(Cet article est basé sur la traduction de son homologue anglais.)
Les Salpidae sont des tuniciers pélagiques. Ils forment l'unique famille de l'ordre des Salpida ou salpes. Ils se déplacent par contractions, pompant l' eau via leur corps gélatineux et filtrant ainsi le phytoplancton dont ils se nourrissent.
Les Salpidae sont largement répandus en eaux équatoriales, tempérées et froides, où ils peuvent être aperçus à la surface, individuellement ou en longues colonies filaires.
Les concentrations les plus importantes se trouvent dans l'océan Antarctique où ils forment parfois d'énormes nuées.
Durant le siècle dernier et alors que les populations de krill et de plancton déclinaient, les salpidae ont semblé se multiplier, ce qui laisse penser qu'ils peuvent se nourrir de particules plus fines et en particulier de bactéries.
Avec une taille variant de 1 à 10 cm ils passent par deux phases : une "solitaire", sous forme d'oozoide, à reproduction asexuée où il développe une chaîne de dix à plusieurs centaines de semblables par blastogenèse, cette chaîne constitue la phase "communautaire" du cycle de vie, liés les uns aux autres et adoptant des formes impressionnantes autant que variées (guirlande, spirale), chaque élément se reproduit cette fois de manière sexuée. En effet les blastozooides sont des hermaphrodites séquentiels, d'abord femelles, ils sont fertilisés par les gamètes mâles de "maillons" plus âgés ; munis désormais d'un embryon, ils continuent de se nourrir en colonies jusqu'à ce que les oozoides soient libérés afin de débuter à leur tour la phase "solitaire" pré-mentionnée.
On a longtemps cru que ces tuniciers pélagiques ne pouvaient piéger et ingérer que des particules planctonique de plus de 1,5 micromètre de diamètre. Mais selon le Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI), ils pourraient consommer des particules plus fines. Et effectivement, en laboratoire, les salpes à qui l'on propose des particules artificielles (de polystyrène) d'un diamètre de 0,5 µm (taille de nombreuses espèces de bactéries) et de 3 micromètres (taille moyenne du phytoplancton) dans des conditions proches de celles de leur milieu océanique retirent de l'eau des particules qui sont à 80% de 0,5 µm. Leurs pullulations inhabituelles pourrait donc être bioindicateur de recul du plancton au profit de bactéries, c'est à dire d'une dégradation écologique du milieu (comme pour les pullulations de méduses, mais pour des raisons différentes, ces dernières traduisant plutôt le recul des poissons qui consomment le plancton). Ces données renforcent l'idée que les salpes puissent jouer un rôle épurateur et "sanitaire" important. Ce sont en effet les organismes filtreurs connus les plus efficaces (en terme de taux de filtration).
Bien qu' ils ressemblent aux méduses de par leur consistance et leur mode de déplacement, ils sont plus proches des vertébrés simples, en effet ils possèdent ce qui semble être une forme primitive de système nerveux, qui leur vaut d'être étudiés comme modèles possibles de départ de l'évolution des vertébrés.