Évolue dans un contexte non agressif et égalitaire.
Groupe multimâle-multifemelle. Polygamie. Sex-ratio : 3. Dans les groupes de citrinellus, on a compté en moyenne 35% de femelles adultes, 12% de mâles adultes, 25% de jeunes et 27% d’enfants.
Les mâles examinent ensemble les femelles lorsqu’elles sont en chaleur, sans exclusive. Le mâle ayant le plus grossi avant la période des amours monopolise une grande partie des accouplements. Mais comme tous les mâles sont apparentés, le grand succès reproductif du mâle alpha contribue à la perpétuation des gènes des subordonnés. Ce système patrilinéaire atténue les pressions de la sélection sexuelle qui conduisent au dimorphisme sexuel chez d’autres espèces, si bien que les mâles sont à peine plus grands que les femelles. Les singes diminuent leurs trajets quotidiens dès que les femelles ont mis bas. Diverses stratégies sont mise au point pour répondre à un taux élevé de prédation. D’une part, le synchronisme des naissances, étalées sur seulement une semaine (!). D’autre part, la femelle met bas chaque année (contre une fois tous les deux ans chez le Saïmiri commun). Enfin, le jeune est sevré vers l’âge de 6 mois, bien plus tôt que le jeune Saïmiri commun. Gestation de 152 à 172 jours. Un seul petit naît, entre février et avril, à la saison d’abondance.
La femelle émigre vers 2 ans. Les mâles restent le plus souvent dans leur clan natal (philopatrie), formant ainsi des patrilignées dont le but est de régner sur un bon territoire accueillant et protégeant de nombreuses femelles évoluant de façon autonomes (elles ne coopèrent pas les unes avec les autres).
Quatre types principaux de vocalisation. Un appel court et doux (smooth chuck des Anglo-Saxons), une variante du précédent émise tête penchée (bent mask chuck), un piaulement et un gazouillis d’oiseau. 60% des vocalisations produites sont l’un des quatre sous-types de smooth chuck.
Indépendance à 1 an. Maturité sexuelle : 3 ans (F) et 5 ans (M).
Parmi les primates néotropicaux les plus menacés. Déforestation : débitage du bois, agriculture, pollution (pesticides), destruction des mangroves pour le tourisme. Les biologistes s’inquiètent du stress provoqué par les touristes indisciplinés qui jettent des pierres et des branches pour forcer ce singe timide à se montrer. Les électrocutions sur les lignes électriques ne sont pas rares. Diverses épidémies et la fièvre jaune ont aussi contribué à la diminution du stock. Enfin, les conditions climatiques jouent leur rôle. Ainsi, en août 1993, l’ouragan Gert a dévasté le quart de la forêt du PN de Manuel Antonio. L’ouragan Caesar en juillet 1996 a également causé beaucoup de dégâts. Toutefois, ces catastrophes naturelles n’ont pas que des inconvénients : en détruisant la forêt mature, elles permettent la repousse d’une végétation favorable à ces petits singes. En effet, les habitats dégradés en régénérescence profitent bien à l’espèce dans la mesure où les insectes (notamment les sauterelles), sa nourriture préférée, y abondent. A contrario, la déforestation implique une fragmentation (routes, etc.) hautement préjudiciable à cette espèce arboricole qui a besoin d’un couvert végétal continu.
Jaguar, eyra, coati, Sarigue à oreilles noires (Didelphis marsupialis), Capucin à face blanche (Cebus capucinus). Rapaces, tels le Carnifex à collier (Micrastur semitorquatus) et la Harpie huppée (Morphnus guianensis). Serpents, tels le Boa constricteur (Boa constrictor emperator) et le fer-de-lance (Bothrops asper).