David Assouline, militant étudiant, porte parole de la coordination étudiante contre le projet Devaquet.
Jacques Chirac, Premier ministre et, initiateur du projet Devaquet.
Philippe Darriulat, président de l’UNEF-ID. Il navigue habilement du début à la fin du conflit pour faire de son syndicat une force incontournable de la mobilisation.
Alain Devaquet, chercheur, ministre délégué chargé de la recherche et de l’enseignement supérieur et auteur du projet de loi.
Yves Durand, recteur et conseiller du Premier ministre pour l’éducation et la recherche. Il est partisan de plus d'autonomie pour les université, notamment en matière de sélection.
Jean Foyer, député RPR, partisan d’une réforme plus libérale de l’enseignement supérieur.
François Mitterrand : Président de la République. Il s’oppose publiquement à son Premier ministre sur la loi Devaquet.
René Monory, ministre de l’Education nationale (ministère de tutelle d’Alain Devaquet qui n’était que ministre délégué). Il sait garder une certaine distance par rapport au projet Devaquet afin de ne pas être trop impliqué dans son échec.
Malik Oussekine, étudiant mort des suites d’un passage à tabac par la police.
Isabelle Thomas, militante étudiante de l’UNEF-ID Villetaneuse. Les médias et son implication dès le début de la grève, font d’elle l’une des figures du conflit.
Du point de vue politique, ce mouvement a été l’occasion pour le Président le la République, François Mitterrand de reprendre la main. Le 3 décembre, en pleine mobilisation, et alors que le gouvernement se veut ferme, le président conseille à son Premier ministre de retirer le projet Devaquet. Le 9, le lendemain dudit retrait, François Mitterrand invité par Europe 1 se déclare « sur la même longueur d’onde qu’eux [les étudiants grévistes] » et il ajoute être agréablement étonné par leur « maturité ». Il va même jusqu'à recevoir une délégation de grévistes, le 1er janvier. Plus généralement, ce mouvement est l’occasion d’un divorce entre une partie de la jeunesse et la droite. Il a donc, en partie, contribué à la réélection de François Mitterrand en 1988.
À la suite du mouvement, les syndicats étudiants et les indépendants qui ont fait l'expérience de la victoire dans l'unité vont décider d'organiser des États généraux. Ces derniers doivent permettre de maintenir l'unité du mouvement étudiant et d'avancer ensemble des propositions concrètes pour réformer l'enseignement supérieur en France. Les États généraux de l'enseignement supérieur se tiendront finalement en mars 1987 à Saint-Denis.
Ce mouvement est l’une des plus grandes réussites du mouvement étudiant en France, après celui de mai 1968, tant par son ampleur que par sa victoire finale. Par la suite, il va marquer plusieurs générations de militants étudiants qui y trouvent des raisons de tenter une mobilisation. Il va aussi profondément marquer les esprits du côté des gouvernements successifs qui y voient la force de la jeunesse française lorsqu’elle se mobilise. En outre, le pouvoir comme les syndicats, vont garder le souvenir de la mort de Malik Oussekine. Son souvenir est encore régulièrement ravivé par les syndicats étudiants. De son côté, la police va désormais faire preuve de plus de retenue dans la répression des débordements, souvent constatés en marge des manifestations, notamment lorsqu’elles sont étudiantes et lycéennes. Ce mouvement marque aussi l’implication de ces derniers dans les mouvements de jeunesse.
L'enthousiasme n'est pas partagé par tous : Louis Pauwels, originaire pour sa part d'une famille modeste, affirme qu'à ne pas sélectionner sur résultats à l'entrée de l'université on ne fait que transférer cette sélection sur les relations familiales à la sortie de celle-ci, opération où ne trouvent leur compte ni le bien du pays, ni la justice sociale; il va jusqu'à affirmer que les manifestants ont simplement « tiré les marrons du feu » pour les enfants de la bourgeoisie.