SEPECAT Jaguar - Définition

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Engagements

Un Jaguar A français portant le camouflage utilisé lors de la guerre du Golfe

Les Jaguar français ont été engagés lors de nombreuses opérations :

  • de novembre 1977 à mai 1978 depuis Dakar contre les colonnes du Front Polisario, alors en conflit avec la Mauritanie (Opération Lamentin).
  • d'avril 1978 à début 1980 au Tchad pour soutenir le gouvernement en place contre les rebelles du FROLINAT (Opération Tacaud). Au moins 4 avions et 2 pilotes sont perdus durant ces opérations.
  • en 1983/1984 au Tchad dans le cadre de l'Opération Manta. Le 25 janvier 1984, un avion est abattu par un canon anti-aérien alors qu'il survole une colonne rebelle, son pilote est tué.
  • en 1986/1987 au Tchad dans le cadre de l'Opération Épervier, comprenant notamment un raid sur la base aérienne libyenne d'Ouadi-Doum le 16 février 1986 depuis Bangui (Centrafrique) et un autre contre les installations anti-aériennes de cette même base le 7 janvier 1987.
  • en août-septembre 1986 au Togo, simples démonstrations pour soutenir le gouvernement en place.
  • lors de la guerre du Golfe, les Jaguars menèrent la première mission offensive de l'Armée de l'Air Française, contre la base koweïtienne d'Al-Jaber suspectée d'abriter des missiles sol-sol Scud irakiens avec des bombes de 250 kg et des BLG 66 Belouga. Quatre avions furent touchés par des tirs de DCA après avoir survolé à basse altitude un PC irakien puissamment défendu mais non répertorié sur leurs cartes. En conséquence, les missions suivantes se feront à plus haute altitude. Les Jaguar français effectueront au total 615 sorties et 1 088 heures de vol.
  • en 1993/1994 en Turquie pour des missions de reconnaissance dans le cadre de l'opération Provide Comfort.
  • en 1994 au Rwanda en support de l'Opération Turquoise faisant suite au génocide des Tutsi.
  • de 1995 à 1999 lors des différentes opérations liés à la guerre de Bosnie puis du Kosovo.

Les Jaguar britanniques ont été engagés :

  • lors de la guerre du Golfe, où ils effectuèrent eux aussi un peu plus de 600 sorties.
  • jusqu'en 1993 dans le cadre de l'opération Provide Comfort.
  • lors de différentes opérations liés à la guerre de Bosnie puis du Kosovo.

Les Jaguar indiens ont été engagés :

  • de 1987 à 1990 pour des missions de reconnaissance au Sri Lanka en assistance contre les Tigres de libération de l'Eelam tamoul.
  • en 1999 pour des missions d'attaque lors du conflit de Kargil contre le Pakistan.

Ventes à l'export

Les ventes à l'export ont été négociées et réalisées principalement par les anglais car, entre-temps, Bréguet avait été racheté par Dassault Aviation qui préférait vendre son Mirage F1. Ainsi, British Aerospace obtiendra en 1980 une licence exclusive pour le marché international.

Une version spécifique a été développée pour l'export : le Jaguar International, qui fit son premier vol le 2 septembre 1975. Basée sur les Jaguar GR.1/T.2 anglais, elle dispose de réacteurs Adour 804 offrant 32% de puissance supplémentaire (soit 47,4 kN) et d'une avionique différente suivant les pays. Cette version peut également emporter deux missiles air-air montés sur des rails posés sur les ailes, possibilité qui sera par la suite ajoutée aux Jaguar anglais. SEPECAT proposait enfin une sous-version destinée à l'attaque anti-navire, équipée un radar Agave dans le nez et pouvant tirer le missile anti-navire Sea Eagle.

Un Jaguar de l'armée de l'air indienne

Une cinquantaine d'avions ont été exportés vers l'Équateur, au Sultanat d'Oman et au Nigéria : Oman a mis à jour ses Jaguar à deux reprises (au standard GR.1A à la fin des années 1980, puis au standard GR.3A à la fin des années 1990) tandis que, pour des raisons budgétaires, le Nigéria a non seulement renoncé à acquérir 18 Jaguar supplémentaires, mais a également retiré les exemplaires en service au début des années 1990.

Le plus gros client à l'export pour le Jaguar est l'Inde. À la recherche d'un avion d'attaque au sol depuis la fin des années 1950, ce pays avait d'abord développé le HAL HF-24 Marut qui ne put jamais recevoir de moteurs assez puissants et était dépourvu d'avionique digne de ce nom. Démarchée dès 1968, l'Inde signa finalement en avril 1979 une commande pour 130 Jaguar, incluant un contrat de fabrication sous licence pour 95 exemplaires et un transfert de technologie. La Royal Air Force devait former les premiers pilotes et louer à l'Inde 20 appareils, en attendant qu'elle reçoive ses Jaguar (nommés localement Shamsher, soit "épée de justice").

Un premier escadron indien fut déclaré opérationnel en septembre 1980, suivi d'un second un an plus tard, après l'arrivée des 38 exemplaires fabriqués par la SEPECAT. La production locale, confiée à Hindustan Aeronautics Ltd., commença par l'assemblage à partir de pièces fournies avant de se poursuivre par une fabrication entièrement indienne à l'exception des réacteurs. Au total, cinq escadrons furent équipés progressivement de 1980 à 1991, dont l'un reçu 12 Jaguar IM destinés à l'attaque maritime que l'Inde est le seul pays à avoir mis en service.

Equipés de réacteurs Adour Mk 811, les Jaguar indiens ont subi deux programmes de remise à niveau, désignés DARIN (centrale à inertie, afficheur de défilement de carte, système de navigation et d'attaque intégrés autour d'un bus de données) et DARIN II (intégration d'un GPS, remplacement du système d'alerte radar, ajout d'un lance-leurres). En 2004, l'Inde avait produit environ 100 Jaguar localement et devait en fabriquer encore une vingtaine, pour un total de 158 exemplaires (avec ceux fabriqués par SEPECAT) dont une partie destinée à compenser les 35 avions perdus depuis le début des années 1980.

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