Sahel tunisien - Définition

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Introduction

Amphithéâtre d'El Jem

Le Sahel tunisien (السـاحـل) est une région de l'est de la Tunisie s'étendant du golfe d'Hammamet au nord à Chebba au sud. Son nom vient du mot arabe sahel signifiant « littoral ».

Ses villes principales sont Sousse, la plus peuplée des villes de la région, Monastir et Mahdia, ancienne capitale de la Tunisie à l'époque du calife fatimide Ubayd Allah al-Mahdi.

Géographie

Champ d'oliviers près de Sfax

Le Sahel s'étend sur les collines qui isolent les basses steppes de la côte et sont couvertes de plantations d'oliviers malgré la faible pluviométrie compensée par l'humidité atmosphérique.

Il constitue une unité géographique claire et tire sa particularité de ses spécificités humaines et économiques depuis l'Antiquité. Il couvre aujourd'hui les gouvernorats de Sousse, Monastir et Mahdia. Cette région, celle des « enfants de l'olivier », est considérée comme étant le cœur même du pays.

Cet espace géographique est peu vaste : sa longueur maximale est de 140 kilomètres du nord au sud et sa largeur varie entre vingt et soixante kilomètres de l'est à l'ouest. Il couvre près de 6 600 km², soit 4,02 % de la superficie totale de la Tunisie.

Urbanisme

Panorama de Sousse
  • Akouda
  • Bekalta
  • Bembla
  • Beni Hassen
  • Bennane
  • Bouhjar
  • Bou Merdes
  • Chebba
  • Chorbane
  • Chott Meriem
  • El Jem
  • El Masdour
  • Enfida
  • Hammam Sousse
  • Hebira
  • Hergla
  • Jemmal
  • Kalâa Kebira
  • Kalâa Seghira
  • Khniss
  • Kondar
  • Ksar Hellal
  • Ksibet el-Médiouni
  • Ksour Essef
  • Lamta
  • Mahdia
  • Melloulèche
  • Menzel Kamel
  • Moknine
  • Monastir
  • M'saken
  • Messaadine
  • Ouerdanine
  • Ouled Chamekh
  • Rejiche
  • Sahline Moôtmar
  • Salakta
  • Sayada
  • Sidi Ameur
  • Sidi Alouane
  • Sidi Bou Ali
  • Sidi El Hani
  • Souassi
  • Sousse
  • Takrouna
  • Téboulba
  • Zéramdine

Histoire

Vieux foyer de civilisation, ce qu'on appelle aujourd'hui le Sahel apparaît, en définitive, comme une actualisation d'un particularisme plus ancien et comme la prééminence d'une tradition citadine et villageoise dans une région de plaines ouvertes sur la mer ; une tradition qui est antérieure à l'islamisation et à l'arabisation mais qui est redevable de sa continuité à la civilisation arabo-musulmane.

Antiquité

« Le Sahel antique [était] une région rurale paysanne diamétralement opposée à la réalité moderne. »

— Sadok Ben Baaziz, « Les établissements ruraux du Sahel antique », Du Byzacium au Sahel, itinéraire historique d'une région tunisienne, éd. L'Or du Temps / Faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse, Tunis / Sousse, 1999, p. 34

Au cœur de l'empire de Carthage

La plupart des villes sahéliennes sont fondées par les Puniques, comme Hadrumète fondée avant Carthage même, au début du IXe siècle av. J.-C. par des Tyriens. Elle prend de l'importance dans les siècles suivants en devenant l'un des principaux comptoirs phéniciens du bassin occidental de la Méditerranée.

Byzacène antique

Les terres du Sahel sont la scène de l'une des batailles les importantes de la guerre civile entre César et Pompée : Jules César accoste à Hadrumète le 28 décembre 47 av. J.-C.. À la fin février 46 av. J.-C., il arrive à Thapsus qu'il assiège. La bataille de Thapsus a lieu le 6 avril et débouche sur une écrasante victoire des Populares de César qui poursuit le siège de Thapsus qui ne tarde pas à tomber, avant de se diriger vers le nord de la Tunisie.

Le Sahel correspond en grande partie à la province romaine de Byzacène. Sous la domination byzantine, cette région est l'une des sept provinces du préfectoire d'Afrique qui s'étend jusqu'à l'océan Atlantique. Historiquement, c'est une région d'échanges (commerce, tourisme et pèlerinages).

Moyen Âge arabo-musulman

Période califale

Ribat de Monastir
Fort de Mahdia

Avec l'avènement de l'islam, et vu que la base de l'Ifriqiya est alors Kairouan, le Sahel devient sa porte maritime à sécuriser impérativement. C'est ce qui explique la construction de plusieurs ribats dans la région, qui assument des fonctions à la fois défensives et religieuses ou maraboutiques. Les ribats les plus importants sont ceux de Monastir, bâti par le gouverneur Harthama ibn A'yun et achevé vers 796, et de Sousse bâti par les émirs aghlabides.

Période des dynasties ifriqiyennes

La ville de Sousse connaît par ailleurs la fondation d'une maison de construction navale qui joue un rôle important dans la conquête de la Sicile dont la ville sert de point de départ. La fondation de Mahdia par les Fatimides en 916 donne au Sahel un rôle politique important qui se prolonge sous le règne des Zirides.

Kairouan perd un peu de son rôle religieux au profit de Monastir, où sont enterrés des princes zirides et des savants célèbres notamment l'imam Mezri, Mahdia devenant le siège d'une cour splendide qui attire les poètes de tout le Maghreb, d'Andalousie et de la Sicile qui lui est rattachée. Cependant, l'invasion hilalienne plonge le pays dans le chaos et la Tunisie se morcelle en plusieurs taïfas ; le Sahel devient alors le seul domaine détenu de fait par les Zirides. Même Sousse s'affranchit de leur souveraineté et connaît un système républicain. Cette invasion permet en même temps d'urbaniser la région davantage avec la création de plusieurs villages existant encore de nos jours. La région subit peu après les invasions des Normands — Mahdia est prise en 1148 par les troupes de Roger II de Sicile — jusqu'à l'arrivée des Almohades en 1160. À partir de cette période, le Sahel connaît une décadence avec le transfert de la capitale à Tunis.

Époque moderne

Période turque

Regain d'importance sous les Husseinites

Au XIXe siècle, le Sahel est divisé en deux caïdats, celui de Sousse et celui de Monastir, qui englobe approximativement les deux gouvernorats actuels de Monastir et Mahdia. On parle alors des awtan (pluriel de watan ou pays), plus précisément de watan Susah et watan al'Munastir. Les deux postes de caïds sont souvent confiés à des personnalités proches de la cour beylicale ; ils se trouvent parfois sous la direction du même caïd, comme c'est le cas avec les grands vizirs Chakir Saheb Ettabaâ (1836) et Mohammed Khaznadar (1851), qui reste surnommé « Mohamed gouverneur du Sahel » (Mohamed 'amil as-Sahil). La plupart des villes du Sahel s'insurgent en 1864 contre le bey de Tunis et paient par la suite de lourds tributs par la confiscation de larges terrains d'oliviers après la campagne du général Ahmed Zarrouk.

Occupation française

Gare de Sousse

Avec l'instauration du protectorat français, le nouveau pouvoir crée le caïdat de Jemmal qui s'étend sur une partie des actuels gouvernorats de Monastir et Mahdia. La région est centralisée au niveau de Sousse où siège un contrôleur civil, ce qui contribue à l'affaiblissement des autres pôles régionaux.

Depuis l'indépendance

Avec l'indépendance, le gouvernement du Néo-Destour rend au Sahel son union administrative avec l'abolition des caïdats et la création du système des gouvernorats, toute la région relevant de 1956 à 1974 du gouverneur de Sousse, jusqu'à la création des gouvernorats de Monastir et Mahdia.

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