Le genre des sagouins (Saguinus) regroupe des singes du Nouveau Monde (les platyrhiniens). Leurs noms vernaculaires sont formés à partir des termes "pinchés" et "tamarins", bien que le terme tamarin puisse lui-même être utilisé génériquement pour les désigner à la place du mot "sagouin", aujourd'hui devenu en Occident une injure désignant une personne malpropre. "Sagouin", attesté depuis le début du XVIe siècle, dérive d'un mot portugais, lui-même formé à partir du mot tupi saguim qui signifie tout simplement singe. Le vocabulaire moderne a retenu cet étymon à travers le mot saï qui se réfère à une espèce de capucin du genre Cebus.
Il existe très peu de fossiles « convaincants » de la famille des callitrichidés (Micodon kiotensis du Miocène moyen en Colombie, Patasola magdalena et Lagonimico conclucatus), si bien que la reconstruction de l’histoire de leur évolution relève de la spéculation. À la lueur d’analyses d’ADN, les proto-tamarins représenteraient les callitrichidés les plus primitifs à partir desquels auraient évolué les proto-petits singes-lions qui auraient migré vers l’est du continent sud-américain où ils furent isolés dans des forêts-refuges pour aboutir aux formes modernes (genre Leontopithecus), tandis que le stock restant en Amazonie aurait donné naissance aux ouistitis. De leur côté, les ouistitis colonisèrent l’est du Brésil (Callithrix) dans la Mata Atlântica, l’Amazonie centrale (Mico) et la haute Amazonie (Cebuella). Parallèlement, les tamarins (Saguinus) se diversifièrent dans le bassin amazonien en suivant le même processus de nanisation qui a conduit à l’émergence de diverses adaptations comme la modification des ongles en griffes.
Toutefois, les tamarins sont des consommateurs de gomme pourvu que les exsudats soient naturellement disponibles (désagrégation de l’écorce, percements effectués par les insectes). Ils pourraient profiter du travail préliminaire effectué par les ouistitis, mais parce qu’ils sont des concurrents directs avec un régime alimentaire proche, tamarins et ouistitis du genre Mico occupent le plus souvent des aires géographiques distinctes en Amérique du Sud, à l’exception du Tamarin à selle (S. fuscicollis) qui côtoie l'Ouistiti à queue noire (Mico melanurus) et l’Ouistiti du Rondônia (Callithrix emiliae) à l’est de sa distribution et du Tamarin à mains noires (S. niger) qui partage le territoire du Ouistiti argenté (Mico argentatus). En fait, c’est le minuscule Ouistiti pygmée (Cebuella pygmaea), sympatrique de sept espèces de tamarins et en particulier du Tamarin à selle sur toute sa distribution, qui les approvisionne en gomme ! Ce type de comportement relève du commensalisme.