Au cours du XXe siècle, la psychanalyse imprègne peu à peu les différents domaines des sciences humaines, de la médecine, de la pédagogie, etc.
À l'origine de la cure, une personne souffrant psychiquement demande de l'aide à un psychanalyste. Une fois la cure engagée, l'analysant se soumet à la règle fondamentale d'association. Le travail de l'analyste est d'écouter,interpréter le contenu latent (sens inconscient) à partir du contenu manifeste c'est-à-dire ce que dit le patient.
La cure psychanalytique classique comporte un cadre : un divan, un analyste (que le patient ne voit pas) ainsi que des règles fondamentales comme l'association libre (le patient est invité à dire tout ce qui lui passe par la tête), la régularité et le payement du prix des séances, etc.
Grâce au travail associatif du patient et au travail interprétatif du psychanalyste, l'analysant peut revisiter son histoire, y donner un sens nouveau et actualisé, se débarrasser de schèmes répétitifs; on peut dire qu'il devient en quelque sorte sujet de son histoire. Ceci se fait à travers le moteur de la cure psychanalytique qui est le transfert, réédition d'affects liés à ses relations infantiles et projetés sur l'analyste. Ce transfert est également à analyser et à interpréter. Pour sa part, l'analyste élaborera son contre-transfert, c'est-à-dire sa propre réaction au transfert du patient sur lui.
La psychanalyse classique a elle-même évolué, du temps de Freud et par la suite. Au début de ces cures, Freud était assis en face du patient, puis il s'est assis de manière à ne plus être vu par le patient, afin d'éviter que des attitudes inconscientes de l'analyste puissent influencer le patient.
Freud considéra, en un premier temps, le transfert comme un obstacle à la cure, avant de se mettre à l'étudier et à l'utiliser. De même, le contre-transfert lui parut d'abord négatif, mais il est à présent utilisé par les psychanalystes comme un moyen de comprendre le transfert du patient et d'avoir accès à ses propres réactions inconscientes. Ainsi d'une cure à l'autre, le psychanalyste n'est jamais « identique à lui-même », il évolue par la progressive découverte de son propre inconscient et de la compréhension plus profonde des phénomènes de transfert et de leurs évolutions. Ceci explique la grande difficulté de comparer des cures entre elles, soit menées par des psychanalystes différents soit pour un même psychanalyste d'une période à l'autre. La dimension singulière de l'expérience d'une cure analytique rend pour le moment une approche scientifique classique très réductrice, sauf à considérer de très grands nombres de cure, mais les résultats en seraient de faible apport théorique (les appréciations étant très largement subjectives).
Au cours de la cure psychanalytique, le patient prend conscience de nombreux fantasmes, notamment au travers de l'analyse et de l'interprétation du transfert.
Le transfert est ensuite résolu et la phase intense de l'analyse se termine. Toutefois, une fois ce processus de compréhension de sa psyché enclenché par le patient, l'analyse ne cesse jamais vraiment : elle entre dans les processus habituels de réflexion de la personne affrontée à des difficultés intérieures ou extérieures.
La psychanalyse appliquée aux institutions et à la psychothérapie, est une façon de travailler, s'orientant de la clinique analytique. La pratique à plusieurs en est un exemple. Elle consiste à ce que l'intervenant évite de se mettre dans une position de dualité avec l'« usagé ». Faire appel à un tiers (collègue, objet ou signifiant particulier), permet de ne pas se retrouver coincé, notamment avec une personne de structure psychotique
Le psychodrame de Moreno amena les psychanalystes à remanier ce procédé afin de créer le psychodrame analytique.
Il faut distinguer le psychodrame analytique de groupe et le psychodrame analytique en groupe ou un patient se retrouve dans un groupe de deux ou trois co-thérapeutes.
Le psychodrame analytique de groupe se fonde sur les mêmes principes que le psychodrame individuel. Il y a « couple thérapeutique », c'est-à-dire un thérapeute homme et un thérapeute femme, et les patients eux-mêmes se font co-thérapeutes. Il y a, éventuellement, un observateur, spectateur hors des enjeux de la scène. Les phénomènes de groupe sont alors particulièrement pertinents (par opposition au psychodrame analytique individuel, dans lequel les phénomènes de groupe sont finalement restreints aux co-thérapeutes).
Le rôle des patients définit des indications spécifiques, celles de patients capables d'écouter les autres, d'être sensibles à d'autres problématiques, pouvant participer à des scènes qu'ils n'ont pas construites. Le psychodrame de groupe sera souvent à visée de formation.
« L’inconscient produit partout et toujours des effets contre lesquels les humains ne cessent de se défendre, ou qu’ils interprètent faussement, ou encore qu’ils cherchent à manipuler par des voies obscures pour un profit supposé. »
— Didier Anzieu, Le Groupe et l’inconscient
Comme dans la cure, « la tâche du sujet est d’exprimer tout ce qu’il pense, imagine, ressent dans la situation, c’est-à-dire de “symboliser” les effets que celle-ci exerce sur lui. La tâche du psychanalyste est de comprendre comme transfert, ou comme résistance au transfert, tout ce que le sujet cherche à signifier dans cette situation. » (p. 9)
Par ailleurs, « une fois énoncées les règles dont le psychanalyste se fait le garant, celui-ci a non pas à veiller en censeur à leur application par le ou les sujets, mais à chercher à comprendre et à interpréter les manquements à ces règles, ou les difficultés de leur mise en pratique. » (p. 11)
Les inconscients des différents membres du groupe sont en interaction : « à tout effet inconscient tendant à se manifester dans un champ quelconque correspond une résistance s’opposant à cette manifestation ». (p. 15) Par exemple, toute tentative d’organisation, autre que les règles minimales prévues par le cadre, a un caractère défensif. Chaque défense est le contre investissement d’une pulsion.
Les deux règles fondamentales de non–omission et d’abstinence sont valables pour le groupe. (p. 16) Les participants énoncent en séance les échanges qu’ils ont eu à propos du groupe en dehors des réunions. De son côté, l’animateur interprétant garantit le respect des consignes et permet « au transfert de se développer sur lui et sur le groupe ». Il communique « à tous ce qu’il a compris. » (p. 17)
La liberté de parole place chaque participant face à ses désirs refoulés et à l’angoisse de « transgresser l’interdit en les formulant ». (p. 16)
« Personne n’est propriétaire d’aucune place et le moniteur donne lui-même l’exemple en changeant occasionnellement de place d’une séance à l’autre ». (p. 18) « D’un côté les participants engagés dans un processus inconscient de transfert, arrivent à l’élaborer par un travail de symbolisation. De l’autre côté, les moniteurs se dégagent de leur contre-transfert inconscient par un travail d’inter-analyse, et ils saisissent et communiquent le sens du transfert par un travail d’interprétation. » (p. 20)
L’interprétation n’est possible qu’au moment où les échanges du groupe laissent entendre que ses membres sont en train d’accéder à cette symbolisation.
Freud donne ce nom à un scénario imaginé à l’état de veille, soulignant ainsi l’analogie d’une telle rêverie avec le rêve. Les rêves diurnes sont, comme le rêve nocturne, des accomplissements de désir. Leurs mécanismes de formation sont identiques, avec une élaboration secondaire plus marquée.
Julian de Ajuriaguerra et Michel Sapir ont chacun édifié une technique de relaxation psychanalytique qui sont utilisées, soit comme traitement proprement dit, soit comme préparation à une cure classique.