Richard Dawkins - Définition

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Critique des religions

Incompatibilité avec la Science

Dieu créant l'univers : le créationnisme est l'une des cibles de Richard Dawkins.

D'après Dawkins, la foi − croyance qui n'est pas basée sur des preuves − est l'un des plus grands maux terrestres ; il la compare ainsi à un virus difficile à éradiquer.

Il affirme que l'athéisme est une extension logique de la compréhension de l'évolution et que la religion est intrinsèquement incompatible avec la science.

Il souligne ainsi que les croyances devraient être supportées par des preuves et de la logique. S'il entretient de bons rapports avec la communauté scientifique chrétienne, il est toutefois en désaccord profond avec le principe de Stephen Jay Gould sur le non-recouvrement des magistères, qu'il accuse d'être un biais purement politique pour tenter de fournir un lien entre science et religion.

Critique du créationnisme

Richard Dawkins est un critique farouche du créationnisme. Il décrit notamment le créationnisme Jeune-Terre comme « une absurdité, fruit du mensonge d'un esprit pauvre ». Dans son livre, L'horloger aveugle (1986), il adresse une critique vigoureuse du dessein intelligent, qui a depuis majoritairement remplacé le créationnisme Jeune-Terre dans le monde anglo-saxon.

Dans son livre, il s'emploie à argumenter contre l'analogie de l'horloger créateur, rendue célèbre en Angleterre au 18e siècle par le théologien William Paley dans son livre Natural Theology. Paley présentait les arguments selon lesquels la vie et le monde étaient trop compliqués et fonctionnaient trop biens pour exister uniquement par le fruit du hasard, et que les choses étaient si complexes qu'elles ne pouvaient qu'êtres « conçues » (designed en anglais) par un créateur. Dawkins y démontre que la sélection naturelle est une explication suffisante pour expliquer les fonctionnalités vivantes et une complexité non-aléatoire du monde biologique, dans laquelle la nature joue un rôle d'horloger aveugle, automatique et dénué d'intelligence.

En 1986, Dawkins participe à un débat aux côtés du biologiste anglais John Maynard Smith contre deux créationnistes Jeune-Terre dénommés Wilder-Smith et Edgar Andrews, appartenant à la Biblical Creation Society (organisation créationniste américaine). Cette participation fut exceptionnelle car en général, Richard Dawkins suit sur ce point le conseil de son ancien adversaire mais néanmoins collègue Stephen Jay Gould et refuse de participer à des débats formels avec des créationnistes pour ne pas leur donner « la source de respectabilité qu'ils recherchent ». Il rappelle que « les créationnistes se moquent d'être mis à mal par un argument rationnel. Ce qui importe est l'obtention d'une reconnaissance, en apportant leurs arguments devant le public ».

Dawkins s'est notamment opposé avec fougue à l'imposition du dessein intelligent dans les manuels de science, en notifiant qu'il n'existait « absolument aucun argument, si ce n'est un argument religieux ». Il a notamment adressé des critiques directes à l'égard de l'organisation britannique La Vérité en Science, qui fait la promotion de l'enseignement du créationnisme dans les écoles publiques, et souhaite, par le biais de sa Fondation Richard Dawkins pour la Raison et la Science, fournir des livres et DVD dans les écoles, afin de contre-attaquer ce qu'il considère comme « un scandale éducatif qui aurait des conséquences désastreuses ».

Extrémisme et fondamentalisme

Une large palette d'arguments contre les croyances religieuses existe chez Dawkins. Il cite par exemple l'extrémisme religieux, le terrorisme islamiste, et le fondamentalisme chrétien ; il débat de ces thèmes avec de nombreux scientifiques croyants et avec les théologiens dont les points de vues sont libéraux ou modérés.

Bien que rejetant toute croyance religieuse, Dawkins se décrit comme de culture chrétienne, allant même jusqu'à proposer le slogan « Atheists for Jesus » (« les athées avec Jésus »), mais rappelle que son opposition aux religions est double, puisqu'elles sont à la fois à la source de nombreux conflits et qu'elles justifient le fait de croire sans preuves.

Après les attentats du 11 septembre 2001, il dénonça l'attaque comme une preuve supplémentaire de la dangerosité des religions, indignes de respect. Par suite, il indique que les athées devaient être fiers, parce que l'athéisme était la preuve d'un esprit sain et indépendant.

Personnes vulnérables

Richard Dawkins le 24 juin 2006.

Richard Dawkins considère l'éducation et la liberté de pensée comme les premiers outils de lutte contre les dogmes religieux et l'endoctrinement. Ces outils permettent de combattre les stéréotypes, et d'adopter une vision naturaliste du monde (Dawkins utilise le terme « bright »).

Mettant en cause l'endoctrinement des enfants dans la religion dès le plus jeune âge, il souligne le fait que ce qu'il considère comme un bourrage de crâne mène à des conflits sectaires, et que les expressions « Enfant catholique » ou « Enfant musulman » devraient être considérées comme absurdes, au même titre que celle d'« Enfant marxiste ». De fait, les enfants ne devraient pas être classés par rapport aux idéologies de leurs parents. Selon Richard Dawkins, il n'existe pas d'enfants chrétiens ou d'enfants musulmans, tant que ces jeunes gens n'ont pas la capacité de décider s'ils veulent devenir chrétiens ou musulmans, comme ils le font, par exemple, pour devenir marxiste. Ainsi, il préconise qu'aucune règle d'exception religieuse ne devrait avoir lieu dans les écoles.

Militantisme et réactions

En 2007, Richard Dawkins lance la Out Campaign pour encourager les athées du monde entier à déclarer leur non-croyance publiquement. Inspirée du mouvement pour les droits des homosexuels, cette initiative a pour objectif d'accroître l'attention du public sur le nombre de personnes athées en vue de réduire les opinions négatives que peut avoir la majorité religieuse.

Les prises de position de Richard ont reçu un accueil diversifié. Le théologien McGrath (auteur de The Dawkins Delusion? et Dawkin's God) dénonce Dawkins comme un ignorant en matière de théologie chrétienne, incapable de faire des réflexions sur la foi avec intelligence. Dawkins y répond : « Devez vous lire de nombreux ouvrages sur la Leprechaunie avant de ne pas croire aux Leprechauns ? ». Un débat plus serein eut lieu entre le théologien McGrath et Richard Dawkins en 2007, lors du festival littéraire du Sunday Times à Oxford.

Cela n'empêche pas les critiques de plusieurs intellectuels chrétiens, qui dénoncent les arguments avancés par Dawkins comme étant « fallacieux ». Ainsi, le philosophe chrétien Keith Ward, rédacteur de l'ouvrage La Religion est-elle dangereuse ?, indique que le point de vue de Dawkins et des athées est erroné et que la religion n'est pas socialement dangereuse. En septembre 2008, suite à une plainte du créationniste islamiste Adnan Oktar, une cour judiciaire de Turquie a censuré l'accès du site web de Richard Dawkins. La cour a invoqué l'« insulte à une personnalité ». Enfin, au cours de la Convention Athée Mondiale de Melbourne, en Australie, Richard Dawkins fut largement critiqué par des chrétiens pour avoir évoqué un « pape nazi », pensant qu'il faisait référence au pape Benoît XVI, ce dernier ayant appartenu aux Jeunesses hitlériennes en 1941. En réalité, l'expression désignait le pontife Pie XII, pape pendant la Seconde Guerre mondiale.

Soutiens et reconnaissance

Daniel Dennett.

Dawkins a obtenu une grande visibilité du public lors des débats sur l'incompatibilité entre science et religion depuis son ouvrage The God Delusion (2006), qu'il considère comme son meilleur livre. Son succès a été interprété comme un signe de changement de la philosophie actuelle et de la culture anglo-saxonne, sa contribution étant importante dans l'augmentation de la popularité de la littérature athée. Il est souvent associé, dans ce succès que connaît l'athéisme, à Sam Harris, Christopher Hitchens et Daniel Dennett.

Avec ces deux derniers, ils constituent ce que la Presse a pour habitude de nommer, avec humour, la « Trinité Non-Sainte ». The God Delusion fut apprécié par de nombreux intellectuels parmi lesquels le lauréat du Prix Nobel de chimie Harold Kroto, le psychologue Steven Pinker et le Prix Nobel de biologie James D. Watson.

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