes, qui débute à l'âge du bronze ancien (1500 av. J.-C.) et qui décline progressivement à la fin de l'âge du fer (500 av. J.-C.) pour ne disparaître complètement qu'avec l'occupation romaine. Elle a ainsi été nommée à cause de son architecture la plus typique : le nuraghe, construction en forme de tour (tronc de cône) à l'aide de gros blocs de pierre équarris et travaillés, qui prend une forme plus articulée et complexe lors de la période la plus resplendissante de cette civilisation (en plein âge du fer).

Nuraghe Losa

Il existe d'autres constructions typiques de l'âge pré-nuragique et intermédiaire : les domus de janas (traduction : les maisons des fées) creusées dans le granit et servant à inhumer les morts, les tombes des géants, très fréquentes à l'intérieur de l'île, et de dimensions cyclopéennes. Dans ce cas également il s'agit de constructions typiques. Le mégalithisme (avec des menhirs notamment) est une caractéristique prénuragique.

Les riches ressources minières de l'île attirent l'attention et l'intérêt commercial des populations de la Méditerranée orientale, comme les Mycéniens et les Chypriotes, mais ce sont les Phéniciens qui, à partir du IXe et du VIIIe siècle av. J.-C. constituent les premières colonies stables, occupant des sites le long de la côte, facilement accessibles, favorables aux échanges et au commerce. La Sardaigne qui appartenait à l'empire carthaginois (son occupation va de 535 à 239 av. J.-C.) privilégie, outre la production des ressources minières, celle du froment et du bois (l'île était quasiment recouverte de forêts). Cette exploitation perdure également avec la conquête romaine (239 av. J.-C. 476 après J.-C.). La Sardaigne fut rattachée à Rome lors de la première guerre punique et en 227 av. J.-C. est constituée la province romaine de Corse-Sardaigne.

Rome, pour affirmer sa domination des zones internes et notamment la Barbaria (devenue l'actuelle Barbagia) - les habitants qui parlent une langue pré-latine- y sont considérés comme plus fiers et courageux que sur les côtes – s'impose par une administration forte et bien organisée et dont l'efficacité est assurée principalement par un réseau routier très ramifié – duquel ont survécu encore ça et là quelques morceaux originaux – repris en grande partie par le tracé du réseau routier moderne.

L'affaiblissement de l'Empire romain atteint l'île et a pour conséquence l'abandon progressif des terres agricoles et des côtes et un abaissement notable de la démographie.

Abandonnée à elle-même et sans défense, la Sardaigne est occupée et subit les razzias durant quelque 80 ans (vers 460-530 après J.-C.) par les Vandales d'Afrique qui, défaits par l'empereur d'Orient, laissent l'île sous la domination de Byzance.

Quant au IXe siècle les Arabes achèvent la conquête de la Méditerranée, du Nord de l'Afrique, de l'Espagne et de la Sicile, les côtes sardes sont soumises à leurs attaques incessantes et à leurs razzias.

En 1014, une alliance de Gênes et de Pise provoque la défaite de Museto, un chef de guerre arabe qui s'était emparé de Cagliari.

Le désintérêt et le vide de pouvoir qui s'ensuit de la part de la lointaine Byzance pousse l'île à gérer elle-même son sort : ainsi, elle s'organise administrativement et militairement en 4 Giudicati (ou judicats) : ceux de l'Arborée, de Calaris (Cagliari), de la Gallura et du Logudoro (Torres), royaumes souverains et indépendants les uns des autres.

Avec des soubresauts, les Giudicati survivent jusqu'à la fin du XIIIe siècle, lorsqu'ils deviennent territoires contrôlés par les républiques maritimes du continent italien de Pise et de Gênes. L'Arborée résiste et reste indépendant jusqu'en 1410 et autonome jusqu'en 1478. Cette année, la couronne d'Aragon conquiert définitivement l'île tout entière, déjà concédée en zone féodée depuis 1297 par le pape Boniface VIII ainsi que la Corse voisine (à laquelle les Aragonnais renoncent en 1487).

Le « Regnum Sardiniae et Corsicae » ainsi créé le 4 avril 1297 demeurera sous la domination de la couronne d'Aragon jusqu'au début 1700.

Chronologie après J.-C.


Après une brève parenthèse autrichienne (1708-1718), confirmée par le traité d'Utrecht, le Regnum Sardiniae est cédé par le « traité de Londres (1718) » aux États de Savoie, en échange de la Sicile, dont le duc prend le titre de roi de Sardaigne.

Le royaume de Sardaigne est ainsi constitué (désigné généralement sous le nom de Piémont-Sardaigne par les historiens français puisque sa capitale est à Turin et une vice-royauté est installée à Cagliari), et à l'intérieur de celui-ci l'île maintient son statut autonome jusqu'à 1847, année où elle fusionne avec le Piémont et donne le jour à un gouvernement central unique, renonçant ainsi à son autonomie historique.

Le 28 avril 1794 une véritable rébellion antiféodale éclate à Cagliari. Cette insurrection est matée après la défaite de Giovanni Maria Angioy, vaincu près d'Oristano en 1796.

Avec la fin des guerres pour l’Indépendance et l'unité italienne, le royaume de Piémont-Sardaigne devient royaume d'Italie en 1861. «Tout commence avec le Royaume de Piémont-Sardaigne : en termes constitutionnels, il existe une continuité entre celui-ci et la République italienne. Il n'y a jamais eu de rupture en passant d'un régime à l'autre. Ce n'est pas non plus un hasard si Garibaldi a sa tombe en Sardaigne.»

La Sardaigne est une région complexe qui a conservé au travers de ses témoins culturels, des matériaux présentant un intérêt historique et artistique, un bagage original très caractéristique que l'on n'arrête pas de redécouvrir et qu'il sied de revaloriser en tenant compte de toute sa richesse.

Paolo Valente Poddighe fut le premier archéologue à prétendre que « Atlantide équivaut à la Sardaigne de l'époque nuragique », et que cette île pourrait donc être Atlantide. D'autres archéologues soutiennent depuis sa thèse.

Héraldique

Armoiries du royaume de Sardaigne

L'origine du symbole sarde n'est pas bien définie, mais on retrouve sa trace historique attestée en 1281. On doit noter son analogie avec celui de la Corse voisine. Plusieurs faits historiques peuvent peut-être l’expliquer.

En effet, le premier évènement historique se déroule en 1014, par la victoire sur Museto à Cagliari (voir l'histoire), et ainsi, les têtes de maures représenteraient les vaincus, et sont au nombre de quatre en référence aux régions sardes.

Mais le fait historique le plus explicatif du symbole, serait celui de 1096, lorsque le roi Pierre Ier d'Aragon vainquit les maures lors de la bataille d'Alcoraz. Il expliqua cette victoire sur les quatre rois arabes tués sur le champ de bataille, par le concours providentiel de saint Georges (dont la bannière est une croix rouge sur fond blanc). D'ailleurs, d'anciennes représentations montrent parfois quatre têtes couronnées.

C'est le 5 juillet 1952 que l'emblème devient par décret, le symbole officiel de la Sardaigne. Et la Loi régionale du 15 avril 1999, a soulevé le bandeau sur le front des maures (à l'origine, il leur bandait les yeux), pour des raisons diplomatiques.

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