René Martial, né en 1873 à Paris et mort en 1955 à Vendôme, était un médecin français. Dans l'entre-deux guerres, il fut un promoteur d'un colbertisme biologique, de nature eugéniste et fut désigné comme un spécialiste officiel de l'immigration, puis fut un des principaux experts en matière de sélection raciale sous le régime de Vichy.
Il apparaît dans certains travaux sur l’histoire de Vichy ou sur l’antisémitisme comme un jalon « essentiel » du racisme scientifique « à la française ». Pour Gérard Noiriel, lui et le courant auquel il appartient avec Georges Montandon, demeurent marginaux, même sous Vichy, dans le monde intellectuel français. Pour Claude Liauzu, l'influence de René Martial fut beaucoup plus importante et partage avec Jean-Marie Le Pen la même définition de l'identité culturelle.
René Martial obtient son diplôme de médecine en 1900. Il se spécialise en santé publique puis est nommé directeur du bureau de l’hygiène de Douai en 1908. Lors de la Première Guerre mondiale, il met en place un bureau de contrôle sanitaire des immigrants espagnols en France avant de devenir directeur des services de santé publique à Fez, au Maroc.
En tant qu’inspecteur des conditions sanitaires, Martial contribue après-guerre à l’amélioration du cadre de vie des nombreuses populations d’étrangers venus travailler en France, surtout dans les mines du Nord. Il enseigne ensuite un cours sur l’immigration à l’Institut Hygiénique à la Faculté de médecine de Paris et publie en 1931 le Traité de l’immigration et de la greffe inter-raciale, et en 1934 La race française, ouvrage couronné par l'Institut de France. Il établit des critères de sélection des immigrants fondés sur les groupes sanguins et ses thèses seront réutilisées lors de l’occupation allemande dans un ouvrage intitulé La Grande Découverte – Les Juifs et le sang B.
Sous le régime de Vichy, René Martial devient professeur d'« anthropologie des races » à la Faculté de médecine de Paris, puis accède en 1942 à la codirection de l’Institut d’anthroposociologie dont le comité de direction, composé de membres de l’Institut Pasteur et de l’Académie de médecine, lui confère l’autorité des élites et des sommets de la médecine.
En 1943 il publie un fascicule du Secrétariat général à la jeunesse de Vichy intitulé Notre race et ses aïeux. Ses ouvrages La Race française et Français qui es-tu ? appartiennent en 1943 aux dix livres de référence conseillés aux candidats au concours des inspecteurs de la Section d’enquête et de contrôle du Commissariat général aux questions juives.