Prato della Valle - Définition

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Introduction

Plan de la place en 1784

Le Prato della Valle (Prà deła Vałe en vénitien) est une place de 8,86 hectares de forme elliptique à Padoue, en Italie. C'est la plus grande place d'Italie et une des plus grandes de toute l'Europe. La configuration actuelle du lieu date de la fin du XVIIIe siècle et est caractérisée par une île elliptique centrale appelée île Memmia (isola Memmia en italien) d'environ 20 000 m2, elle-même entourée d'un canal sur les berges duquel se trouvent plusieurs statues.

Nom

Pendant l'antiquité et le haut Moyen Âge, la place était appelée Champ de Mars (Campo di Marte en italien) car une de ses fonctions principales était d'accueillir des défilés militaires. Elle fut ensuite renommée Valle del mercato à cause des nombreux marchés et foires saisonnières qui s'y tenaient, puis « Pré de Sainte Justine » (Prato di Santa Giustinia en italien), à cause de l'église de Sainte Justine qui y était située. Le nom de Prato della Valle (Pratum vallis en latin) apparaît pour la première fois au XIIe siècle.

En latin, le terme pratum était utilisé à l'époque médiévale pour désigner un vaste espace consacré aux usages commerciaux qui, souvent, était couvert d'herbe. C'est ce terme qui a donné naissance au mot italien prato, qui a la même signification. Le mot valle, quant à lui, signifie « en aval » et « lieu marécageux ».

Pendant le Risorgimento, la place est renommée place Victor-Emmanuel II (piazza Vittorio-Emmanuelle II en italien).

Les statues

Statues le long du canal

De nos jours, les statues sont au nombre de 78 (40 le long de la rive extérieure du canal et 38 le long de la rive intérieure) mais elles étaient à l'origine 88. La disposition actuelle est principalement due à la destruction par l'Armée napoléonienne des statues représentant les Doges de Venise. En effet, cet acte conduit à un repositionnement de toutes les statues et surtout au positionnement d'obélisques sur les bords des ponts est et ouest, originellement prévus pour accueillir des statues. Le pont situé au Nord est quant à lui privé de statues.

Le 10 février 1776, la Presidenza del Prato fixa les règles qui devraient être respectées lors de la réalisation des statues : aucune personne vivante ne pouvait être représentée, et aucun saint ne pouvait se voir consacrer une statue (celles-ci n'étaient autorisées que dans les églises). De plus, toute personne qui se verrait consacrer une statue devait avoir eu un lien avec la ville. La plupart du temps, les statues représentent des Condottieri, des professeurs ayant enseigné à Padoue, des artistes ou des hommes politiques.

La première statue réalisée le fut en 1775 ; il s'agit d'une statue de Cicéron qui fut rapidement retirée pour absence de lien avec la ville. Elle fut remplacée par une statue d'Anténor, offerte à la ville par Andrea Memmo, et qui est encore présente aujourd'hui. La dernière statue originale ajoutée fut celle de Francesco Luigi Fanzago, médecin padouan, installée en 1838. Par la suite, au cours du XIXe siècle, cette statue fut restaurée car excessivement détériorée. En 1963, pour des raisons évidentes de conservation, une statue d'Antonio Canova représentant Giovanni Poleni fut remplacée par une copie. Toutes les statues représentent des personnages masculins à l'exception du buste de la poétesse Gaspara Stampa, situé aux pieds de la statue d'Andrea Briosco.

Statues et piédestaux sont réalisés en pierre de Vincenza, un calcaire tendre provenant de plusieurs localités des Colli Berici dans la Province de Vicence. Cette pierre se prête très bien à la sculpture grâce à sa tendreté mais elle se détériore assez facilement. Des opérations de maintenance et de restauration ont ainsi du être effectuées à plusieurs reprises, ce dès la fin du XIXe siècle. La dernière restauration date des années 1990.

Les statues furent des éléments fondamentaux dans la transformation du Prato, du point de vue aussi bien architectural que financier. En effet, elles furent financées par les citoyens, qui les payaient entre 135 et 150 sequins, argent qui ne servait pas seulement à la construction des statues, mais aussi aux travaux généraux de la place. La somme pouvait être versée en une fois aussi bien qu'en plusieurs années.

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