Prytanée national militaire - Définition

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Introduction

Prytanée national militaire
La Flèche, Collège jésuite (portail).JPG
Localisation
Localisation La Flèche, France
Informations
Fondation 1604
par HENRI IV
Type Lycée public
Lycée de la Défense
Particularités Lycée de la défense
Niveau Lycée. enseignement secondaire et CPGE( classe préparatoire au grandes écoles)

Le Prytanée national militaire est aujourd’hui l’un des six lycées de la Défense français (anciennement appelés « lycées militaires » avant 2006) relevant du ministère de la Défense. Cette école est située à La Flèche dans le département de la Sarthe dans la région des Pays de la Loire, aux confins du Maine, de l’Anjou et de la Touraine.

À l'origine institution fondée en 1604 par le roi Henri IV et confiée aux jésuites dans le but d’« instruire la jeunesse et la rendre amoureuse des sciences, de l’honneur et de la vertu, pour être capable de servir au public », elle est devenue au fil du temps le Prytanée voulu par Napoléon en 1800 et installé à La Flèche en 1808, et ensuite le Prytanée national militaire.

Historique

La porte d’honneur du Prytanée.

C’est en 1603, à la demande de Guillaume Fouquet de la Varenne, que le roi Henri IV cède son "Château-neuf" de La Flèche, une importante maison de famille construite en 1540 par sa grand-mère, la duchesse d’Alençon, pour qu'il devienne un collège pour l’instruction et l’éducation de jeunes gens sans fortune : le collège Henri IV est né, plus tard connu sous le nom de « collège royal Henri-le-Grand ».

Le collège royal Henri-le-Grand (1604-1762)

Plan du Prytanée au XVIIIe siècle.

En 1604, le roi confie la création de l’établissement aux Jésuites (dont il vient d'autoriser le retour en France), connus pour la qualité de leur enseignement, avec pour mission d’« instruire la jeunesse et la rendre amoureuse des sciences, de l’honneur et de la vertu, pour être capable de servir au public ». Ces derniers arrivent à La Flèche le 2 janvier 1604, et commencent à enseigner la grammaire, la rhétorique, le latin, le grec, l’hébreu, la philosophie, les mathématiques et la théologie, faisant rapidement de l’établissement l’un des plus importants collèges du Royaume. Ce qui fera écrire au philosophe Descartes, l’un des premiers et illustres pensionnaires de l’institution entre 1607 et 1615 : « J’étais dans l’une des plus célèbres écoles de l’Europe ».

Cette véritable faculté fait de La Flèche un centre intellectuel cosmopolite de premier ordre, où affluent jusqu’à 1 500 élèves venus des provinces de France et même de pays étrangers, sous la direction de cent-vingt Jésuites.

L'École de cadets (1764-1776)

En 1762, les Jésuites sont expulsés et l’enseignement est alors assuré par des abbés. Le 7 avril 1764, dans le contexte de la guerre de Sept Ans, le duc de Choiseul, ministre de la Guerre sous Louis XV, transforme le collège en une École de Cadets préparatoire à l’École royale militaire du Champ de Mars, fondée à Paris en 1751, et réservée aux enfant de gentilshommes, mais aussi aux fils des officiers tués ou blessés à la guerre et des chevaliers de l’Ordre de Saint-Louis.

Le collège royal et académique (1776-1793)

En 1776, le comte de Saint-Germain tente de faire fermer l’établissement, mais Louis XVI le rétablit sous le nom de "Collège royal et académique" et en donne la direction aux prêtres de la doctrine chrétienne. C’est à cette époque que Henri Gratien Bertrand, futur compagnon de Napoléon Bonaparte à Sainte-Hélène, et les frères Claude et Ignace Chappe, futurs inventeurs du Sémaphore, y font leur études.

L’arrivée de la période révolutionnaire fait courir au collège de La Flèche des risques sérieux. Laissé à l’abandon, pillé par les troupes de passage de l’armée de l'Ouest, le collège est fermé en 1793 pour servir d’atelier de cordonnerie pour les armées de la République.

Le Prytanée militaire (1808-1982)

Réglement et organisation

« Cet établissement sert d'école préparatoire pour les Écoles de Saint-Cyr et de Saint-Germain (cavalerie).

Les élèves sont reçus au Prytanée national militaire depuis l'âge de huit ans jusqu'à douze. Les parents doivent les destiner au service militaire. On leur enseigne les langues anciennes, la rhétorique, les mathématiques, l'histoire, la géographie, l'allemand, l'anglais et le dessin. Ils reçoivent aussi des leçons de danse et d'escrime. On leur apprend aussi les manœuvres d'infanterie et celles du canon de campagne.

Pour être admis, les enfants doivent savoir lire et écrire, avoir une notion des déclinaisons, des conjugaisons et des quatre règles de l'arithmétique. Ils restent au Prytanée jusqu'à dix-huit ans. Les demandes d'admission sont adressées au ministre de la guerre. Les parents y joignent :
1° l'acte de naissance de l'enfant;
2° un certificat de médecin, attestant qu'il n'a ni infirmité ni vices de conformation, qu'il jouit d'une bonne santé, qu'il a eu la petite vérole ou qu'il a été vacciné;
3° un certificat délivré par le chef d'une école secondaire ou un professeur attaché à un lycée, constatant que le candidat a l'instruction détaillée ci-dessus.

Les parents qui demandent des places de pensionnaires, ajoutent à ces pièces un certificat du préfet de leur département, pour justifier qu'ils sont en état de payer la pension. Cette pension est de 800 francs par an, non compris une somme de 25 francs, aussi par an, au moyen de laquelle l'établissement fournit à l'élève tous les livres dont il a besoin à mesure qu'il passe d'une classe dans une autre. Les élèves apportent un trousseau coûtant 600 francs environ. La moitié des places du Prytanée sont gratuites ; elles sont destinées aux fils des officiers-généraux et des colonels, et aux fils des officiers de la Garde impériale. Pour les places de pensionnaires, il suffit que les enfants soient destinés à l'état militaire.

A la fin de leurs études, les élèves du gouvernement et les élèves pensionnaires qui se sont distingués dans les classes par leur bonne conduite, leur application et leurs succès, sont envoyés à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, et y sont entretenus aux frais de l'État. Les autres sont placés dans les régiments, avec le grade de sous-officier. L'État pourvoit à l'équipement de ces derniers et aux frais de leur route pour se rendre à leur destination, mais seulement lorsqu'ils sont élèves du gouvernement. Les élèves que leurs parents veulent faire passer à l'École de cavalerie de Saint-Germain, n'y paient, pour leur pension, que 1 500 francs par an, au lieu de 2 400 francs.

Les élèves sont instruits dans leurs devoirs religieux par un aumônier attaché au Prytanée. Dans tous les instants de la journée, ils sont surveillés par des officiers et des maîtres d'études qui ne les abandonnent jamais à eux-mêmes. »

Conditions d'admission au Prytanée en 1809

Fondation du Prytanée

L'établissement est cependant encore debout quand, le 24 mars 1808, l’empereur Napoléon Ier en fait le "Prytanée militaire", héritier du Prytanée grec, et y transfère le "Prytanée de Saint-Cyr", par le décret de Saint-Cloud :

« Article 1er : à dater du 1er juin prochain, le Prytanée de Saint-Cyr sera transféré au collège de La Flèche.
Article 2e : au 1er juillet prochain, l’École militaire de Fontainebleau sera transférée à Saint-Cyr. »

Le 15 juin 1808, quand le Prytanée de Saint-Cyr est installé à La Flèche, le directeur des études, Monsieur Crouzet, ancien professeur de l’université de Paris et membre de la Légion d'honneur, après la Messe du Saint-Esprit célébrée par l’évêque du Mans, prononce à l’adresse des élèves un discours qu’il termina ainsi :

« J’ose prendre en votre nom, en présence de cette illustre assemblée, l’engagement solennel de travailler, de méditer nos devoirs et de recueillir l’esprit de ceux dont cet établissement s’honore, pour ne pas laisser s’éteindre le feu sacré. »

— M. Crouzet

Ainsi apparaît la vocation du Prytanée national militaire :

  • préparer ses élèves, intellectuellement aux grandes écoles et, moralement, à servir dans le sens élevé du vieux mot du langage militaire ;
  • « réserve de dévouements actifs, faire des Hommes » : la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, ainsi que la guerre d'Indochine, la guerre d'Algérie et les opérations humanitaires qui se déroulent actuellement hors de la Métropole, ont prouvé que le Prytanée national militaire demeure fidèle à cette mission.
Carte postale de années 1900, qui présente des brutions au réfectoire.

L’établissement a pris au XIXe siècle de nombreux noms : "École royale militaire" en 1814, "Collège royal militaire" en 1831, "Collège national militaire" en 1848, "Prytanée impérial militaire" en 1853, "Prytanée militaire" en 1870.

Le Prytanée pendant la Seconde Guerre mondiale

Le 16 mai 1940, les vicissitudes de la Seconde Guerre mondiale obligent à évacuer le Prytanée sur Billom. Le 19 juin 1940, le convoi reprend sa route pour fuir l’armée d’Occupation, et s’oriente successivement vers Bordeaux, Bayonne puis Biarritz. Le 22 juin 1940, l’armistice est signé. Le convoi repart vers la Méditerranée le 27 juin 1940, et arrive à Billom le 30 juin 1940. En septembre 1940, le Prytanée s’installe à Valence, et en septembre 1942, l’ensemble prend le nom de "Prytanée national" et le Petit Prytanée déménage pour Briançon. Finalement, le Grand Prytanée rejoint ses locaux de l’ancien collège des Jésuites en octobre 1943, où il est rejoint le 5 janvier 1945 par le Petit Prytanée. À la fin de la guerre, le Prytanée national retrouve son titre de Prytanée militaire, perdu pendant la guerre.

Le Prytanée national militaire (1982-)

En 1974, le Prytanée devient Collège militaire avec un statut spécial. Depuis la réforme des lycées militaires en 1982, le Prytanée, devenu lycée, prend le nom Prytanée national militaire, et se concentre sur ses deux missions principales :

– l’aide aux familles pour le cycle secondaire (des classes de seconde à la terminale) ;
– l’aide au recrutement pour les classes préparatoires aux grandes écoles militaires.

En 1983, Sandrine Mathieu, âgée de seize ans est la première élève de sexe féminin du Prytanée national militaire.

En 2004, le Prytanée fête un double anniversaire : le quadricentenaire du Collège royal, et le bicentenaire du Prytanée impérial. À cette occasion, François Fillon alors ministre de l'Éducation nationale déclare que « Tant que la France vivra, le Prytanée sera ».

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