Un récif corallien est une structure bioconstruite dont les coraux sont essentiellement à l'origine. La plus grande de ces formations est la Grande barrière de corail, au large des côtes australiennes. Elle s'étend sur quelque 2 000 km, la seconde est la barrière de corail de Nouvelle-Calédonie (France).
Un récif corallien résulte de la construction d'un substrat minéral durable (carbonate de calcium) secrété par des êtres vivants, principalement des coraux. Il existe de très nombreuses espèces de coraux qui forment des écosystèmes marins complexes et parmi les plus riches en biodiversité, généralement à faible profondeur. Les massifs coralliens, notamment en région tropicale procurent des niches écologiques à de nombreux animaux qui y trouvent nourriture, refuge, protection et abri. De très nombreuses espèces de poissons en sont dépendantes.
Les récifs coralliens diffèrent des côtes d'accumulation en ce qu'ils sont d'origine biologique. Ces récifs sont aussi une partie des puits de carbone océaniques, menacés par la dégradation des récifs. 50 % environ des récifs coralliens étaient en mauvaise santé à la fin du XXe siècle.
Certaines îles volcaniques se forment à partir de points chauds présents juste sous la croûte terrestre. Ces points chauds sont à l'origine de remontées de magma qui forment des volcans en surface. Un point chaud est relativement stationnaire par rapport à la plaque tectonique en mouvement au-dessus de lui. Ainsi une chaîne d'îles émerge lorsque la plaque bouge. Sur de longues périodes, ce type d'île est érodé et s'enfonce dans la croute océanique, jusqu'à être submergé.
Ce type d'île offre au corail un support pour pouvoir croitre en recevant un apport nécessaire en lumière. C'est également le cas des littoraux continentaux tropicaux, comme en Australie où s'est formée la Grande barrière de corail.
Les trois plus grands récifs coralliens du monde sont situés en Australie, au Belize et en Floride (parc national de Dry Tortugas). Bien que certaines espèces de coraux existent en eaux froides, dans les régions tempérées, ou en profondeur, l'immense majorité des récifs se répartit dans la zone de lumière des 20 premiers mètres des eaux tropicales, notamment dans l'Ouest de l'Océanie (Indonésie, Australie, Nouvelle-Calédonie...), au large du Mexique (Riviera Maya) et aux Antilles.
La France a une responsabilité particulière puisque les récifs tropicaux y abriteraient environ 95% de sa biodiversité littorale nationale. On estime qu'un kilomètre carré de récif tropical contient en moyenne plus d'espèces qu'on n'en trouve sur tout le littoral européen.
Trois types de récifs coralliens sont distingués dans le cas des îles volcaniques tropicales, mais ils découlent tous des mêmes phénomènes de croissance.
Le récif frangeant pousse sur les bords du littoral et forme avec le temps un court platier de faible profondeur composé de corail mort, de sable et d'alluvions, entre la côte et la zone active de croissance du corail. Ce platier ne présente plus de conditions favorables à la croissance du corail, en raison notamment du faible courant et des températures élevées. Le corail se développe principalement sur les bords du lagon, où les conditions sont favorable à sa pousse : température, degrés de salinité, oxygénation et apports en nutriments.
Le récif barrière se trouve à une certaine distance du littoral (des distances de 800 mètres à 1 kilomètre sont communes), laissant un espace dégagé formant le lagon. Il s'agit à l'origine d'un récif frangeant éloigné du littoral par l'enfoncement de l'île par un effet de subsidence et le creusement du lagon par les courants, alors que la pousse des coraux se poursuit sur le récif. Il peut être discontinu, en fonction de l'âge de l'île, et certaines zones étant plus favorables à la croissance du corail (côte sous le vent, salinité, etc). Avec le temps, il forme une couronne récifale enserrant l'île.
La partie du récif barrière côté lagon accumule des dépôts de sable. Ces bancs de sables sont parsemés de "patates" de corail et descendent en pente douce vers le lagon. Le courant en creuse d'avantage le bord. Le sable peut s'accumuler, en particulier sur les bords des passes, jusqu'à former des îlots de sable émergés, offrant un support à la végétation : ce sont les motu.
Le platier est émergé et battu par les vagues, qui forment un courant puissant qui creuse le bord immédiat du platier côté lagon, formant une tranchée. La partie exposée aux vagues de l'océan descend en pente douce. Elle est creusée de rigoles perpendiculaires au récif, formées par le reflux. Cette partie du récif est la plus favorable à la croissance du corail malgré l'érosion causée par les vagues, grâce à l'oxygénation des eaux et l'apport de nutriments et de lumière.
Le récif barrière laisse passer une partie de l'eau provenant des vagues, alimentant le lagon. Il présente également des failles appelées hoa qui sont la principale source d'alimentation du lagon en eaux océaniques. De larges passages généralement navigables, les passes récifales, assurent également une importante communication entre les eaux du lagon et l'océan, et sont sources d'importants courants. Ces passes se forment souvent en face de l'embouchure d'une importante rivière, la salinité plus faible des eaux limitant la croissance des coraux.
Les atolls se forment lorsque l'île volcanique est totalement immergée, ne laissant émerger que la couronne récifale. Il existe deux types d'atoll :