Avec le temps et l'amélioration de la maîtrise des techniques classiques, beaucoup de chirurgiens ont réduit progressivement la taille des incisions. Depuis le début des années 2000, sont apparues les techniques nommées mini invasives, mais le terme de mini agressives serait plus approprié, pour signifier l'ambition contenue dans ce terme.
C'est la miniaturisation de l'abord de Moore. Dans sa forme la plus élaborée, la section des muscles va se réduire aux seuls muscles muscle jumeau supérieur, muscle jumeau inférieur et obturateur interne, et respecte les muscles pyriforme et carré crural. La fermeture capsulaire sera minutieuse, la plus anatomique possible, avec réinsertion des pelvi-trochantériens. C'est très favorable pour les suites précoces et pour diminuer les luxations.
Cette technique ne semble pas modifier fondamentalement le problème de la boiterie prolongée.
Par une voie d'abord plus réduite, de type Hueter, la tête fémorale est luxée en avant. Le réglage de la longueur n'est pas facilité.
Promue aux États-Unis par Berger, elle utilise une incision antérieure (dite mini Watson Jones) pour la préparation du cotyle, puis une contre incision postérieure à travers les muscles fessiers et les pelvi-trochantériens.
Elle se pratique en décubitus dorsal. Une exposition aux Rayons X est inévitable pour réaliser le temps fémoral qui se fait complètement en aveugle, sous contrôle obligatoire d'un amplificateur de brillance (fluoroscopie). Une rachianesthésie est exigée, à l'exclusion d'autre type d'anesthésie. L’évaluation de la longueur requiert aussi la fluoroscopie.
C’est une technique de réalisation difficile, abandonnée par la plupart des chirurgiens. Plusieurs publications font état de lésions postérieures dans les muscles et la capsule, plus importantes que celles qu'occasionne obligatoirement un abord postérieur. La dénomination même de chirurgie mini invasive a été déniée par certains dans ce cas..
Technique proposée par Röttinger, de Munich. C’est un abord antérieur pratiqué en décubitus latéral.
Elle possède certains des avantages de la voie de Hueter : absence de section musculaire, récupération rapide, diminution du risque de luxation. Elle diffère de la voie de Hueter par le fait qu’elle est un peu plus externe, à 5 centimètre sous l’épine iliaque antérieure et qu’elle passe sous le corps charnu du tenseur du fascia lata. Elle permet également une bonne exposition de l’articulation.
Pratiquée en décubitus latéral, avec un seul membre dans le champ opératoire, elle ne résout pas de façon simple le problème du réglage de la longueur. La direction de l'incision rapproche du Nerf cutané latéral de la cuisse, avec risque de problème d'hypoesthésie.
Le terme Anterior Supine Intermuscular Approach reprend les principales caractéristiques de la technique ; abord antérieur, en décubitus dorsal, strictement intermusculaire. En Europe, de Witte en Belgique, Basso en France ; aux États-Unis, Lombardi sont parmi les pionniers.
Cette technique cumule des particularités intéressantes, et évite certaines difficultés connues ailleurs :
Plusieurs publications récentes rapportent une amélioration des résultats à court terme, avec une récupération post-opératoire plus rapide, et des scores fonctionnels améliorés en comparaison avec l'abord antero latéral, comme avec le mini abord postérieur. Une amélioration de la marche est également démontrée.