Psychanalyse - Définition

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La psychanalyse, l'institution, et l'État

De récents débats ont eu lieu dans divers pays, parmi eux la France et le Royaume-Uni, à propos d'une éventuel contrôle de l'État sur la formation des psychanalystes, dont la discipline serait considérée comme d'autres formes de psychothérapies. La communauté psychanalytique a réagi très violemment face à ces propositions, en avançant d'une part la spécificité de la psychanalyse, d'autre part la nécessaire indépendance de cette discipline qui, selon elle, a fait ses preuves.

Ainsi, des États généraux de la psychanalyse du 8 au 11 juillet 2000, tenus à la Sorbonne, à Paris, qui rassemblaient des participants de 34 pays, ont abouti à une « Déclaration sur la spécificité de la psychanalyse », affirmant d'abord « l'autonomie de leur discipline par rapport à toutes les formes de psychothérapie qui se pratiquent aujourd'hui », ensuite « leur indépendance par rapport aux pouvoirs publics et à une réglementation par l'État, quelle qu'elle soit, fût-ce par le biais des psychothérapies dites relationnelles ».

D'autre part, ces États généraux ont prôné la création d'un Institut des Hautes Études en Psychanalyse, structure qui serait mi-privée mi-publique. À cette occasion, les psychanalystes notaient alors que si, « depuis une trentaine d'années, la psychanalyse ait pris rang à l'université, elle n'a pas acquis la place qui lui revenait véritablement (...) Les hautes institutions, telles que le Collège de France ou l'École des hautes études en sciences sociales, n'ont, pour leur part, pas encore reconnu la psychanalyse comme une discipline devant figurer en tant que telle dans leurs programmes. Seul le Collège international de philosophie, créé en 1983, a pu le faire, progressivement, en lui consacrant l'une de ses intersections ».

Les psychanalystes réunis à cette occasion insistaient pour affirmer le caractère double de la psychanalyse, à la fois dirigé vers le sujet individuel et sa cure, et vers l'ensemble du champ des sciences sociales, en particulier l'analyse de la langue, mais aussi l'histoire des religions, la sociologie, le droit, les sciences politiques, la philosophie, la philologie et la linguistique, l'esthétique et l'histoire de l'art.

De nouveaux États généraux ont eu lieu à Rio de Janeiro en 2003.

Psychanalyse et éthique

La psychanalyse et la philosophie ont toujours entretenu un lien ambigu. Déjà Freud proclamait sa méfiance envers les conceptions et les systèmes philosophiques qui constituaient selon lui un vaine tentative, il reprenait en l'adaptant une citation de Heinrich Heine : « Les philosophes sont comme cet homme qui se promène de nuit, muni de son bonnet et d'une bougie, tentant de boucher les trous de l'univers. »

Au niveau éthique c'est Heinrich Racker qui a peut-être le mieux condensé ce qu'était l'éthique de la psychanalyse: « La psychanalyse partage, en tant que science, l'éthique de la science en général selon laquelle la valeur - "le bien" qui la régit - est la découverte de la vérité, son affirmation et sa défense. » Son commentateur Leon Grinberg ajoute : « Le psychanalyse doit rendre conscient autant "le bien" refoulé que "le mal" refoulé ». Racker se demande encore pourquoi on réprime « le bien » et il ajoute : « Nous savons que le sentiment de culpabilité crée le besoin de punition. Mais nous savons moins que le contraire se produit également: que le besoin de punition crée entretient ou intensifie le sentiment de culpabilité. En sommes nous nous ressentons comme étant mauvais, et notre besoin de punition fait éloigner de notre conscience l'idée que nous sommes bons également. » Plus loin il ajoute :

« il existe une loi de la nature qui pousse l'homme aussi bien à s'aimer lui-même et à s'unir (s'intégrer) à lui-même (Éros agissant en faveur du Moi) qu'à aimer son prochain et à s'unir avec lui (Éros agissant en faveur des objets, le poussant à s'identifier à eux). Et cette loi le pousse, enfin, à lutter avec cette force (Éros) contre Thanatos... Éros, notamment indique en tant que voie et fin :
sur le plan pulsionnel, l'union sexuelle;
sur le plan des sentiments, l'amour;
sur le plan mental, la connaissance, qui est également l'union entre le sujet et les objets;
et sur le plan spirituel, volitif, éthique ou quelle que soit l'appellation qu'on veuille donner au plan spécifiquement humain, l'union entre la connaissance des lois de la nature et ce que l'homme fait, cette connaissance devant se transformer en loi de notre volonté et notre action. »
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