Province de Salta - Définition

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Introduction

Province de Salta
Capitale Salta
Superficie 155.488 km² km2
Population 1.079.051 (2001)
Densité 6,9/km2
Gouverneur Juan Carlos Romero
gentilé Salteño/a
Provincia de Salta (Argentina).png

La province de Salta est une subdivision de l'Argentine, située à l'extrême nord-ouest du pays. Elle est limitée au nord par la province de Jujuy et par la Bolivie, à l'est par le Paraguay, Formosa et la province du Chaco, au sud par les provinces de Santiago del Estero, de Tucumán et de Catamarca, enfin à l'ouest par le Chili.

Description générale

Sa population était de 1 079 051 habitants (en 2001). Sa capitale Salta avait 462 051 habitants la même année.

Zones géographiques

Le Llullaillaco, plus haut sommet de la province de Salta, est aussi le troisième plus haut volcan actif de la terre, après l'Ojos del Salado et le Monte Pissis, tous deux situés en Argentine également.
Vallées Calchaquíes, aux environs de Cafayate

On distingue cinq zones fondamentales:

  • A l'ouest, la cordillère occidentale, qui fait frontière avec le Chili et qui comprend de très hauts sommets parmi les plus élevés du continent. Le Llullaillaco est le plus élevé d'entre eux avec ses 6.739 m. Notons encore à la frontière chilienne le volcan Socompa (6031 m), qui domine le col Paso Socompa ainsi que la route et la voie ferrée qui l'emprunte, l'Aracar (6095 m), l'Arizaro (5774 m) et le volcan Azufre (5706 m).
  • Un peu plus à l'est, la région de la Puna. Elle est caractérisée par son altitude élevée pour un plateau (3500 m), son climat sec, aride et froid et sa très faible population. Il y a des salines et des salars (entre autres les salars d'Arizaro et de Pocitos). La ville principale est San Antonio de los Cobres.
  • La Cordillère Orientale (au centre-ouest). Elle présente deux parties:
    • le cordon occidental: le plus élevé formé de divers massifs dont le Nevado de Acay, le Cachi et le Chañi qui domine San Salvador de Jujuy avec ses 5.896 m.
    • le cordon oriental: moins élevé et dépourvu de cimes enneigées. Au sein de cette région se trouvent des vallées et des canyons ou quebradas, comme la quebrada del Toro, les Vallées Calchaquies (dont celle du río Calchaquí) et celle de Lerma, la plus densément peuplée où est construite la capitale.
  • Les Sierras Subandines (au centre-est), présentent un paysage humide et boisé; le climat y est subtropical.
  • Enfin la plaine du Chaco à l'est a un relief bas et plat. Cette zone qu'on appelle "Chaco salteño", a un climat subtropical à saison sèche, son biome est boisé, et la densité de population est faible.

Histoire

Période précolombienne

Les découvertes archéologiques faites en province de Salta et dans les provinces voisines portent à croire que l'être humain commença à peupler la région il y a quelques dix mille ans, grâce à des migrations successives provenant du nord. Vers le XVe siècle, peu avant l'arrivée des espagnols, le territoire était habité par les Omaguacas et les Diaguitas, dont les principales partialités (ou tribus) étaient les Pulars, les Guachipas, les Hualfins,les Amaichas, les Quilmes, les Yavis, les Churumatas, les Tomatas et les Tolombons. Comme ils avaient la même langue en commun, le kakán ou kakan, on les regroupa tous sous le nom de Diaguitas ou Calchaquís, bien qu'eux-mêmes se dénommaient Paziocas ou Pacciocas.

Dans la région de la puna habitaient les Lickan-antay de langue cunza, mieux connus sous le nom de Atacamas, principalement ceux du groupe Lipe-Chicha, de culture très semblable à celle des Diaguitas-Paziocas. Ce fut entre les XIIe et XVe siècles que se développa la seigneurie de Tastil fondée par les Atacamas.

Vers 1470-80 toutes ces ethnies et tribus ou partialités furent conquises et soumises par les Quechuas de l'Empire Inca venus du Pérou, qui installèrent leur principal centre de domination dans la cité de Sikuani (approximativement l'actuelle Chicoana).

Dans le Chaco salteño, cependant, habitaient et habitent encore les Wichís (appelés péjorativement "Matacos" à partir de la invasion quechua), les Chanés, les Chorotís, les Chiriguanos et les Tobas ou Qom'lek, ainsi que des groupes de Vilelas. Les Quechuas diffusèrent la dénomination de "cunco" (sauvages) et de "chavanco" pour l'ensemble des ethnies de la région chaquéenne.

Époque coloniale espagnole

Le premier espagnol à pénétrer dans la région fut Diego de Almagro, en 1535. Le suivit bientôt Diego de Rojas, qui passa par le sud de la province. Hernando de Lerma, exécutant les ordres du vice-roi du Pérou Francisco de Toledo, établit la première localité permanente qu'il appela San Felipe de Lerma, dans la vallée de Salta, le 16 avril 1582. Selon la tradition, Lerma se rendit odieux auprès des habitants, raison pour laquelle suite à son décès, on débaptisa la ville que l'on appela désormais Salta.

La région fit partie de la vice-royauté du Pérou jusqu'en 1772, année où la couronne espagnole créa la vice-royauté du Río de la Plata. En 1782 fut créée l' Intendencia de Salta del Tucumán, dont la capitale était la ville de Salta.

En 1794 on fonda la ville stratégique de San Ramón de la Nueva Orán, lien direct entre les villes de Tarija et de Salta.

En 1807 par Ordre Royal (Real Orden), la région de Tarija fut incorporée à l' Intendencia de Salta del Tucumán.

Indépendance et guerres civiles (1810-1853)

En juin 1810, le cabildo de Salta se rallia à la Révolution de Mai, et forma en 1811 le premier contingent de l'Armée du Nord.

Durant la guerre d'Indépendance argentine, la ville de Salta fut envahie plusieurs fois par les royalistes : du 29 janvier au 10 mars 1812, puis du 15 avril au 4 mai 1817, par José de La Serna, du 31 mai à la fin du mois de juin 1820, par Juan Ramírez Orozco, et du 7 juin au 14 juillet 1821 par Pedro Antonio de Olañeta. Durant ces occupations, le caudillo Martín Miguel de Güemes organisa la résistance et les offensives des patriotes, et initia une redoutable guerre de guérilla appelée populairement Guerra Gaucha (du mot gaucho), jusqu'à son assassinat en 1821.

Avec la bataille de Salta (20 février 1813), Manuel Belgrano parvint à libérer presque totalement le nord-ouest du pays, bien que des attaques royalistes sporadiques continuèrent depuis le Haut-Pérou jusqu'en 1826.

Une fois consolidée l'indépendance, Salta s'enlisa, à l'instar du reste du pays dans un tourbillon de luttes entre Unitaires et Fédéralistes. La province fut gouvernée alternativement par les deux partis.

Formation du territoire actuel de la province de Salta (1814-1943)

Carte de l'Argentine, datant du début du XIXe siècle, où l'on voit Salta et Jujuy formant une seule province. La scission eut lieu en novembre 1834

Très peu de temps après la Révolution de Mai, dès 1814, l'ancienne Intendance de Salta del Tucumán commença à se désintégrer, et un long processus commença durant lequel le territoire de la province acquit ses contours actuels, suite à des conflits avec les provinces voisines, à des conflits entre l'Argentine et les pays voisins, et à des guerres avec les tribus amérindiennes du Chaco. Ce n'est qu'en 1943 que la province acquit ses frontières actuelles.

Par décret du 8 octobre 1814, le Directeur Suprême Gervasio Posadas divisa l'Intendance de Salta del Tucumán en deux :

  • La Province de Salta, au nord, comprenait l'actuelle province de Salta, plus le département de Tarija avec la région des Chichas et des Lípes (actuellement rattachés au département de Potosi en Bolivie), la province de Jujuy et le littoral de la région d'Antofagasta-Atacama (actuellement territoire chilien).
  • La « Gobernación Intendencia del Tucumán », au sud (actuelles provinces de Tucumán, de Catamarca et de Santiago del Estero)

Le 26 août 1826 un coup d'État sépara le département de Tarija non seulement du Salta mais aussi de la nation argentine, l'annexant à la Bolivie. La guerre argentino-brésilienne qui faisait rage à ce moment facilita le coup de force, de même que les luttes civiles en Argentine et aussi les tentatives mal supportées de certains dirigeants salteños visant à maintenir Tarija comme dépendant de Salta. Le Congrès national, par la loi du 30 novembre 1826, éleva Tarija au statut de province, mais celle-ci n'appartenait déjà plus au territoire argentin.

Le 22 novembre 1834, la province de Jujuy se sépara de Salta et devint une nouvelle province argentine. Mais la région d'Orán, au nord-est de Jujuy, (actuels départements d'Orán, de Santa Victoria, d'Iruya, de Rivadavia et de San Martín) décida de rester unie à Salta, encore qu'ultérieurement (en 1881) il y ait eu une tentative de la séparer et de la transformer en une nouvelle province argentine, avec San Ramón de la Nueva Orán comme capitale. Cette tentative échoua. L'union d'Orán avec Salta explique la curieuse forme de fer à cheval que la province affiche aujourd'hui.

En 1879 l'armée argentine se lança dans la conquête du Chaco, afin de soumettre les tribus indigènes de la région. Il en résulta que le Chaco central et le Chaco austral se retrouvèrent dans l'orbite de l'État national. Durant l'offensive, des milliers d'amérindiens périrent et les survivants se virent dépossédés de leurs terres qui furent octroyées à des colons. Cette iniquité est à l'origine de conflits entre créoles et aborigènes dans le Chaco salteño. Ultérieurement, par loi N° 1.532 de l'Organisation des Territoires Narionaux (16 octobre 1884), l'État national établit les limites entre Salta et les territoires nationaux du Chaco et de Formosa. La province s'agrandit ainsi vers l'est.

Carte de la première moitié du XXe siècle où l'on peut voir le Territoire national des Andes

Par le traité du 10 mai 1889 avec la Bolivie, l'Argentine renonçait à ses revendications sur Tarija. En compensation, la Bolivie cédait la Puna d'Atacama — territoire qui d'ailleurs avait déjà été incorporé à Salta en 1818 par Martín Miguel de Güemes —, mais qui se trouvait au pouvoir du Chili suite à la Guerre du Pacifique (1879-1880). Cette manœuvre bolivienne cédait à l'Argentine un territoire qui avait fait partie de la vice-royauté du Río de la Plata, mais qui appartenait de facto au Chili, cherchant ainsi à provoquer une guerre entre le Chili et l'Argentine. Comme le Chili refusait de livrer les territoires cédés à l'Argentine par la Bolivie, on décida de soumettre la question à l'arbitrage de l'américain William Buchanan, qui en 1899 octroya à l'Argentine 75% du territoire contesté et le reste au Chili.

Par la loi N° 3.906 (du 9 janvier 1900) le territoire national des Andes fut créé. Par décret du 12 mai 1900, le Pouvoir Exécutif national argentin divisa le dit Territoire des Andes en trois départements administratifs: Susques (au nord), qui jouxtait la province de Jujuy, Pastos Grandes (au centre), voisin de la province de Salta, et Antofagasta de la Sierra (au sud), limitrophe de la province de Catamarca.

En 1902, la province de Salta céda le département de San Antonio de los Cobres (approximativement 5.500 km²) par la loi N° 4.059, afin que cette ville devienne la capitale du territoire, formant ainsi un quatrième département dans le territoire des Andes.

En 1925, l'Argentine céda la souveraineté de la ville de Yacuíba à la Bolivie, bien que cette dernière se situe au sud du parallèle censé déterminer la frontière dans ce secteur. La raison de cette nouvelle péripétie était que la Bolivie avait besoin d'avoir et de conserver une population dans la région du Chaco.

En 1943, le gouvernement argentin décida de dissoudre le territoire national des Andes. Les départements de San Antonio de Los Cobres et de Pastos Grandes furent fusionnés et réintégrés au sein de la province de Salta, constituant l'actuel département de Los Andes. (Susques fut intégré à la province de Jujuy et Antofagasta de la Sierra à la province de Catamarca).

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