Sanatorium d'Aincourt - Définition

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1946-2001 : renouveau et incertitude

En 1946, le sanatorium rouvrit ses portes. En 1955, un bloc opératoire nouveau fut inauguré en hommage au Dr Pierre Le Foyer, grand spécialiste des opérations de la cage thoracique. Mais l'arrivée des antibiotiques et la régression de la tuberculose obligèrent les pouvoirs publics à reconsidérer la destination du sanatorium qui bénéficia d'aménagements progressifs destinés à le mettre en conformité avec les normes sanitaires modernes et dans une perspective désormais pluridisciplinaire.

En 1972, le sanatorium devint un centre médical et l'ancien Pavillon des Enfants (Pavillon des Cèdres) subit des travaux de rénovation jusqu'en 1975 pour devenir un centre de rééducation fonctionnelle.

A l'initiative du Docteur Hamon, alors directeur du Centre Médical de la Bucaille, féru de culture extrême-orientale et de philosophie Zen, un ravissant jardin japonais fut aménagé en 1970, entre le Pavillon des Cèdres et le Pavillon des Tamaris (Pavillon Adrien Bonnefoy-Sibour). Son aménagement, fidèle aux préceptes du traité du Sakutei-ki, évoque des jardins célèbres du Japon : celui du Sambô-in, pour la cascade, l'île et le petit pont ; le château Nijô pour l'agencement des rochers et les zones sacrées autour du sanctuaire de Nara pour la porte rituelle Torii. Les travaux furent exécutés par les jardiniers et les ouvriers d'entretien du centre hospitalier. Les agriculteurs des environs firent don, à l'occasion, des rochers de grès aux formes artistiques.

Les infrastructures s'avérant de plus en plus inadaptées à la pratique d'une médecine toujours plus exigeante, le rez-de-chaussée du Pavillon Adrien Bonnefoy-Sibour, utilisé spécifiquement pour soigner la tuberculose, fut fermé en 1987. Le Pavillon du Dr Vian ferma totalement ses portes en 1988. En 2001, ce fut le tour du Pavillon Bonnefoy-Sibour. Seul, l'ancien Pavillon des enfants continue de fonctionner, devenu depuis Centre Hospitalier du Vexin.

Les deux immenses bâtiments du Dr Vian et Bonnefoy-Sibour, désormais vides, furent malheureusement livrés au pillage et au vandalisme en l'espace de quelques années. Les vandales désossèrent littéralement les lieux de tout ce qui n'appartenait pas au gros œuvre, saccagèrent ce qu'ils ne purent emporter. Les murs portent les stigmates des batailles de Paintball organisés nuitamment et de l'intervention de tagueurs parfois talentueux. Aujourd'hui, ces deux bâtiments pourtant inscrits à l'Inventaire Supplémentaire des Bâtiments Historiques offrent le spectacle désolant de grandes carcasses de béton battues par les vents. Malgré les outrages subis, ils conservent encore fière allure, attestant de la qualité de la construction et de la perfection de leur ligne architecturale digne des exemples d'architecture paquebot les plus fameux du style fonctionnaliste de l'entre-deux-guerres.

Des travaux d'embellissement remarquables ont pourtant permis de réhabiliter les bâtiments annexes en les transformant en logements sociaux, des adjonctions contemporaines venant se marier harmonieusement à l'architecture de Crevel et Decaux.

Le Pavillon du Docteur Vian, abandonné en premier, est désormais inaccessible, car envahi par la végétation et le gros œuvre a été fortement endommagé par les infiltrations des eaux pluviales. Il a servi notamment aux sapeurs pompiers à expérimenter des procédures de lutte contre les incendies. Malgré les feux allumés, la maçonnerie a prouvé l'exceptionnelle qualité de la construction initiale.

Un espoir subsiste encore pour le Pavillon Bonnefoy-Sibour qui doit être vendu à des promoteurs privés afin d'être réhabilité en résidence de services pour personnes âgées et handicapées, comportant 80 appartements dont 40 seraient mis en vente (décision du Conseil d'administration du Centre Hospitalier du Vexin prise lors de la séance du 19 mai 2009 et confirmée par la séance du Conseil municipal de la Commune d'Aincourt du 5 juin 2009).

Le cas d'Aincourt n'est pas isolé. Beaucoup d'anciens sanatoriums aujourd'hui désaffectés se voient menacés de disparition, comme celui de Saint-Hilaire du Touvet dans le département de l'Isère, bâti, quant à lui, au tout début du XXe siècle. Et pourtant, l'OMS enregistre un regain de la tuberculose pulmonaire qui tue près de deux millions de personnes par an dans le monde. Peut-être Aincourt recouvrera-t-il bientôt sa vocation initiale ?

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