Prévention - Définition

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Prévention des inadaptations sociales

Parmi les actions de l' Éducation spécialisée en France il existe une forme d'action nommée "Prévention Specialisée". Cette action est parfois, ecrite et nommée, "la P.S". On peut retrouver cette maniére de la prévention dans de nombreux écrits et propos des travailleurs sociaux, des fonctionnaires, des élus locaux, des spécialistes en lien avec cette action.

La Prévention Spécialisée est une forme d’intervention sociale placée sous la responsabilité du Conseil général depuis la loi de décentralisation du 6 janvier 1986. Inscrite dans le Code de l’action sociale et des familles, elle est une prestation de l’Aide Sociale à l’Enfance.

Cette action vise à rompre avec l’isolement et restaurer le lien social des jeunes en voie de marginalisation. Dernier recours face à l’échec des autres démarches éducatives institutionnelles, elle vise à favoriser la reconstruction des liens sociaux, une meilleure intégration des jeunes en rupture, la lutte contre l’exclusion sous toutes ses formes.

Elle se caractérise par :

  • Le non-mandat nominatif
  • La libre adhésion
  • le respect de l'anonymat

Principalement tournée vers les jeunes de 16 à 25 ans, elle peut, selon les départements, s'adresser à des plus jeunes. Les éducateurs de prévention, généralement des éducateurs spécialisés, vont à la rencontre des jeunes dans leurs lieux de rencontre. Ils sont de ce fait régulièrement appelés « Éducateurs de Rue ».

Prévention des maladies

Le problème est plus complexe pour différentes raisons :

  • Les causes en sont moins évidentes : la relation entre tabac et maladies cardio-vasculaires n'a pu être prouvée qu'après de nombreuses études épidémiologiques incluant plusieurs dizaines de milliers de personnes suivies pendant de nombreuses années.
  • L'efficacité de la prévention est moindre, s'agissant souvent uniquement d'une réduction du risque et non son abolition (mis à part, peut être, la vaccination qui permet parfois d'exclure la maladie concernée).
  • L'évaluation des résultats de la prévention est également plus difficile à réaliser (études d’intervention). Elle est nécessaire et peut révéler parfois des surprises : dans les années 1980, certains médicaments anti-arythmiques, donnés en prévention de la mort subite de l'adulte (arrêt cardio-respiratoire), ont finalement entraîné plus de décès que chez un groupe de patients non traités.
  • Elle est parfois plus coûteuse, au point de poser des problèmes de santé publique : On sait que le défibrillateur implantable est efficace dans la prévention de la mort subite chez certains patients bien ciblés, mais le coût important de cette technique limite sa diffusion actuelle.
  • L'information est parfois biaisée par des intérêts financier ou de pouvoir : l'intérêt des alicaments, qui bénéficient d'une large publicité, n'est que pourtant rarement prouvé.

On distingue classiquement la prévention primaire visant à éviter la maladie chez le patient n'ayant jamais été malade, de la prévention secondaire destinée à diminuer les suites et la gravité de l'affection chez un patient ayant déclaré la maladie ou visant à dépister plus tôt la maladie dans les populations présentant un risque important de déclaration de cette dernière. La prévention tertiaire, enfin, cherche à empêcher les complications ou les rechutes.

La médecine préventive fait partie de la santé publique.

Niveaux de prévention

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit trois niveaux de prévention :

  • La prévention primaire : Ensemble des actes destinés à diminuer l'incidence d'une maladie, donc à réduire l'apparition des nouveaux cas. En agissant en amont cette prévention empêche l'apparition des maladies, elle utilise l'éducation et l'information auprès de la population. Dans cette ligne de prévention, la prévention primale vise à assurer une bonne santé primale (santé pendant la période primale de l'individu, qui va de la conception jusqu'au premier anniversaire).
  • La prévention secondaire : Ensemble d'actes destinés à diminuer la prévalence d'une maladie, donc à réduire sa durée d'évolution. Intervient dans le dépistage de toutes les maladies et comprend le début des traitements de la maladie.
  • La prévention tertiaire : Ensemble des actes destinés à diminuer la prévalence des incapacités chroniques ou des récidives dans la population, donc à réduire les invalidités fonctionnelles dues à la maladie. Agit en aval de la maladie afin de limiter ou de diminuer les conséquences de la maladie et d'éviter les rechutes. Dans ce stade de prévention les professionnels s'occupent de la rééducation de la personne et de sa réinsertion professionnelle et sociale.

À noter qu'une autre prévention existe :

  • La prévention quaternaire est l'ensemble des actions menées pour identifier un patient ou une population à risque de surmédicalisation, le protéger d'interventions médicales invasives, et lui proposer des procédures de soins éthiquement et médicalement acceptables. Dans une acception ancienne, la prévention quaternaire consistait en l'accompagnement du mourant.

Hygiène de vie

Le comportement à risque ne consiste pas uniquement à faire des actions dangereuses ; lorsque l'on considère les principales causes de décès, on voit que le comportement quotidien (l'alimentation, la sédentarité…) peut être considéré comme la première cause de décès.

On peut réduire les risques de maladie cardiovasculaire et de cancers, de manière relativement simple et sans danger, en adoptant ces comportement :

  • en mangeant des fruits et légumes, au moins 800 g par jour (soit environ cinq portions par jour) : ils contiennent des anti-oxydants qui réduisent les risques de cancers, ils « remplissent le ventre » sans apport excessif de graisses et de sucres ; l'Organisation mondiale de la santé estime qu'un apport suffisant en fruits et légumes permettrait de réduire de 3 millions les décès dus aux maladies cardiovasculaires et cancers [6] [7] [8]. Chez les non-fumeurs, le cancer qui a le potentiel de prévention le plus important est le cancer colorectal : on estime que les 3/4 des cancer du côlon pourraient être évités par une meilleure hygiène de vie. Cela a été démontré en particulier par l'étude SU.VI.MAX
  • en préparant soi-même ses repas : les industriels agro-alimentaires ayant tendance à mettre des additifs pas chers pour augmenter le poids de leurs produits (sel, graisses, sucre), il est donc préférable de préparer soi-même ses repas à partir de produits frais ;
  • en ayant une activité physique minimale équivalente à une demi-heure de marche par jour, ou mieux en pratiquant un sport régulièrement ;
  • en ne fumant pas et en ne buvant que modérément ;
  • en évitant les expositions excessives au soleil en été, surtout chez les jeunes enfants (risque de développement de cancers de la peau).

Quatre facteurs de mode de vie peuvent faire varier de 14 ans l'espérance de vie. Une équipe de chercheurs de l'université de Cambridge (Royaume-Uni), en partenariat avec le Medical Research Council, a mené une enquête sur 20.244 individus pendant 14 ans (1993-2007), dont 1.987 sont décédés en cours d'enquête, afin de déterminer l'impact du mode de vie sur l'espérance de vie. L'étude conclu que le "mode de vie idéal" - absence de tabac, consommation d'alcool égale ou inférieure à un demi verre par jour, consommation de 5 fruits et légumes par jour, exercice physique d'une demi heure par jour - majore l'espérance de vie de 14 ans par rapport au cumul de quatre facteurs de risque. Le cumul des quatre facteurs de risque (tabac, alcool, manque de fruits et légumes et d'exercice physique) multiplie le risque de décès par 4,4, trois facteurs, de 2,5, deux facteurs de près de 2 et 1 facteur de 1,4. Selon le professeur Kay-Tee Khaw, premier signataire de l'étude, "c'est la première fois que l'on analyse l'effet cumulé des facteurs de risque sur la mortalité.".

Prévention des maladies ou d'une alteration de la santé

En France, les cancers sont la première cause de mortalité et les maladies infectieuses la troisième.

Cette mortalité concerne surtout les personnes âgées, à l'exception du sida ; on est donc tenté de penser qu'il s'agit là d'un phénomène « normal » touchant les personnes en fin de vie. Cela serait oublier que les maladies infectieuses ont été pendant des millénaires la première cause de mortalité infantile comme adulte — c'est d'ailleurs toujours la première cause de mortalité dans le monde [9], essentiellement dans les pays en voie de développement [10] — et que leur régression est due certes aux progrès des soins médicaux, mais aussi à la prévention : hygiène et vaccinations. D'ailleurs, les populations jeunes des pays développés ayant perdus ces notions sont particulièrement exposées, comme les sans domicile fixe.

Outre une bonne hygiène de vie (alimentation, exercice, éviter les comportements à risque, cf. section ci-dessus) qui permettent d'avoir un meilleur état de santé général (donc de mieux résister aux infections) et d'éviter les cancers, il faut également insister sur :

  • l'hygiène corporelle : se laver, notamment se laver les mains avant un repas et après être allé aux toilettes, se brosser les dents deux fois par jour ;
  • l'hygiène ménagère : stockage des ordures dans des poubelles dédiées et ramassées régulièrement par les services municipaux, évacuation des eaux usagées vers une fosse septique vidangée régulièrement ou vers les égouts, rangement et nettoyage de l'habitation, aération pour éviter les pollutions intérieures (acariens, produits organiques volatils) et donc les allergies et les maladies respiratoires ;
  • les vaccinations : si certaines maladies ont quasiment disparu en France (comme le tétanos, ou la rougeole qui continue à causer 900 000 morts par ans dans le monde), c'est grâce aux vaccinations ; la vaccination des personnes âgées contre la grippe est recommandée ;
  • dépistage : la détection précoce d'une maladie permet de démarrer son traitement plus tôt et donc de réduire la mortalité ; il est recommandé de faire au moins une visite médicale par an ; pour les maladies sexuellement transmissibles, il existe en France des centre anonymes et gratuits de dépistage ;
  • prophylaxie : dans certaines conditions, il est possible de prendre des mesures préalables pour réduire le risque de contacter une maladie, par exemple utiliser un préservatif pour réduire le risque de contracter une maladie sexuellement transmissible, prendre des médicaments contre le paludisme lors d'un voyage dans un pays impaludé...

Il faut aussi prendre précautionneusement les médicaments prescrits par un médecin, en lisant systématiquement les notices accompagnatrices, riches en informations (effets secondaires, interactions avec d'autres médicaments, recommandations...) et ne pas hésiter à questionner le médecin ou le pharmacien en cas de doute. Les effets peuvent ne pas être immédiats, et il faut continuer le traitement jusqu'à la fin même en cas d'amélioration et disparition des symptômes, notamment dans le cas des antibiotiques : la disparition des symptômes signifie la diminution du nombre de germes, mais pas leur disparition, si l'on interrompt le traitement trop tôt, ceux-ci peuvent se re-développer, et devenir résistants à l'antibiotique.

Il faut également limiter l'automédication aux seuls médicaments en vente libre, après conseil du pharmacien et lecture de la notice ; il ne faut pas reprendre un médicament prescrit par le médecin même si les symptômes semblent les mêmes, par exemple, une angine peut être virale ou bactérienne, les symptômes sont similaires mais le traitement différent. En particulier, les antibiotiques sont sans effet sur les virus. Notons également que les intoxications médicamenteuses causent 600 morts par an.

Le rôle de la collectivité (l'état) est primordial, pour organiser l'hygiène collective, le suivi de la santé, l'information et la sensibilisation.

Prévention de la mortalité infantile dans les pays en voie de développement

On estime que six millions d'enfants de moins de cinq ans meurent par an. Selon Bryce et coll., on pourrait facilement réduire la mortalité infantile dans les pays en voie de développement par un programme préventif à bas coût (estimé à 1,23 USD par enfant, 4,6 milliards d'USD par an pour les 42 pays concentrant 90 % des cas de mortalité infantile), comprenant douze mesures :

  • traitement antipaludéen prénatal,
  • vaccination anti-tétanos des femmes enceintes,
  • délivrance d'antirétroviraux avant l'accouchement et programme d'alimentation artificielle pour les enfants nés de mères VIH positives,
  • amélioration des soins néonataux (accouchement par un professionnel entraîné, surveillance de la température, antibiotiques en cas de rupture prématuré des membranes ou de sepsis, administration de corticoïdes si nécessaire),
  • incitation à l'allaitement maternel,
  • délivrance de moustiquaires traitées aux insecticides,
  • vaccination contre l'Haemophilus influenzae de type b (Hib),
  • supplémentation en zinc et en vitamine A,
  • suppléments alimentaires entre 6 et 9 mois,
  • assainissement de l'eau
  • vaccination contre la rougeole.

Cette démarche préventive se ferait au cours de 18 contact dans les cinq premières années, alors que le traitement curatif de ces maladies et carences nécessite en moyenne 35 contacts sur cette période.

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