Chaque essence connaît également différentes adversités. Au préalable, il convient de rappeler que la résistance du sapin pectiné à la plupart des ravageurs et pathogènes est d’abord déterminée :
Le sapin est très abrouti par les cervidés (beaucoup plus en hiver qu’en été) et pendant de longues années (de 12 à 16 ans dans le massif vosgien). Il est également frotté, mais avec moins d’acharnement. De plus les lièvres et les lapins peuvent provoquer des dégâts au niveau des pousses et cela entraîne des fourches.
Le Sapin pectiné est très sensible au fluor, avec des mortalités fréquentes.
Il existe différentes altérations dues à l’action de ceux-ci :
L’Armillaire des résineux (Armillaria ostayae) : Champignon parasite qui s’attaque à deux niveaux : entre l’écorce et le bois puis colonise le système racinaire avec son mycélium. Les racines malades en contact avec les racines saines, ainsi que les rhizomorphes souterrains facilitent la propagation du champignon . Les dégâts occasionnés sont une pourriture assez rapide des racines et un dessèchement de l’arbre en commençant par la cime et les extrémités des branches (coloration pâle), puis l’écorce se craquelle et se détache facilement. Les moyens de lutte sont :
La maladie du « rond » (Fomes annosus) : altération produite par le mycélium qui se localise dans le cœur du bois où il provoque une pourriture rouge qui s’étend en diamètre et en hauteur parfois jusqu’à 5-6 m (tronc creux caractéristiques et bois sans valeur). Pour lutter on peut :
Le « chaudron » ou « dorge » du sapin se manifeste de deux manières : Le balais de sorcières, qui se caractérise par une concentration de rameaux, dressés, touffus à aiguilles courtes, jaunâtres et caduques, issus d’une tumeur ligneuse (durée de vie : 15 à 20 ans). Le seul moyen de lutte à l’heure actuelle consiste à rompre le cycle biologique de la rouille en éliminant les balais de sorcière porteurs de spores, de les brûler, en automne hiver, avant la dissémination des spores. Quand l’arbre grossit, il englobe le balai de sorcière qui devient chaudron.
Le chaudron proprement dit est un renflement de la tige principale ou des branches latérales. Les fissures ou craquelures qu’il provoque facilitent la pénétration d’autres champignons parasites ou saprophytes. Ces arbres seront martelés prioritairement car ils sont prédisposés à devenir des chablis.
Divers insectes sévissent et occasionnent des dégradations au niveau du bois, des aiguilles ou des cônes et graines.
L’hylobe peut entraîner des dégâts extrêmement importants dans les jeunes plantations, surtout si elles sont installées après une coupe rase de pin. La mortalité est dans ce cas très forte.
Le pissode du sapin (Pissodes piceae) : les larves de ce coléoptère creusent des galeries sous-corticales dans le tronc des arbres adultes, ce qui provoque le dépérissement de l’arbre par destruction des vaisseaux conducteurs, puis par mort du sujet. La seule technique de lutte véritablement efficace consiste en une exploitation et une extraction rapides hors des forêts des sapins attaqués. Les écorces et rémanents d’exploitation doivent être incinérés ou éventuellement traités à l’insecticide de type Deltaméthrine, sauf à proximité des ruisseaux ou points d’eau.
Les scolytidés : il s’agit du scolyte curvidenté et du scolyte liseré. Ces deux insectes déterminent le même type de dégâts sous-corticaux que le pissode. Les mêmes techniques de lutte leur sont appliquées (exploitation rapide des arbres attaqués).
Les chermés du tronc et des rameaux (Dreyfusia piceae et Dreyfusia nusslini) :
Le premier affecte des arbres de plus de 25 ans : c’est un insecte piqueur-suceur qui se nourrit de la sève élaborée de l’arbre et dont les enzymes digestives simultanément injectées ont un effet phytotoxique. Les insectes sont repérables sur le tronc par les sécrétions blanchâtres, d’aspect cotonneux qui les recouvrent. L’action du parasite se manifeste par un affaiblissement de l’arbre.
Le second entraîne des dégâts sur des arbres plus jeunes en provoquant un dessèchement des aiguilles puis des rameaux, affectant la croissance de l’arbre et pouvant provoquer sa mort. La lutte se fait par l’élimination des sujets atteints. Mais les attaques provoquées par ces deux ravageurs sont souvent très localisées et ne déterminent pas de mortalité massive.
Le gui (Viscum album) est un hémiparasite qui s’accroche aux branches grâce à un disque adhésif pourvu en son centre d’un suçoir. Il s’enfonce dans le cortex du Sapin jusqu’aux tissus conducteurs avec lesquels il assure une efficace connexion pour dériver une partie de la sève de sa victime. Le gui prélève essentiellement de l’eau et des sels minéraux car c’est une plante chlorophyllienne. L’extension des suçoirs peut se faire sous l’écorce et peut conduire au développement de plusieurs touffes de Gui à partir d’une seule graine.