Richard Dawkins - Définition

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Athéisme et rationalisme

Dawkins lors d'un discours en Californie, le 29 octobre 2006.

Dawkins se définit comme athée, humaniste, sceptique, rationaliste. Il est membre du mouvement « Bright ».

Il s'est de fait impliqué dans des organisations correspondant aux valeurs qu'il défend. À partir de 1996, lors d'un débat à Oxford en présence de Shmuley Boteach, il est présenté comme « L'athée le plus connu au monde ». Il est en effet décrit comme étant critique envers les religions, et athée militant.

Il est membre d'honneur de la National Secular Society, vice-président de l'Association humaniste britannique (depuis 1996), militant d'honneur de l'Humanist Society of Scotland, lauréat de l'humanisme par l'Académie Internationale de l'Humanisme et membre du Committee for Skeptical Inquiry.

En 2003, il est l'un des signataires du manifeste humaniste L'humanisme et ses aspirations, publié par l'Association Humaniste Américaine.

Dawkins indique que sa vision scientifique naturaliste est la base de son athéisme. Dans son livre de 1986 L'horloger aveugle, il écrit que même au temps de David Hume, Dieu n'était pas considéré comme une explication complète pour la complexité des structures biologiques, mais que l'humanité a dû attendre Charles Darwin pour qu'il lui soit possible d'être raisonnablement athée.

Dans son essai de 1991 Viruses of the Mind (dans lequel le terme « souffrant de la foi » apparaît), il suggère que la mémétique peut permettre d'analyser et d'expliquer le phénomène des croyances religieuses et certaines caractéristiques communes des religions, comme la croyance qu'un jugement attendrait les non-croyants.

Travaux

Le gène égoïste

Dans ses travaux scientifiques, Richard Dawkins est essentiellement connu pour sa théorie de l'évolution centrée sur le gène. Cette théorie est clairement décrite dans son livre Le gène égoïste (1976), dans lequel il explique que « toute vie évolue en fonction des chances de survie des entités répliquées ». Cette conception forme également la trame de l'ouvrage le Phénotype étendu (1982).

De par son métier d'éthologiste, dans lequel il étudie le comportement animal et sa relation à la sélection naturelle, il émet l'hypothèse selon laquelle le gène est la principale unité de sélection dans l'évolution. Richard Dawkins popularise alors cette hypothèse dans The Selfish Gene, et la développe dans ses recherches. Il est particulièrement sceptique vis-à-vis de l'hypothèse selon laquelle la sélection de groupe serait une base de compréhension de l'altruisme.

Ce comportement apparaît à première vue être un paradoxe pour la théorie darwinienne de l'évolution, qui repose sur le mécanisme de la sélection naturelle, car l'aide offerte aux semblables coûte des ressources précieuses dans la lutte pour la vie et diminue la valeur sélective de l'individu. Auparavant, beaucoup interprétaient l'altruisme comme un aspect lié à la sélection de groupe : les individus faisaient ces sacrifices pour améliorer les chances de survie de la population ou de l'espèce, et non spécifiquement pour eux-mêmes. Le biologiste britannique spécialiste de l'évolution W. D. Hamilton a développé l'hypothèse de l'évolution centrée sur le gène pour expliquer l'altruisme en termes de valeur sélective inclusive et de sélection de parentèle ; ces individus se comportent donc de façon altruiste avec leurs semblables car ils partagent beaucoup de leurs gènes propres.

De la même manière, Robert Trivers, travaillant sur le modèle de l'évolution centré sur la génétique, développe la théorie de l'« altruisme réciproque », qui décrit le fait qu'un organisme fournisse un bénéfice à un autre dans l'attente d'une réciprocité future.

Dans The Selfish Gene, Richard Dawkins explique qu'il utilise la définition du gène de George C. Williams en tant qu' « entité qui se divise et se recombine avec une fréquence mesurable ». Dans Phénotype étendu, Dawkins suggère que du fait de la recombinaison génétique et la reproduction sexuée, d'un point de vue d'un gène pour un individu, les autres gènes sont constitutifs de l'environnement dans lequel il doit s'adapter.

Ce concept de gène égoïste a créé des controverses du fait de ses implications philosophiques, en ouvrant notamment la voie à une théorie de l'esprit. Il est toutefois défendu par Daniel Dennett qui en fait la promotion, tout en défendant le réductionnisme en biologie. Certaines nouvelles disciplines ont émergé de cette école de pensée, comme la sociobiologie et la psychologie évolutionniste. Certains biologistes pensent au gène égoïste comme un des mécanismes par lequel la sélection intervient, et l'utilisent dans leurs travaux.

Les détracteurs de Richard Dawkins venant de l'histoire des sciences et de la sociologie dénoncent les implications de cette théorie qu'ils jugent outrancièrement simplificatrice et menant à des conclusions erronées (voir Le gène égoïste). Les critiques les plus virulentes rapprochent les idées de Dawkins de la sociobiologie d'Edward O. Wilson, et estiment qu'elles ont la même origine idéologique: la maximisation du patrimoine génétique étant calquée sur le modèle économique de la maximisation du capital dans une économie fondée sur la lutte pour des ressources rares. La sociobiologie et le gène égoïste ne seraient donc qu'un « capitalisme génétique » comme Marshall Sahlins les qualifie dans son ouvrage Critique de la sociobiologie (1976).

D'autres controverses, moins radicales, s'inscrivent dans ce qui est appelé « les guerres darwiniennes », et engendrent de nombreux débats. Par exemple, entre Richard Dawkins et le paléontologue américain Stephen Jay Gould sur cette problématique du gène égoïste. Malgré leurs désaccords, Dawkins et Gould ne sont pas en conflit ouvert l'un contre l'autre.

Ainsi, Dawkins, bien qu'opposé à Gould, dédicaça une grande partie de son livre A Devil's Chaplain (2003) à ce dernier, décédé un an plus tôt.

Mème et mémétique selon Richard Dawkins

Richard Dawkins invente le mot « mème » (équivalent culturel du « gène ») pour décrire comment les principes darwiniens pouvaient être étendus pour expliquer la façon dont les idées et les phénomènes culturels se répandent. La discipline en découlant est la mémétique.

Les mèmes de Richard Dawkins font référence à toute entité culturelle qu'un observateur pourrait considérer comme un réplicateur. Il pose l'hypothèse que de nombreuses entités culturelles sont capables de se répliquer, généralement d'humains en humains, et d'évoluer comme des réplicateurs efficaces (bien que non parfaits) d'informations et de comportements. Les mèmes (comme les gènes) ne sont pas toujours copiés parfaitement, et peuvent s'affiner, se combiner, se modifier en d'autres idées, créant de nouveaux mèmes, qui seront à leur tour des réplicateurs plus ou moins efficaces que leurs prédécesseurs ; cette théorie est constitutive de l'hypothèse de l'évolution socioculturelle, qui est analogue à la théorie de l'évolution biologique basée sur les gènes. Depuis l'énoncé original de cette théorie dans son livre The Selfish Gene, Dawkins a laissé de nombreux auteurs l'étendre et la compléter, comme par exemple Susan Blackmore.

Travaux et actions militantes récents

Atheist Bus Campaign

Richard Dawkins avec Ariane Sherine devant l'un des bus.

En octobre 2008, Dawkins supporte, de façon officielle, la première initiative publicitaire britannique athée. Cette campagne, menée par la journaliste Ariane Sherine, du journal The Guardian, a pour objectif de collecter des fonds en vue de faire la promotion de l'athéisme par le biais de bus à Londres ; avec la promesse de Richard Dawkins d'abonder les fonds collectés, dans la limite de 5 500 livres sterling.

La campagne connut un succès sans précédent, collectant 100 000 livres sterling en seulement 4 jours, et attirant une couverture importante par la Presse. La campagne commença en janvier 2009 avec le slogan : « Dieu n'existe probablement pas. Maintenant, arrêtez de vous inquiéter, et profitez de la vie ».

Dawkins présenta cette campagne comme « une alternative aux slogans dans les bus londoniens qui ont pour objet la religion ».

Ouvrages

Le dernier livre de Richard Dawkins The Greatest Show on Earth: The Evidence for Evolution expose les faits relatifs à l'évolution biologique. L'ensemble de ses précédentes publications évoquait l'évolution en des termes exacts mais ne citait pas les preuves menant aux effets. L'ouvrage est écrit pour combler ce manque.

Il annonce aussi ses intentions d'« écrire un livre pour les plus jeunes afin de les avertir sur les dangers liés aux contes de fées anti-scientifiques ». Il sera publié par Transworld et devrait être terminé à l'automne 2011.

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