Réplicant - Définition

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Introduction

Un réplicant (anglais: replicant, parfois traduit « répliquant ») est un robot androïde possédant des fonctions biologiques identiques à celles des humains. Il apparaît pour la première fois, sous ce nom, dans le film Blade Runner de Ridley Scott sorti en 1982. Le film lui-même est inspiré du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? écrit par Philip K. Dick en 1966. Le terme réplicant est repris dans tous les travaux fondés sur le film, c'est-à-dire dans une série de romans de K.W. Jeter, dans le jeu-vidéo éponyme édité en 1997 et parfois même dans les rééditions du livre de Dick. Les réplicants sont plus proches des clones humains que des robots.

La description des réplicants, évoluant dans le film, est devenue une référence dans le domaine d'étude de l'intelligence artificielle avec un questionnement sur le sens de la condition humaine.

« Androïde: [ãdroid] n. m. Automate humanoïde. Voir « Robot ».
1. Les premiers modèles étaient utilisés pour accomplir certaines tâches dangereuses ou déplaisantes pour les humains.
2. Deuxième génération bio-générée comportant des relais électroniques et des cerveaux positroniques. Utilisés dans l'espace pour l'exploration de sites inhospitaliers.
3. Troisième génération synthogénétique. Voir « réplicant ». »

— « Le Grand Robert », Nouvelle édition internationale (2012).

« Réplicant : [replikã] n. m. Automate androïde créé à partir de cultures de chair et de peau., grâce à des transferts énogénétiques spécifiques. Capable de pensée autogénérée. Facultés parapsychologiques. Destiné à être utilisé pour l'émigration. »

— « Le Grand Robert », Nouvelle édition internationale (2012).

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Le concept

En 2019, à Los Angeles, sur une Terre viciée à cause de guerres radioactives qui ont anéanti la quasi-totalité de la faune et de la flore, les gouvernements terriens encouragent très fortement l'exil vers la planète Mars qui est en cours de colonisation. Pour favoriser les départs, ceux-ci offrent gracieusement un réplicant à toute personne qui part pour Mars.

Entre objet et esclave

Les réplicants sont considérés comme des esclaves modernes, appartenant à une classe inférieure, à la manière de Metropolis de Fritz Lang. Les premières versions créées, c’est-à-dire antérieures à la troisième génération synthogénétique, étaient utilisées dans les travaux pénibles ou dangereux, ou comme objets de plaisirs, ou dans les forces armées ou encore pour explorer des sites inhospitaliers.

Après une révolte sanglante de réplicants dans une colonie martienne, ces derniers sont bannis de la Terre. Toutefois, certains réussissent à la regagner. Des unités spécialisées, appelées Blade Runner, sont là pour faire respecter la loi aux contrevenants androïdes. Ils ont l'autorisation de tuer n'importe quel réplicant en situation irrégulière. On n'appelle pas cela un meurtre mais un « retrait ».

« Les réplicants sont comme n'importe quelle autre machine - ils sont soit un bienfait, soit un risque. S'ils sont un bienfait, ils ne sont pas mon problème. »

— Rick Deckard, Blade Runner

Plusieurs séries de réplicants existent. Les réplicants de la nouvelle série 6 des « Nexus » (X-3-S-M), créés génétiquement par la Tyrell Corporation, sont pratiquement identiques à un être humain adulte, mais avec une force et une agilité supérieure, l'intelligence dépendant quant à elle du modèle. Les usines de production de la firme se trouvent sur Mars.

Au début du film, aucun Blade Runner n'a jamais encore eu à traquer un de ces nouveaux modèles « Nexus 6 ».

« Quelle expérience de vivre dans la peur, n'est-ce pas ? Voilà ce que c'est d'être un esclave. »

— Roy Baty, Blade Runner

Les différences avec les êtres humains

En raison de ses similitudes physiques avec les êtres humains, un réplicant ne peut être détecté que par son manque d'empathie aux questions posées dans le test de Voight-Kampff. Les policiers doivent être prudents pour éviter toute erreur sur la personne.

Pour repérer les réplicants, le Blade Runner se concentre sur les différences qui existent entre eux et les humains. Voici les trois principales :

  • Les réplicants ne sont pas sensibles à la vie animale (à laquelle les humains sont très attachés, d'autant plus que les véritables animaux sont devenus excessivement rares au moment où se passe l'action) et ne ressentent rien lorsqu'un animal est mis à mort ;
  • Les réplicants n'ont aucune forme d'empathie entre eux et envers les autres. Ainsi, ils ne feront rien pour aider l'un des leurs et se résignent souvent quand un Blade Runner les attrape ;
  • Les réplicants ont une moelle osseuse différente de celle des humains, du fait qu'elle a été créée génétiquement, ce qui permet une vérification après un « retrait ».

Autre différence présente dans le film mais qui dépend de la version du montage, les yeux des réplicants brillent lorsqu'ils sont troublés.

Une durée de vie limitée

Les nouveaux réplicants créés intègrent un processus génétique de détérioration cellulaire qui provoque leur mort au bout d'une durée définie à l'avance. Ils « naissent » donc directement avec la corpulence d'un être humain adulte et ne servent que quelques années.

Les objets n'ont aucun droit

La population est partagée sur le statut à donner aux réplicants. Pour certains, les réplicants devraient avoir les mêmes droits que les humains. Pour d'autres, comme les syndicats, il n'est pas acceptable que les réplicants remplacent les employés humains. Pour les médias, les hommes politiques et l'Église, les réplicants ne sont que des objets.

Rick Deckard, principal protagoniste du film, ne partage pas cet avis. Il démissionna des services de la police suite à la sortie des « Nexus 3 », qu'il trouvait « trop doux » et « trop humains » pour être considérés comme des objets.

Différents niveaux de conception

Les capacités intellectuelles et physiques des réplicants sont variables. Elles sont définies au moment de leur création, en fonction des nécessités liées à l'activité qui leur est destinée. Les niveaux de compétence s'échelonnent de « A » à « C », « A » étant le niveau le plus élevé et « B » étant le niveau comparable à la moyenne de celui des humains.

Un niveau physique « A », tel que celui de Roy Batty, permet de supporter, pour une courte durée, des températures allant de -200° à +600°, malgré une biologie similaire à l'Homme. Ils ne doivent pas cependant être considérés comme des « super Hommes » mais comme « le meilleur des Hommes ».

Une identification par numéro de série

Chaque réplicant est désigné par un prénom (et plus rarement un nom) et un numéro de série. Ce dernier offre des informations précieuses sur l'androïde.

Dans le film, Leon est immatriculé sous le numéro « N6MAC41717 », Roy Batty « N6MAA10816 », Pris « N6FAB21416 » et Zhora « N6FAB61216 ».

Par exemple, le code d'identification de Pris, « N6FAB21416 », signifie N6 pour la série « Nexus 6 », F pour son genre, A pour son niveau physique et B pour son niveau d'intelligence. Les chiffres suivants indiquent la date de conception du réplicant, ici 21416 pour 02-14-2016 soit le 14 février 2016.

Des souvenirs artificiels

Les réplicants développent des « obsessions étranges » quand ils « utilisent » leurs réponses émotives programmées. Le manque d'expérience et l'immaturité émotionnelle leur posent de gros problèmes car ils doivent apprendre à réagir comme un être humain malgré leurs quelques années d'espérance de vie.

Pour contrer ce problème, ils peuvent être dotés de souvenirs. Dans le film, Rachael semble être la seule « Nexus 6 » à avoir bénéficié de cette nouvelle technologie, c'est pourquoi Eldon Tyrell la considère comme un prototype expérimental.

Les souvenirs permettent, entre autres, de cacher à un réplicant sa véritable nature en lui offrant la possibilité de se remémorer son enfance. Les souvenirs peuvent être la copie de ceux d'un être humain, apparaissant réels aux yeux du réplicant bien qu'ils ne lui appartiennent pas.

Peuvent-ils ressentir des émotions ?

Les réplicants ont été programmés pour répondre émotionnellement à certaines situations de façon à interagir et paraître tel un humain. Il ne s'agit pas de « vraies émotions » car les réplicants ne les ressentent pas, mais plutôt d'une simulation de ce qu'aurait ressenti un être humain.

Cependant, quelques « Nexus 6 » ont développé de « vraies émotions », telle l'empathie que ressent Roy Batty envers Rick Deckard vers la fin du film, ou encore l'amour qui transparaît dans la relation entre Rick Deckard et Rachael.

Des tatouages

Dans la scène qui se déroule sur les toits du film, on peut apercevoir des traces bleues ressemblant à des tatouages sur le torse de Roy Batty. Il s'agit d'une idée selon laquelle ces « petits ronds » seraient des connecteurs pour équipements spatiaux, une sorte d'interface électronique ou informatique. Cette idée fut abandonnée dans le script final malgré le maquillage visible dans cette scène.

La nourriture et l'alcool

À l'instar des êtres humains, les réplicants ont besoin de se nourrir. Cela pousse certains réplicants en fuite, comme Zhora, à travailler pour se payer de la nourriture.

Une bouteille ressemblant à une bouteille de boisson alcoolisée est visible sur une des photographies de l'appartement de Leon traitée sur l'Esper. Cela indiquerait que les réplicants pourraient supporter et apprécier l'alcool. De plus, dans la version du film, si Rick Deckard est considéré comme un réplicant, il semble très probable qu'il boive.

Reproduction

Étant créés de manière artificielle et malgré leur biologie proche des « Hommes », les réplicants ne semblent pas capables de se reproduire. En effet, cela serait une perte d'argent considérable si chacun pouvait « élever » ses propres réplicants. Ils seraient de plus incapables de s'occuper de leurs enfants à cause de leur durée de vie limitée. Enfin, le fait de n'avoir aucun droit est incompatible avec la parentalité.

N'ayant pas de famille, certains développent une affectivité envers leurs semblables afin de recréer un substitut de famille.

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