Dans les années 1990, l'industrie spatiale russe avait du pour survivre se tourner vers des activités commerciales comme le lancement de satellites de télécommunications, le développement du tourisme commercial et l'exportation de ses produits recherchés comme les moteurs-fusée. Le budget spatial russe(2,4 milliards de $ en 2009) a fortement augmenté à compter de 2006 grâce à la reprise économique russe stimulée par l'envolée des cours de pétrole et du gaz.
Les priorités, selon le premier ministre Vladimir Poutine (2009), portent sur la nouvelle famille de lanceurs Angara, l'achèvement du système de positionnement par satellites GLONASS et le développement de satellites de télécommunications et d'observation de la Terre. La participation russe à la station spatiale internationale utilise environ 50% de ce budget, ce qui constitue une proportion nettement supérieure à celle des autres partenaires de la station spatiale.
Le programme spatial civil russe est mis en œuvre par l'Agence spatiale fédérale russe (Roscosmos). Celle-ci est de création relativement récente (1992) car le programme spatial était auparavant géré directement par les institutions politiques. Son périmètre ne s'étend pas, contrairement à celui de la NASA, à la recherche aéronautique. L'Institut de recherche spatiale russe (IKI) est une branche de l'Académie des sciences de Russie dont le siège est à Moscou et qui pilote les projets spatiaux scientifiques.
La Russie dispose d'une gamme complète de lanceurs lui permettant de placer en orbite basse des charges utiles allant jusqu'à 21 tonnes. En 2009, sur les 78 tirs de fusée dans le monde, 25 ont été le fait de la Russie : 10 Proton, 13 Soyouz, 1 Kosmos-3M et 1 tir de Rockot.
La conception des lanceurs utilisés actuellement remonte aux années 1960. Deux nouvelles familles de lanceurs sont en cours de développement pour remplacer la majeure partie des fusées existantes :
Le programme spatial habité russe se résume, comme du côté américain, au maintien d'un équipage permanent dans la station spatiale internationale dont elle a fourni environ un tiers des modules depuis 1998. L'industrie astronautique russe a livré en 2009 le module Poisk et prévoit d'ajouter à la station les modules Rassvet (2010) et Nauka (2011) qui doit clore la phase de construction. Les vaisseaux triplaces Soyouz sont utilisés pour effectuer la relève de l'équipage russe mais également des astronautes des autres pays participants. Les vaisseaux cargo Progress, qui peuvent transporter environ 3 tonnes de fret et de carburant, assurent une partie du ravitaillement de la station et permettent, lorsqu'ils sont amarrés, de relever l'orbite de la station grâce à leurs moteurs.
La conception du vaisseau Soyouz remonte aux années 1960. Il a été modernisé au cours des années 2000 au niveau de son électronique et pour permettre l'accueil de passagers de grande taille et plus lourds. La mini-navette Kliper a été proposée en 2004 pour remplacer Soyouz avec une participation européenne, mais le projet n'a jusqu'à présent pas débouché faute de moyens financiers.
Alors que les sondes spatiales soviétiques avaient joué un rôle majeur dans les années 1960 et 1970, La Russie a complètement abandonné l'exploration du système solaire après l'échec de la sonde Mars 96 (1996). Ces dernières années des projets ambitieux ont été lancés. Leur réalisation est toutefois ralentie par des problèmes de financement et il est souvent difficile de distinguer les projets qui ont une chance réelle de se concrétiser.
Le premier projet à aboutir est la sonde Phobos-Grunt dont le lancement est prévu en 2011 et qui doit ramener un échantillon du sol de la lune martienne Phobos. Luna-Glob est une série de missions à destination de la Lune qui devraient être lancés entre 2012 et 2015 et qui comportent des orbiteurs et des robots. La première mission dont le lancement est prévu en 2012 comprend un orbiteur et des pénétrateurs de fabrication japonaises équipés de sismomètres. La sonde Venera-D, dont le lancement est prévu en 2016, comporte un orbiteur, des ballons et un atterrisseur.Mars-NET (2016) un orbiteur qui doit déposer sur le sol de la planète Mars 10 petites stations météorologiques ainsi que 3 pénétrateurs équipés de sismomètres.
Plusieurs autres projets évoqués en 2009 sont à un stade moins avancé. Sokol-Laplas est une sonde spatiale qui doit être lancée vers Jupiter vers 2020. Elle comporte un orbiteur qui doit se placer en orbite autour de la Lune Europe pour étudier l'évolution et les caractéristiques de la planète et rechercher des indices de vie extra-terrestre.
L'astronautique russe réalise certains équipements scientifiques emportés par des sondes spatiales étrangères. Elle fournit ainsi les spectromètres de l'orbiteur européen Mars Express et des rovers américains Spirit, Opportunity et Mars Science Laboratory, construit le rover de la sonde lunaire indienne Chandrayaan-2 et les instruments permettant de détecter l'eau des orbiteurs Mars Odyssey et LRO.
Dans le domaine de l'astronomie, la Russie prévoyait de lancer fin 2009 les observatoires Radioastron pour la radio-astronomie (2010), Spectr-UF pour l'ultraviolet (2010) et Spectrum-X-Gamma (SXG) (2011) pour le rayonnement X.
Les satellites d'observation de la Terre dont la construction est prévue comprennent notamment les satellites ou séries de satellites Meteor M (météorologie, observation des océans), Kanopous (gestion des catastrophes naturelles ou d'origine humaine), Electro L (Collecte des données sur l'atmosphère), Resours (Gestion des ressources), Arcon (cartographie tous temps) et Arktika.
En 1985 l'Union Soviétique a commencé à déployer en orbite géostationnaire la série de satellites de télécommunications Loutch (également appelée Altaïr pour la première génération) destinés, entre autres, à servir de relais entre les satellites et stations spatiales en orbite basse d'une part et les stations terrestres. Il est prévu que cette constellation soit réactivée avec deux satellites de la série Loutch-5 lancés en 2011 et 2013 et un satellite plus lourd de type Loutch-4 en 2013.
La Russie dispose de plusieurs bases de lancement qui sont toutes situées à l'intérieur des terres et à une latitude relativement élevée ce qui rend les lancements de satellite géostationnaire particulièrement couteux.
Les principales entreprises résultent de la fusion de bureaux d'étude qui employaient durant l'ère soviétique des milliers de personnes et d'unités de production au sein d'unités NPO (Associations de Science-Production). La diminution très importante de l'activité spatiale civile et militaire depuis l'éclatement de l'URSS a entrainé une baisse des effectifs et le regroupement des sociétés restantes en quelques grosses entités :
Pour préserver leur activité qui s'était effondré après l'éclatement de l'URSS, les entreprises russes ont développé une activité à l'export en capitalisant sur les points forts de l'astronautique russe. Elles tirent en 2010 une grande partie de leurs ressources principalement de 4 types de produits / services :
Les constructeurs russes sont également des fournisseurs de l'industrie spatiale ukrainienne (lanceur Zenit).