Les premiers secours sur la route désignent les gestes de premiers secours adaptés au contexte de la voie publique, et en particulier des accidents de la circulation.
Le présent article concerne la conduite à tenir par un témoin seul et sans matériel ; les techniques en équipe avec du matériel spécifique sont traitées dans l'article Prompt secours routier.
L'action d'un témoin d'un accident de la circulation est la même que pour tout accident :
Cependant, les risques spécifiques et la configuration impose certaines adaptations.
Avant toute chose, en tant que bon secouriste, il faut analyser la situation ; il est inutile de se précipiter au risque de mettre sa vie en danger.
Le principal risque de suraccident est qu'un véhicule percute une personne (victime, témoins, intervenant) ou un véhicule (véhicule accidenté, véhicule d'un témoin, véhicule d'intervention) — on se souviendra du drame de Loriol. Les risques sont les plus importants sur les routes à grande circulation (autoroutes ou voies express), comme de nuit ou par mauvais temps.
Sur une route rapide à chaussées séparées de type autoroute, en tant que témoin, il faut distinguer deux cas :
Sur une route à chaussées non séparées, il faut de même s'arrêter sur le bas-côté en mettant les feux de détresse ; il faut assurer un balisage des deux côtés, en priorité sur la voie de circulation gênée. S'il y a une courbe proche (moins de 100 m), penser à positionner la signalisation avant la courbe. La nuit, on pourra positionner un véhicule afin d'éclairer l'accident avec les phares (en attendant les secours).
En ville, il suffit de mettre des témoins pour dévier la circulation et éviter les conduites à risque des conducteurs énervés par l'encombrement.
Si un témoin en véhicule s'arrête et descend pour porter secours, il est recommandé qu'il garde avec lui ses clefs de contact pour éviter le vol de son véhicule.
Pourquoi faut-il s'arrêter après l'accident ?
Pourquoi le balisage est-il à 150–200 m ?
À 130 km/h, il faut environ 150 à 200 m pour s'arrêter ; si un conducteur n'aperçoit le balisage qu'au dernier moment, il lui reste ainsi le temps d'effectuer un freinage d'urgence. À 90 km/h, il suffit d'une centaine de mètres pour s'arrêter, on pourrait donc faire un balisage plus proche sur une route « normale », mais il convient de garder en tête des chiffres simples et de ne pas multiplier les cas particuliers au risque de tout oublier.
Le deuxième risque est le risque d'incendie. Si vous avez un extincteur, sortez-le et mettez-le à proximité du véhicule accidenté. Si l'on peut ouvrir la portière du véhicule accidenté, il faut couper le contact. Il faut interdire de fumer à proximité de l'accident.
Il faut savoir que, hors GPL (5% des véhicules en France) non muni de soupape de sécurité (ce qui est infime), un véhicule n'explose que dans les films américains. De même, en cas de véhicule diesel, les risques d'incendie sont nuls. Par contre, un véhicule brûle très vite, il faut donc, en cas d'incendie, dégager la personne rapidement. Mais le risque d'explosion est proche du zéro absolu, même en cas de véhicule GPL (car muni d'une soupape).
Que faire en cas de début d'incendie ?
Si vous avez un extincteur, tester l'extincteur dans une zone sûre, puis attaquer la base des flammes. Si la fumée sort de dessous le capot, arroser initialement par une des déformations du capot sans le soulever (afin de ne pas apporter d'air), puis soulevez le capot sans vous brûler (à l'aide d'un gant de manutention ou d'un chiffon) et terminer d'arroser en vous protégeant du capot. Si le capot ne présente pas de déformation, on peut déclencher l'ouverture (la manette se trouve en général près du volant), ce qui va avoir pour effet de légèrement le lever ou bien arroser à travers la calandre et la prise d'air côté pare-brise ; cependant, dans le cas général, le moteur prend feu s'il est touché (fuite d'essence), il y aura donc toujours une déformation du capot.
Si vous n'avez pas d'extincteur ou que l'extinction est inefficace, il faut extraire les victimes du véhicule (dégagement d'urgence).
Notez que le contact doit être coupé pour prévenir l'apparition du feu ; si le feu démarre avant que vous ayez eu le temps de couper le contact, il est alors inutile de le faire, cela retarde même inutilement — et donc dangereusement — les autres gestes (extinction, dégagement d'urgence).
Note : lorsque l'on s'approche du véhicule accidenté pour ouvrir la portière, il est recommandé de l'aborder par l'avant, ainsi, les victimes verront arriver le sauveteur et ne seront pas surprises lors de l'ouverture de la portière (en cas de surprise, elles risquent de tourner la tête et donc d'aggraver un éventuel traumatisme aux vertèbres cervicales).
Le troisième risque est le mouvement des véhicules accidentés : serrer le frein à main et engager une vitesse (le contact étant coupé).
Pour ces opérations (couper le contact, serrer le frein à main et engager une vitesse), il faut faire attention à n'engager que le bras dans le véhicule en raison du risque de déclenchement intempestif des coussins gonflables à explosif (Airbags). Par ailleurs, il faut s'attacher à éviter de faire trop bouger les suspensions, afin de ne pas faire bouger les victimes et aggraver un éventuel traumatisme.