Premiers secours sur la route - Définition

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Introduction

Les premiers secours sur la route désignent les gestes de premiers secours adaptés au contexte de la voie publique, et en particulier des accidents de la circulation.

Le présent article concerne la conduite à tenir par un témoin seul et sans matériel ; les techniques en équipe avec du matériel spécifique sont traitées dans l'article Prompt secours routier.

L'action d'un témoin d'un accident de la circulation est la même que pour tout accident :

  1. protéger ;
  2. alerter ou faire alerter les secours ;
  3. secourir.

Cependant, les risques spécifiques et la configuration impose certaines adaptations.

Protéger

Avant toute chose, en tant que bon secouriste, il faut analyser la situation ; il est inutile de se précipiter au risque de mettre sa vie en danger.

Premier danger : la circulation

Le principal risque de suraccident est qu'un véhicule percute une personne (victime, témoins, intervenant) ou un véhicule (véhicule accidenté, véhicule d'un témoin, véhicule d'intervention) — on se souviendra du drame de Loriol. Les risques sont les plus importants sur les routes à grande circulation (autoroutes ou voies express), comme de nuit ou par mauvais temps.

Sur une route rapide à chaussées séparées de type autoroute, en tant que témoin, il faut distinguer deux cas :

  • l'accident a lieu sur votre chaussée :
    • mettre ses feux de détresse (warning) ;
    • si une personne s'est déjà occupée du balisage en amont, on se contentera d'aller prévenir les secours en s'arrêtant à la borne d'appel d'urgence suivante ;
    • sinon, s'arrêter si possible après l'accident (voir ci-après) et sur la bande d'arrêt d'urgence ; mettre un vêtement voyant (vêtement clair la nuit, de couleur vive le jour, gilet à haute-visibilité si vous en possédez un (obligatoire à ce jour en France notamment) ; en 2005 en France, 20 piétons sont morts sur autoroute, et dans 75 % des cas la nuit [1], ce qui montre l'importance de la visibilité ;
    • mettre ses proches et les témoins à l'abri derrière la rambarde de sécurité ;
    • signaler l'accident à 150–200 m au minimum en amont par un triangle de signalisation et/ou un personne faisant des signes (la nuit, penser à utiliser un linge blanc ou mieux, à une lampe électrique) ; la personne effectuant le balisage marchera si possible derrière la barrière de sécurité, la bande d'arrêt d'urgence pouvant être empruntée par des véhicules (automobilistes excédés par le ralentissement, services de secours, écart accidentel d'un véhicule) ;
    • si une personne est éjectée hors de son véhicule sur une des voies de circulation, il faut la tirer sur la bande d'arrêt d'urgence (dégagement d'urgence) en faisant attention à ne pas se faire soi-même renverser ;
  • l'accident a lieu sur la chaussée de l'autre côté de la séparation : s'arrêter à la borne d'appel d'urgence suivante, en mettant ses feux de détresse et en stationnant sur la bande d'arrêt d'urgence, et passer l'alerte en précisant bien que l'accident a lieu sur l'autre chaussée ; reprendre la route une fois l'alerte passée (on ne peut rien faire de plus, et rester sur place est dangereux) ; faire des appels de phare pendant quelques instants pour signaler l'accident aux véhicules sur l'autre chaussée.

Sur une route à chaussées non séparées, il faut de même s'arrêter sur le bas-côté en mettant les feux de détresse ; il faut assurer un balisage des deux côtés, en priorité sur la voie de circulation gênée. S'il y a une courbe proche (moins de 100 m), penser à positionner la signalisation avant la courbe. La nuit, on pourra positionner un véhicule afin d'éclairer l'accident avec les phares (en attendant les secours).

En ville, il suffit de mettre des témoins pour dévier la circulation et éviter les conduites à risque des conducteurs énervés par l'encombrement.

Si un témoin en véhicule s'arrête et descend pour porter secours, il est recommandé qu'il garde avec lui ses clefs de contact pour éviter le vol de son véhicule.

Pourquoi faut-il s'arrêter après l'accident ?

  • Les autres conducteurs sont distraits par l'accident, le risque est donc en amont ;
  • certains véhicules de secours devront se garer devant le véhicule, il faut donc ne pas les gêner ;

Pourquoi le balisage est-il à 150–200 m ?

À 130 km/h, il faut environ 150 à 200 m pour s'arrêter ; si un conducteur n'aperçoit le balisage qu'au dernier moment, il lui reste ainsi le temps d'effectuer un freinage d'urgence. À 90 km/h, il suffit d'une centaine de mètres pour s'arrêter, on pourrait donc faire un balisage plus proche sur une route « normale », mais il convient de garder en tête des chiffres simples et de ne pas multiplier les cas particuliers au risque de tout oublier.

Deuxième danger : l'incendie

Le deuxième risque est le risque d'incendie. Si vous avez un extincteur, sortez-le et mettez-le à proximité du véhicule accidenté. Si l'on peut ouvrir la portière du véhicule accidenté, il faut couper le contact. Il faut interdire de fumer à proximité de l'accident.

Il faut savoir que, hors GPL (5% des véhicules en France) non muni de soupape de sécurité (ce qui est infime), un véhicule n'explose que dans les films américains. De même, en cas de véhicule diesel, les risques d'incendie sont nuls. Par contre, un véhicule brûle très vite, il faut donc, en cas d'incendie, dégager la personne rapidement. Mais le risque d'explosion est proche du zéro absolu, même en cas de véhicule GPL (car muni d'une soupape).

Que faire en cas de début d'incendie ?

Si vous avez un extincteur, tester l'extincteur dans une zone sûre, puis attaquer la base des flammes. Si la fumée sort de dessous le capot, arroser initialement par une des déformations du capot sans le soulever (afin de ne pas apporter d'air), puis soulevez le capot sans vous brûler (à l'aide d'un gant de manutention ou d'un chiffon) et terminer d'arroser en vous protégeant du capot. Si le capot ne présente pas de déformation, on peut déclencher l'ouverture (la manette se trouve en général près du volant), ce qui va avoir pour effet de légèrement le lever ou bien arroser à travers la calandre et la prise d'air côté pare-brise ; cependant, dans le cas général, le moteur prend feu s'il est touché (fuite d'essence), il y aura donc toujours une déformation du capot.

Si vous n'avez pas d'extincteur ou que l'extinction est inefficace, il faut extraire les victimes du véhicule (dégagement d'urgence).

Notez que le contact doit être coupé pour prévenir l'apparition du feu ; si le feu démarre avant que vous ayez eu le temps de couper le contact, il est alors inutile de le faire, cela retarde même inutilement — et donc dangereusement — les autres gestes (extinction, dégagement d'urgence).


Note : lorsque l'on s'approche du véhicule accidenté pour ouvrir la portière, il est recommandé de l'aborder par l'avant, ainsi, les victimes verront arriver le sauveteur et ne seront pas surprises lors de l'ouverture de la portière (en cas de surprise, elles risquent de tourner la tête et donc d'aggraver un éventuel traumatisme aux vertèbres cervicales).


Troisième danger : les mouvements du véhicule accidenté

Le troisième risque est le mouvement des véhicules accidentés : serrer le frein à main et engager une vitesse (le contact étant coupé).

Pour ces opérations (couper le contact, serrer le frein à main et engager une vitesse), il faut faire attention à n'engager que le bras dans le véhicule en raison du risque de déclenchement intempestif des coussins gonflables à explosif (Airbags). Par ailleurs, il faut s'attacher à éviter de faire trop bouger les suspensions, afin de ne pas faire bouger les victimes et aggraver un éventuel traumatisme.

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