Pression artérielle - Définition

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Pathologies

  • Si elle est trop haute en permanence, il s'agit d'une hypertension artérielle.
  • Si elle est trop basse, on parle d'hypotension.
  • Si elle est effondrée, on parle de collapsus cardio-vasculaire, pouvant entraîner un état de choc.
  • Si elle n'est augmentée qu'en présence d'un médecin, on parle d'effet « blouse blanche »

Mesure

Appareils

Sphygmomanomètre classique et stéthoscope.
Tensiomètre électronique automatique de poignet indiquant la tension systolique et diastolique.

Elle est faite classiquement par un brassard gonflable circulaire relié à un manomètre, appelé tensiomètre ou sphygmomanomètre. Le premier appareil de ce type a été décrit par le Dr. Scipione Riva-Rocci le 10 décembre 1896 dans la gazette médicale de Turin.

L'instrument actuel est mis au niveau du bras. Un stéthoscope est disposé au niveau du pli du coude à l'écoute de l'artère humérale. En gonflant le brassard à une pression supérieure à la pression maximale, l'artère du bras est alors occluse. On dégonfle alors celui-ci très progressivement et lorsque la pression de gonflage équivaut à la pression systolique (ou maximale), l'artère s'ouvre par intermittence ce qui se manifeste par l'apparition d'un bruit de battement dans le stéthoscope ; ces bruits, appelés « bruits de Korotkoff », sont dus aux turbulences de l'écoulement du sang, gêné par la pression du brassard. Des pulsations importantes sont également perceptibles par le patient et par l'examinateur. Lorsque la pression du brassard devient inférieure à la pression minimale (diastolique), l'artère est alors ouverte en permanence : le flux turbulent devient laminaire et les bruits auscultatoires disparaissent.

C'est la méthode par « contrepulsion ».

On peut également estimer la pression sans stéthoscope, mais de manière moins précise :

  • les pulsations de l'artère se répercutent dans le brassard, la pression du brassard oscille donc entre la pression systolique et la pression diastolique ; lorsque l'on dégonfle le brassard, on relève donc la pression à laquelle l'aiguille du manomètre commence à osciller (pression systolique) et celle à laquelle l'aiguille s'arrête d'osciller (pression diastolique) ;
  • en prenant le pouls radial du bras comprimé : lorsque le brassard est comprimé, on ne perçoit pas le pouls ; lorsque l'on dégonfle le brassard, la pression à partir de laquelle le pouls apparaît est la pression systolique (cette méthode ne permet pas d'avoir la pression diastolique).

L'association tensiomètre manuel et stéthoscope est de plus en plus souvent remplacé par des appareils automatiques (tensiomètres électroniques) avec un brassard gonflé par un moteur et détection soit des bruits par un micro (méthode auscultatoire), soit des variations d'amplitude de l'onde de pouls (méthode oscillométrique). Ces appareils permettent des mesures répétées et la surveillance presque en temps réel de la pression sanguine.

On peut également mesurer la pression artérielle par les mêmes techniques mais cette fois-ci au poignet et même au doigt. Cela ne constitue pas cependant la méthode de référence.

Lorsqu'on couple un tensiomètre électronique à une batterie et à une mémoire, on peut prendre alors la pression artérielle de manière répétée durant 24 h : c'est le MAPA (= monitoring ambulatoire de la pression artérielle faussement appelé aussi Holter tensionnel).

Dans certains cas, la pression artérielle est mesurée en introduisant dans l'artère un cathéter empli de liquide et relié à une sonde de pression. Cette méthode plus invasive (donc plus risquée) donne des mesures plus précises et donne la pression artérielle en dynamique. Ainsi, la pression à chaque moment de chacun des cycles cardiaques du patient est mesurée, pas seulement la pression systolique et diastolique sur une certaine période.

Protocole d'utilisation

La méthode de référence est la mesure au brassard avec stéthoscope (contrepulsion). Elle se fait sur un patient en position demi-assise, les bras le long du corps, après cinq à dix minutes de repos. Le bras doit être maintenu à hauteur du cœur : si le bras est trop bas, la pression sera surestimée. La taille de la manchette doit être adaptée à la taille du bras : si la manchette est trop petite, la pression sera surestimée. Dans un premier temps, on mesure la pression aux deux bras. Il peut arriver que la pression soit un peu plus élevée dans un bras que dans un autre : on considérera la pression la plus élevée comme étant la valeur de référence.

On recommande actuellement, lors d'une consultation, de mesurer la pression artérielle au début et à la fin de la consultation : le « syndrome de la blouse blanche » (anxiété chez le patient générée par la présence du personnel médical) entraîne très fréquemment des valeurs faussement élevées en début d'examen.

Estimation sans appareil

Dans l'urgence, la baisse de la tension artérielle systolique peut être estimée par la prise du simple pouls, celle-ci entraînant la disparition d'un pouls distal ; chez un adulte :

  • si le pouls radial est perçu, la tension systolique est supérieure à 80 mmHg (T ≥ 8 cmHg) ;
  • si le pouls radial n'est pas perçu mais que le pouls carotidien ou fémoral l'est, la tension systolique est entre 50 mmHg et 80 mmHg (8 cmHg ≥ T ≥ 5 cmHg) ;
  • si le pouls carotidien et fémoral ont disparu, la tension est inférieure à 50 mmHg (T ≤ 5 cmHg).

Selon les personnes, les pouls distaux (radiaux et pédieux) peuvent être plus ou moins bien perçus, et que d'autre part, la disparition d'un pouls peut aussi être due à une compression externe (effet garrot) ou interne (par exemple artériosclérose). Il faut donc rechercher les deux pouls radiaux. D'autre part, si la tension est inférieure à 80 mmHg, on ne sentira pas le pouls radial, mais à l'inverse, si l'on ne sent pas le pouls radial, cela ne signifie pas nécessairement que la tension est basse.

On peut aussi estimer la tension systolique avec le « remplissage capillaire » : on exerce une pression sur un ongle, celui-ci pâlit, et on regarde la vitesse à laquelle il se recolore :

  • remplissage capillaire normal (inférieur à deux secondes) : la tension systolique est supérieure à 100 mmHg (T ≥ 10 cmHg) ;
  • remplissage capillaire retardé (supérieur à deux secondes) : la tension systolique est entre 85 et 100 mmHg (10 cmHg ≥ T ≥ 8,5 cmHg) ;
  • pas de remplissage capillaire : la tension systolique est inférieure à 85 mmHg (T ≤ 8,5 cmHg).
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