René-Antoine Ferchault de Réaumur - Définition

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Le thermomètre

Réaumur expose dans un mémoire de 1730 l'idée du premier thermomètre comparable à alcool qui immortalisera son nom. L'anglais Robert Hooke avait déjà eu l'idée d'un thermomètre à alcool avec la température de congélation de l'eau comme graduation zéro. Réaumur a calibré son thermomètre de 0 à 80, entre le point de congélation de l'eau et le point d'ébullition de l' « esprit-de-vin » (alcool), qu'il confondait avec le point d'ébullition de l'eau. Remarquons que le point d'ébullition de l'éthanol est très précisément de 78,4 °C (en degrés Celsius) et qu'un thermomètre à alcool ne permet donc pas de mesurer la température d'ébullition de l'eau. (Voir aussi: échelle Réaumur).

Les ancres

Réaumur présente en juillet 1723 à l'Académie Fabrique des ancres, avec des notes et des additions de Duhamel. Cet ouvrage est publié en 1761 dans les Descriptions des Arts et Métiers, faites ou approuvées par messieurs de l'Académie Royale des Sciences.

Son cabinet de curiosités

Réaumur constitue un très riche cabinet de curiosités où il tente, non seulement d'obtenir un exemplaire de chacune des espèces, mais surtout d'avoir des informations sur son habitat et ses mœurs. Pour Réaumur, le cabinet n'est pas un lieu simplement voué à l'entassement des collections mais doit être avant tout un outil scientifique à part entière. Son cabinet est l'un des plus riches d'Europe, seulement surpassé, sans doute, par celui de Sir Hans Sloane.

Ses collections ornithologiques sont plus réduites que ses collections de coquillages, probablement à cause des difficultés de préservation des peaux d'oiseaux, notamment des attaques des insectes. Mais elle constitue la plus riche d'Europe. Ses collections d'oiseaux sont connues grâce à l'œuvre de Mathurin Jacques Brisson (1723-1806), conservateur du cabinet de Réaumur. Il fait paraître en 1760 Ornithologie (6 volumes), l'un des plus vastes catalogues ornithologiques jamais écrit. Il accède, outre la collection de Réaumur, à des collections privées parisiennes. L’Ornithologie de Brisson demeurera une référence durant plus d'un siècle.

À la mort de Réaumur, Buffon réussit à obtenir ses collections et à les intégrer dans le Cabinet du roi, dépendant du Jardin du roi, bien que Réaumur les ait léguées à l'Académie.

L'étude des insectes et autres invertébrés

Dès le début de ses recherches, il se passionne pour les invertébrés et notamment les insectes. En 1710, il écrit un mémoire intitulé Examen de la soie des Araignées dans lequel il étudie une proposition de François Xavier Bon de Saint Hilaire (1678-1761), président de la Cour des comptes de Montpellier, et qui s'intéresse à la possibilité d'utiliser la soie d'araignée à la place de celle produite par le ver à soie. Réaumur montre que la soie d'araignée est plus onéreuse à produire tout en étant moins belle.

Ouvrages

  • L'Art de convertir le fer forgé en acier et l'art d'adoucir le fer fondu, ou de faire des ouvrages de fer fondu aussi finis que le fer forgé (1722), "L'Art de convertir le fer forgé en acier"
Contrairement à ce que l'on dit souvent, Réaumur n'a pas démontré que l’acier contenait du carbone. Mais il a donné tous les outils de pensée nécessaires pour conduire à cette découverte, faite par Vandermonde, Berthollet et Monge en 1786. Précisément, il place l'acier entre fer et fonte, alors que ce métal était considéré jusque là comme du fer "épuré"; il démontre que l'acier se composait de divers constituants, qu'il pensait être du sel et du soufre. Enfin, il place la réversibilité de cet état métallique, entre fer et fonte. Les deux ouvrages qu'il rédige à ce propos vont profondément influencer les recherches en métallurgie et en chimie. Ils ont été considéré à l'époque, comme fondateur de la sidérurgie scientifique.
  • Fabrique des ancres (1723) Extraits en ligne
  • Mémoires pour servir à l'histoire des insectes (1734-1742). Tome I : Chenilles et Papillons ; Tome II : Suite et histoire des Insectes ennemis des Chenilles ; Tome III : Histoire des Vers mineurs des feuilles, des Teignes, des fausses Teignes, des Pucerons, des ennemis des Pucerons, des faux Pucerons et l'histoire des Galles des plantes et de leurs insectes ; Tome IV : Histoire des Gallinsectes, des Progallinsectes et des Mouches à deux ailes ; Tome V : Suite et histoire de plusieurs Mouches à quatre ailes, savoir des Mouches à Scies, des Cigales et des Abeilles ; Tome VI : Suite avec supplément des Mouches à deux ailes ; Tome VII : Histoire des fourmis, Histoire des scarabées Texte en ligne
  • Moyens d'empecher l'evaporation des liqueurs spiritueuses, dans lesquelles on veut conserver des productions de la Nature de differens genres (1746)
  • Art de faire éclore et d'élever en toute saison des Oiseaux Domestiques de toutes espèces, soit par le moyen de la chaleur du fumier, soit par le moyen de celle du feu ordinaire (2 volumes, 1749 ; 1751)
C'est le premier traité d'aviculture. Il se compose de 10 mémoires décrivant les différentes étapes de cette technique. Présentée à l'Académie des sciences en 1747, cette méthode d'incubation artificielle, inspirée des techniques antiques égyptiennes, permit une amélioration considérable de l'élevage avicole en France, et fut utilisée fidèlement pendant plus de deux siècles.
  • Pratique de l'art de faire éclore et d'élever en toute saison des oiseaux domestiques de toutes espèces, soit par le moyen de la chaleur du fumier, soit par le moyen de celle du feu ordinaire (1751)
C'est une sorte d'abrégé, que Réaumur destine plus aux « habitans de la campagne » qui désirent mettre en œuvre ses découvertes qu'au public de « physiciens » et scientifiques qui étaient les destinataires de la première version.
  • Lettres a un Ameriquain sur l'histoire naturelle, generale et particuliere de monsieur de Buffon. Suite des Lettres a un Ameriquain, sur l'histoire naturelle de M. de Buffon ; et sur le Traite des animaux de M. l'abbe de Condillac (4 volumes, 1751-1756)
Prétendument imprimées à Hambourg (à cause de la rivalité opposant Réaumur et Buffon ?), les Lettres - et particulièrement leurs pages de titre - sont pourvues d'une typographie imitant les impressions allemandes. « Pour Reaumur, qui se cache derrière l'abbé de Lignac, le fait de percevoir la puissance divine à travers la complexité et la perfection de ses œuvres interdit d'en faire une synthèse. Bien plus, il est sacrilège de vouloir interpréter les observations humaines, car l'homme n'est pas forcément au centre du monde tel que l'a pensé Dieu. Partant de là, il ne pouvait que s'opposer à Buffon qui se propose de placer l'homme au centre de son Histoire naturelle. » (Pascale Heurtel, Tous les savoirs du Monde).
  • Art de l'Epinglier. Avec des additions de M. Duhamel du Monceau, & des remarques extraites des Mémoires de M. Perronet, inspecteur général des Ponts & Chaussées (1761)
  • Lettres inédites de Réaumur (1886)
  • Morceaux Choisis, Gallimard, 1939.
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