Classiquement, on distinguait :
Différentes nouvelles spécialités se sont peu à peu dégagées, dans la mesure où une spécificité émergeait de leur pratique :
La question des classifications des maladies mentales est au moins aussi ancienne que la discipline. Depuis Esquirol jusqu'à aujourd'hui on n'a de cesse de classifier les maladies mentales sous des angles différents, complémentaires ou contradictoires jusqu'aux louables tentatives de proposer une classification "unifiée", cohérente, scientifique (DSM) et internationales (CIM). En fait, cette belle unanimité n'est pas pour demain et le projet d'unifier, malgré les forces en présence, les lobbys pharmaceutiques, l'OMS, l'Association américaine de psychiatrie (APA), reste encore largement contesté surtout en France et parmi les psychiatres et psychologues cliniciens soucieux d'une psychopathologie rigoureuse et non-réductrice.
La question de la norme a été amplement discutée sans qu'on ne soit arrivé à un minimum de consensus. C'est peut-être encore Georges Canguilhem qui en a donné les meilleures définitions même si elles sont datées. Cet auteur est médecin et il a aussi envisagé la question de la définition des maladies. En matière de troubles psychiques, la notion de maladie n'est pas univoque. Est-ce qu'un TOC, un TDA, une psychose et une anorexie ou des addictions sont bien des maladies ? Dans un autre écrit ancien, Georges Lanteri Laura revient sur ces questions et constate qu'il existe plusieurs modèles médicaux et que la sémiologie psychiatrique peine toujours à trouver son référent. La situation n'a guère évolué et on pourrait même craindre qu'elle ait empiré avec les confusions de niveaux, la maladie, les traitements, les droits à être différent sans subir de ségrégation, à être guéris, le devoir de soigner, de se soigner
Les deux grandes classifications des maladies mentales sont donc :
La méthode utilisée pour définir les maladies mentales se veut neutre et apolitique que ce soit vis-à-vis des grands courants ou des régimes politiques, normes morales, etc. La méthode pour définir une maladie mentale est l'expérience clinique : différents psychiatres réunis pour la création du DSM analysent statistiquement les symptômes communs à des situations cliniques qu'ils reconnaissent proches. Ces classifications sont sujettes à révision régulièrement, comme l'indique le "Tr" (texte révisé) de DSM-IV TR.
Il existe également des classifications utilisées uniquement dans un pays déterminé, comme la Classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent.
Le DSM et la CIM font l'objet de controverses sur ce qui est vu comme leur parti pris d'objectivation de la maladie mentale. Elles excluent aussi toute démarche psychanalytique, reposant exclusivement sur un comptabilité de signes, de symptômes en quelque sorte "naturalisés" dans une démarche catégorielle. Elles s'écartent ainsi de la psychopathologie qui tomberait en désuétude. On leur reproche aussi de n'être utile qu'aux recherches scientifiques "hasardisées" à grande échelle, donc loin des préoccupations de la clinique et de s'être rangées au services des pharmacothérapies. Il faut souligner que les classifications sont faites pour ceux qui les lisent et qu'elles restent le meilleur moyen pour les psychiatres d'approfondir leurs connaissances sur des médicaments utiles qu'ils utilisent tous les jours. D'ailleurs, les psychologues qui n'ont pas accès à la prescription médicale préfèrent souvent les descriptions dimensionnelles de la vie psychique aux classifications catégorielles que sont la CIM et le DSM.
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