Le tamarin à selle (S. fuscicollis) vit en sympatrie avec trois espèces de tamarins de plus grand format que lui (tamarin à moustaches, tamarin empereur et tamarin labié) avec lesquels il forme assez souvent des groupes mixtes stables et permanents qui défendent un domaine commun. C’est le cas à l’extrême nord de la Bolivie entre le tamarin à selle de Weddell (S. f. weddelli) et le tamarin labié de Geoffroy (S. labiatus labiatus). Selon le principe d’exclusion compétitive, le tamarin à selle n’entre pas en concurrence avec eux : il se nourrit souvent plus bas dans les arbres, sur des branches différentes, a un mode de déplacement personnel et utilise sa propre stratégie de recherche des insectes. Dans une étude menée au nord-est du Pérou par D.A. Nickle et E.W. Heyman, le tamarin à selle se mouvait souvent près du sol alors que le tamarin à moustaches évoluait entre 4 et 15m de hauteur. Dans une étude menée en Amazonie brésilienne par C. A. Peres, plus de 40% des insectes capturés par le tamarin à selle, comme les orthoptères du genre Tettigonia, avaient été dérangés par les tamarins à moustaches au-dessus de leurs têtes.
Ces associations ont pour but de diminuer les effets de la prédation. Ainsi, le tamarin à selle s’inquiète davantage des prédateurs terrestres et le tamarin à moustaches qui évolue plus haut dans les arbres surveille constamment les prédateurs aériens. À eux deux, ils couvrent tous les cas d’attaque potentielle. De même, le tamarin à selle comprend et répond aux cris d’alarme du tamarin empereur (S. imperator) et vice versa. Le tamarin à selle cohabite également avec le callimico (Callimico goeldii) mais n’entre pas en compétition avec ce dernier du fait de sa plus petite taille, le callimico étant davantage végétarien et mangeant des insectes plus conséquents.
Lorsqu’il ne vit pas en sympatrie avec un autre tamarin (nord-ouest de sa distribution), comme le long du Río Nanay au Pérou, le tamarin à selle forme des supergroupes lors de la recherche alimentaire, un moyen efficace d’accroître la vigilance globale. L’association en groupes mixtes constituerait donc une stratégie anti-prédateur alternative plus avantageuse pour le tamarin à selle, qu’il adopterait dès qu’il en la possibilité.
P.A. Garber et F.L. Dolins (1996) ont réalisé une expérience intéressante dans une forêt du Pérou pour mettre en valeur les qualités de cognition du tamarin à moustaches (S. mystax). Ils ont approvisionné des plateformes avec des bananes vraies et fausses selon un horaire alterné de façon à ce que les plateformes ayant de vraies bananes le matin n’en aient plus l’après-midi et vice-versa. Les primates eurent vite fait de comprendre le manège : lorsqu’ils visitaient de bon matin une plateforme proche contenant de vraie bananes, il n’y revenait plus durant le reste de la journée et tentaient leur chance ailleurs. Inversement, si cette plateforme proche contenait de faux appâts, ils n’omettait pas de revenir plus tard dans la journée pour avoir leur récompense. Ces règles de décision étaient prises et vécues au jour le jour par les tamarins mais ne se reportaient pas d’un jour à un autre.
Le Tamarin empereur (Saguinus imperator) a été ainsi baptisé par le primatologue Goeldi car ses très longues moustaches lui rappelaient celles de l’empereur Guillaume d’Allemagne. Les formidables bacchantes blanches de ce primate, qui lui descendent en arche jusqu’aux épaules, jouent un rôle dans la parade amoureuse. Elles sont déjà assez développées chez les jeunes !
Ils appartiennent à la famille des callitrichidés, et les espèces sont :