En physique, la puissance est la quantité d'énergie par unité de temps fournie par un système à un autre. La puissance correspond donc à un débit d'énergie : deux systèmes de puissance différente pourront fournir le même travail (la même énergie), mais le système le plus puissant sera le plus rapide.
Dans certains cas, il faut une grande puissance au démarrage (grande énergie sur une courte durée), donc seuls les systèmes puissants peuvent faire fonctionner le dispositif. C'est notamment le cas lorsqu'il faut vaincre un frottement sec ou bien lorsqu'il y a un effet de seuil (comme par exemple la vitesse minimale de décollage d'un avion ou d'une fusée). Une rame de métro nécessite une puissance d'environ 1 mégawatt pour se lancer, et 10 à 15 fois moins pour maintenir sa vitesse de croisière.
La puissance est toujours égale au produit d'une grandeur d'effort (force, couple, pression, tension, etc.) par une grandeur de flux (vitesse, vitesse angulaire, débit, intensité du courant, etc.)
L'unité de puissance du SI est le watt, noté W, qui correspond à un joule fourni par seconde.
On utilise encore le cheval-vapeur dans le cas des moteurs thermiques : 1 ch = 736 W environ.
Toujours dans le domaine automobile, la puissance fiscale, est un paramètre arbitraire défini par l'administration. En France, depuis juillet 1998, la puissance fiscale dépend de la valeur normalisée d'émission de dioxyde de carbone (CO) en g/km et de la puissance maximale du moteur en kW. Si on note C la quantité de CO rejetée (en g/km) et P la puissance du moteur (en kW), alors :
La puissance moyenne Pm est l'énergie E délivrée par un phénomène divisée par la durée de ce phénomène :
La puissance instantanée est la dérivée de l'énergie fournie par rapport au temps :
on a :
Par abus de langage, on attribue la puissance à l'objet qui la transforme :
Dans ce cas il s'agit soit :
Si la tension et le courant varient, la puissance instantanée consommée par un dipôle est égale au produit des valeurs instantanées du courant qui le traverse et de la tension à ses bornes.
avec P en watts, u en volts et i en ampères.
En régime de tension et de courant continu,
U et I étant les valeurs constantes de la tension aux bornes du dipôle et de l'intensité du courant à travers le dipôle.
Remarques
Si R est la résistance du dipôle, alors on a :
Cela conduit à l'expression de la puissance instantanée :
La puissance moyenne s'écrit alors :
On introduit généralement les valeurs efficaces du courant ou de la tension afin de mettre la puissance moyenne sous la forme :
D'un point de vue électrique, on peut modéliser un dipôle actif linéaire (électromoteur) par un M.E.T. (Modèle équivalent de Thévenin). Remarque : ce modèle est très sommaire et ne rend compte que des puissances électriques mises en jeu.
La puissance absorbée par le dipôle est fournie par l'alimentation électrique :
Cette puissance est transformée en puissance électromagnétique et en pertes par effet Joule :
Dans ce cas la puissance utile est la puissance électromagnétique :
La puissance absorbée par le dipôle est fournie par l'extérieur sous forme de puissance électromagnétique :
Cette puissance est transformée en puissance électrique et en pertes par effet Joule et dans ce cas la puissance utile est la puissance électrique :
On a toujours
En régime sinusoïdal, le courant et la tension ont pour expression :
avec U et I: valeurs efficaces de la tension et du courant., et φ est le déphasage de la tension par rapport au courant.
Le produit de ces deux grandeurs a pour expression :
Le premier terme de la somme est appelé puissance active, le deuxième terme de la somme puissance fluctuante. Cette somme correspond à une puissance sinusoïdale de fréquence double de celle du courant et de la tension et dont la position moyenne est égale à la puissance active.
La valeur de
La puissance moyenne consommée en régime sinusoïdal porte le nom de puissance active. Cette dénomination provient de la méthode de Boucherot (voir ci-dessous)
Elle a pour expression :
(U et I sont des valeurs efficaces)
C'est une puissance sinusoïdale de fréquence double de celle du courant et de la tension. C'est elle qui impose une distribution en triphasé des fortes puissances.
Le théorème de Boucherot permet, en régime sinusoïdal de tension et de courant, de calculer la puissance totale consommée par une installation électrique comportant plusieurs dipôles de facteur de puissance divers, ainsi que le courant total appelé dans cette installation. Cette méthode permet de faire des calculs selon un formalisme de type vectoriel sans utiliser la représentation de Fresnel plus lourde lorsque l'on est en présence de nombreux dipôles.
Pour appliquer cette méthode, il est nécessaire de créer deux intermédiaires de calcul qui n'ont pas véritablement de sens physique :
Les unités sont différentes des watts alors qu'elles sont homogènes à une puissance afin de respecter le principe physique qui autorise d'additionner des grandeurs de mêmes unités. En effet additionner des puissances actives avec des puissances réactives ou apparentes n'a aucun sens physique.
Les trois puissances sont liées par la relation :
Soit un dipôle dont l'impédance complexe s'écrit :. On a :
De plus on a par définition :
La puissance complexe est un outil mathématique de traitement des puissances électriques à l'aide de la transformation complexe.
Ce cas est très important : La distribution de l'électricité se fait en régime sinusoïdal de tension (si l'on fait abstraction de la pollution du réseau), mais une grande quantité des récepteurs utilisés par les particuliers ou les industriels appellent des courants non-sinusoïdaux du fait des convertisseurs de l'électronique de puissance qui sont utilisés pour les alimenter. En particulier, la majorité des appareils électroniques grand-public sont alimentés à travers un montage redresseur qui absorbe un courant alternatif en forme de pics.
Dans l'expression générale de la puissance :
on substitue la décomposition en séries de Fourier de chacune des grandeurs :
Seul les produits de termes de même fréquence ont une valeur moyenne non nulle. La puissance active est donc :
Seul le premier harmonique (le fondamental) transporte la puissance active.